Franz Hellens est le fils du bactériologiste Émile van Ermengem (1851-1932). Jusqu'à 12 ans il vit dans la propriété de ses parents à Wetteren près de Gand. Il entre au collège jésuite Sainte-Barbe de Gand[1]. Puis il fait des études de droit. Il obtient la licence puis, en 1905, le doctorat. N'aimant pas la profession d'avocat il devient stagiaire à la Bibliothèque Royale, puis à la Bibliothèque du Parlement, il est ensuite bibliothécaire en chef.
En 1907, il épouse Marguerite Nyst (1888-1958), fille de l’homme de lettres Ray Nyst[2].
Influencé par Edgar Poe[3], il est connu comme un des représentants majeurs de la littérature fantastique en Belgique[4]. Mais il fut aussi l'infatigable animateur des Lettres belges, notamment de la revue d'abord appelée Signaux de France et de Belgique puis Le Disque vert (1922-1941)[5]. C'est lui qui découvrit Henri Michaux, avant que Jean Paulhan ne prenne le relais. Michaux fit d'ailleurs partie du comité de rédaction de la revue Le Disque vert de 1923 à 1925, y publiant nombre de ses premiers écrits dont une partie seront repris dans Qui je fus. La revue reparaîtra de 1952 à 1954, codirigée par Franz Hellens et René de Solier. Michaux était très admiratif de Hellens, et surtout de son roman Mélusine (1920), écrivant notamment : « poète, romancier, écrivain - son œuvre est d'une diversité rare - il a écrit de tant de façons - on renonce souvent à le trouver [...] Une imagination telle qu'il n'y en a guère de semblable ; elle part de zéro et court à l'infini[6]. »
En 1959, Lucien Deroisy réalise Apolline, 19 minutes, fiction d'après Franz Hellens, avec Guy Lesire. Réalisme magique en costumes d'époque, tourné dans le vieux Gand. Le cinéaste réalise également Franz Hellens ou les documents secrets, 21 minutes, documentaire sur l'écrivain. Le scénario est signé René Micha. Dimitri Balachoff s'est chargé du son des deux films.
↑Pauline Verdun, « Franz Hellens », L'Archer, , p. 266-272 (lire en ligne sur Gallica)
↑(nl) Simon Johannes Nijst, Genealogie van de familie Nijst [« Généalogie de la famille Nijst/Nyst »], 's-Gravenhage (La Haye), S. J. Nijst, , 252 p. (présentation en ligne).
↑Edmond Jaloux, « L'esprit des livres, Frédéric par Franz Hellens », Les Nouvelles littéraires, artistiques et scientifiques, , p. 5 (lire en ligne sur Gallica)
↑Cf. Jean-Baptiste Baronian, La Belgique fantastique, éditions Marabout, 1975.
↑Voir Pascal Pia, Au temps du Disque vert, lettres à Franz Hellens (1922-1934), textes réunis et présentés par René Fayt, Paris, IMEC, collection « Pièces d'archives », 2006. Toute la correspondance entre Hellens et Michaux a été publiée sous le titre Sitôt lus. Lettres à Franz Hellens. 1922-1952, Fayard, 1999. L'éditeur belge Jacques Antoine publia en 1971 une édition en quatre tomes reliés des numéros du Disque vert parus de 1921 à 1941.
↑Henri Michaux, « Lettre de Belgique » (1924), Qui je fus, précédé de Les Rêves et la Jambe, Fables des origines et autres textes, édition de Raymond Bellour, avec Ysé Tra, Paris, Gallimard, coll. « Poésie », 2000, p. 147.