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Frits van den Berghe, né le à Gand (province de Flandre-Orientale) et mort dans cette même ville le , est un peintre, graveur et dessinateur belge, membre du deuxième groupe de Laethem-Saint-Martin.
Frits van den Berghe naît le à Gand[1]. Fils d'un secrétaire à la bibliothèque de l'Université de Gand[Note 1], il bénéficie d'une éducation soignée et baigne durant son enfance dans une atmosphère érudite et libérale[2].
L'habitude que lui a inculquée son père de n'attacher de réelle importance qu'à des valeurs spirituelles laisse Frits van den Berghe à jamais démuni de sens pratique. Devant les problèmes de la vie matérielle, il est d'une maladresse déconcertante. Vêtu d'un complet noir ou d'une salopette, qu'il ait la barbe drue comme dans sa jeunesse ou le menton glabre comme dans son âge mûr, il a tour à tour l'allure d'un fonctionnaire ou d'un artisan. Rondouillard, presque replet, il a un visage cireux et un front blanc prolongé par un crâne très tôt dénudé qu'entoure d'une tempe à l'autre, en cachant la nuque, un demi-cercle de cheveux noirs de jais.[réf. nécessaire]
Son ami Paul-Gustave van Hecke dira de lui : « Raisonneur. Très intelligent. Vaste culture livresque, de Platon à Nick Carter ! Volontiers professeur. Individualiste perpétuellement attiré par le social et l'humain, jusqu'à l'inquiétude [...] Sybarite pauvre mais sans rancune. Jouisseur de peu. Héroïsme humble et secret - mais orgueilleux - du renoncement volontaire ».[réf. nécessaire]
C'est un jeune artiste très raisonneur, un peu doctoral et grand dévoreur de livres.[réf. nécessaire].
Il se forme à l'Académie des beaux-arts de Gand de 1897 à 1903 sous la direction de Jean Delvin (Ferdinand Willaert[2] et Jules Van Biesbroeck) où il a comme condisciples Albert Servaes (1883-1966) et Léon de Smet[2]. Il s’installe en 1902 dans un atelier de la Rasphuisstraat avec Albert Servaes. Il rencontre Constant Permeke (1886-1952), Clément De Porre (1874-1947) et Robert Aerens (1883-1969), qui devient son ami intime et avec qui il part à Laethem-Saint-Martin.
A partir de 1903, il occupa différents ateliers à Gand. Tous les étés, il se rendait à Laethem-Saint-Martin pour y travailler, en compagnie de Servaes et des frères De Smet. Ensemble, ils suivent de près la vie artistique belge, en particulier les activités du cercle bruxellois La Libre Esthétique qui organise régulièrement des expositions d'art impressionniste et symboliste[2]
En 1902, il suit également les cours d'art décoratif de F. Wante à l'école des arts et métiers. Se distanciant du symbolisme à caractère religieux ou mystique de la première école de Laethem, il réalise néanmoins, dès 1910, des œuvres symbolistes en dehors de tout contexte religieux[2].
De 1904 à 1913, il travaille un peu chaque été à Laethem-Saint-Martin, où il côtoie un groupe d'intellectuels flamands et, parmi eux, Paul-Gustave van Hecke qui jouera le rôle de théoricien et d'animateur de ce qu'on appellera le deuxième groupe de Laethem-Saint-Martin[2].
À l'époque, les questions d'esthétique — qui d'ailleurs ne cesseront jamais de le préoccuper — le passionnent plus que la création artistique. En 1907, il contracte avec Elvire Van Houtte un mariage qui ne sera pas toujours des plus heureux, et fait dès lors la navette entre son village d'élection et sa ville natale. Par économie, il partage quelque temps une bicoque avec Albert Servaes (1883-1966), le commis voyageur en sucreries et épices déjà présent à Laethem et qui se mêle maintenant aux nouveaux venus comme il s'était mêlé aux artistes du premier groupe, c'est-à-dire pas assidûment. À Laethem, il rencontre Paul-Gustave et André de Ridder, qui seront toute sa vie ses amis.
Dès 1908, il établit son domicile dans le village, et passe les hivers à Gand où il est nommé professeur à l’académie. Il quitte ce poste en 1914, pour partir aux Etats-Unis. Pendant six mois il put s'y familiariser avec l'avant-garde internationale. De retour en Belgique, au moment où la guerre éclata, il prit le chemin de la Hollande pour s'installer à Amsterdam, puis, en 1816, à Laren, chez Gustave de Smet[2].
Revenu en Belgique en , il travaille quelque temps dans l'administration publique[2]. Craignant d'être accusé d'activisme à la fin de la guerre, il retourne précipitamment aux Pays-Bas en , deux mois après l'armistice[2]. Installé à Blaricum, près de Laren, il se rapproche encore de ses amis Gust et Gusta de Smet[pas clair][2].
Installé à Blaricum, près de Laren, il se rapprocha encore de ses amis Gust et Gusta De Smet. La période passée aux Pays-Bas fut pour Van den Berghe décisive. Il put se familiariser avec les tendances modernistes européennes, en particulier les débuts de l'abstraction et l'expressionnisme allemand. Leur assimilation progressive détermina l'œuvre du peintre et l'amena, vers 1920, à développer un langage expressionniste personnel ("Les Baigneuses", 1920, coll. priv.)
