Gavray est située au cœur de la vallée de la Sienne. La bourgade est nichée entre plusieurs collines dont l'une abrita le château ducal de Gavray. Le pont sur la Sienne, baptisé pont de la paix (en 2004), a été détruit ainsi que tout le quartier qui l'entoure pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le toponyme est attesté sous la forme génitiveWavreti en 1042[3],[4], Wavreium sans date, Guabreum sans date, Guavreio en 1166, Wavray vers 1169, Gavretio (sans date), Wavreio en 1198, Gavreio en 1213[4].
Le nom de Gavray est un type toponymique qui repose sur un thème d'origine celtique, wob(e)ro / wab(e)ro, auquel on attribue généralement le sens de « terre boisée ou broussailleuse, terre inculte »[5],[6]. Plus précisément, il s'agit d'un composé celtique qui se manifeste en gaulois sous les formes uobera, uoberno-, et dont le sens primitif est littéralement « sous-source », c'est-à-dire « source ou ruisseau caché [par un bois]; ruisseau encaissé ». Ce terme a pris par la suite le sens restreint de « bois, forêt, lieu boisé »[7].
René Lepelley reprend la proposition de François de Beaurepaire qui croit reconnaître un prélatin vabr / wabr évoquant la forêt et dont les application sont nombreuses dans la toponymie française (cf. Vabre)[4],[8].
La commune de Gavray-Village fut créée en 1790 à partir d'un hameau de la paroisse de Gavray distinct du bourg et ayant un rôle d'imposition séparé. L'existence fut courte car elle sera de nouveau intégré en 1795 (an III). Par la même occasion, Gavray (1 452 habitants en 1793[14]) absorbe Saint-André-du-Valjouais (117 habitants[15]) au nord de son territoire.
En 1973, Gavray (1 136 habitants en 1968[14]) absorbe Le Mesnil-Bonant (99 habitants[16]), à l'est du territoire, et Le Mesnil-Hue (103 habitants)[17], au sud-est, qui gardent le statut de communes associées. Pour Le Mesnil-Bonant, la fusion devient totale en 1988. Pour Le Mesnil-Hue, la fusion devient totale lors de la création de Gavray-sur-Sienne en 2019.
Une partie des données est issue d'une liste établie par Jean Pouëssel et la mairie[10]
Le conseil municipal est composé de quinze membres dont le maire et trois adjoints[22]. L'un des conseillers est maire délégué de la commune associée du Mesnil-Hue.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans.
Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[24],[Note 3].
En 2021, la commune comptait 1 426 habitants, en évolution de −2,46 % par rapport à 2015 (Manche : +0,44 %, France hors Mayotte : +2,49 %).
Gavray a compté jusqu'à 2 127 habitants en 1836.
Plusieurs commerces se côtoient à Gavray : bars, fleuristes, banques, assureurs, coiffeurs, boulangeries, boucherie, garagiste. La grande distribution y présente de petites antennes du type 8 à Huit et Marché U[26].
Vestiges du château ducal de Gavray du XIe siècle. Fortifié par Henri Ier, il fut l'un des plus puissants de la région, à la croisée des chemins venant de Coutances et de Caen vers Avranches et le mont Saint-Michel. Qualifié par Froissart (1337-1404) de plus beau château de Normandie, il joua un rôle important pendant la guerre de Cent Ans, puis déclina jusqu'au XVIIe siècle[10]. Ancien siège de la vicomté de Gavray, il n'en subsiste que les fondations, quelque peu réaménagées.
Église Sainte-Trinité des XIXe – XXe siècles. La paroisse de Gavray fut donnée à l'évêché de Bayeux par celui de Coutances. Elle est aujourd'hui revenue à ce dernier. L'église, non achevée (il lui manque sa flèche et son orgue), présente un ensemble de vitraux, dont ceux du chœur. La chaire mesure plus de huit mètres de haut. Endommagée en 1944, l'église a été restaurée par l'architecte Cochepain, elle abrite une verrière (XXe) de Mauméjean, bas-relief du XVIIe, peintures murales du XXe de Rocher du Gérigné.
Chapelle des Fieffes.
Manoir et chapelle Saint-Jean-Baptiste des XIIe – XVIIe siècles.
Manoir du Valjoie des XVIe – XIXe siècles.
Église Saint-Étienne du Mesnil-Hue, du XVIIe siècle avec tour porche et voûte Lambrissée
Église Saint-Jean-Baptiste du Mesnil-Bonant, du XVIIe siècle.
Vallées de la Sienne et de la Bérence. De nombreux sentiers passent à Gavray et aux alentours, ils sont généralement praticables à pied, en VTT et à cheval.