En 1921, Frits van den Berghe est de retour en Belgique[2]. Dans un premier temps, il réside à Ostende en compagnie de Gustave de Smet, chez Constant Permeke[2]. Ensemble, ils connaissent une des périodes les plus fertiles de leur carrière.
Les deux artistes entretiennent des contacts étroits avec Van Hecke et André de Ridder qui, au lendemain de la guerre, par l'intermédiaire de la galerie et de la revue Sélection, se sont faits les défenseurs de l'expressionnisme. La galerie assure aux artistes une existence confortable, libre de tout souci matériel. Elle permet en outre de faire connaître leur travail à un large public, par l'intermédiaire d'expositions organisées en Belgique et à l'étranger.
Au début de la période Laethem-Saint-Martin, ses œuvres montrent l'assimilation du luminisme d'Émile Claus (1849-1924), du pointillisme de Théo Van Rysselberghe (1862-1926) et de la mélancolie des Nabis. Intimisme qui estompe les formes et les contrastes et transpose le réel comme dans un rêve plein de poésie. Mais déjà, pointent dans son œuvre des éléments décoratifs et symboliques hors de tout contexte religieux, ce qui le distingue du premier groupe de Laethem.
La période passée aux Pays-Bas est décisive pour Frits van den Berghe. Il peut se familiariser avec les tendances modernistes européennes, en particulier les débuts de l'abstraction et découvre l'expressionnisme de l'École de Bergen. Leur assimilation progressive détermine son œuvre et l'amène, vers 1920, à développer un langage expressionniste personnel (Les Baigneuses, 1920) se caractérisant par l'emploi de tons sombres et par de grandes surfaces peintes en larges aplats[2]. Il est marqué par le fauvisme et le futurisme de Jan Sluyters (nl) (1881-1955), l'expressionnisme cubiste de Henri Le Fauconnier (1881-1946) et le magazine Das Kunstblatt qui l'introduit à l'expressionnisme allemand.
Les tableaux réalisés dans les années 1922-1926 forment le prolongement du travail entamé en Hollande. De style expressionniste, ils se caractérisent toutefois par un climat de sérénité sans précédent dans l'œuvre. Il s'agit le plus souvent de scènes de campagne pleines d'humour et de malice. Les références à l'expressionnisme allemand sont absentes. Leur composition libre rappelle davantage Marc Chagall (1887-1985), artiste bien connu des expressionnistes flamands.
L'assimilation de ces influences le conduit à un langage expressionniste personnel se caractérisant par l'emploi de tons à la fois chauds et sombres et par de grandes surfaces peintes en larges aplats, les formes étant anguleuses, tendues et synthétiques, influencées par l'« art nègre ». On retrouve ces mêmes tendances dans ses linos et ses bois.
Dès 1926 se produisit un changement dans son œuvre ("Naissances", Bâle, Kunstmus.). S'éloignant du réalisme des expressionnistes flamands, Van den Berghe se laissa aller à des expérimentations formelles, expression immédiate des pensées qui l'habitaient. Cette sensibilité nouvelle rejoignait celle du surréalisme naissant. Bien introduit dans le milieu artistique bruxellois, il apprit à connaître le surréalisme à la galerie L'Epoque, fondée par Van Hecke en 1927, et y exposa aux côtés de Magritte, Arp et Ernst. Ce fut ce dernier qui l'impressionna le plus, en particulier le style et la technique libre de ses "Forêts". Les vingt-cinq œuvres sur papier exposées en 1928 à L'Epoque sont représentatives de l'orientation nouvelle. Visionnaires ou fantastiques, elles se caractérisent par une composition singulière et des associations d'images bizarres. Parallèlement, les recherches sur la matière s'accentuèrent. Encensé par les uns, critiqué par les autres - nombreux étaient ceux qui, fidèles à l'expressionnisme, lui reprochaient de ne "plus faire de la peinture" (P. Caso) -, Van den Berghe entama les années les plus productives de sa carrière.
Mais la débâcle économique de 1930 et la fermeture des galeries à Bruxelles allaient avoir pour lui des conséquences négatives. Obligé pour vivre de travailler comme illustrateur au quotidien socialiste "Vooruit", il ne put plus se consacrer à son art comme auparavant. Sa production - basée essentiellement sur des compositions antérieures - diminua considérablement. Les dernières œuvres comprennent une critique amère de l'humanité ou montrent la douleur de l'artiste.
En 1936, il réalise des bandes dessinées, dessins de presse et illustrations assisté du fils de son ami le peintre Victor Van Den Berghe, Leo De Buth ultérieurement connu sous le pseudonyme de Buth publiés dans Vooruit[15]. En 1937-1938, il met en image la série de bande dessinée Les Enquêtes d'Edmund Bell, avec le scénariste John Flanders (Jean Ray), dans l'hebdomadaire Bravo[16],[17],[18].
Expositions retrospectives :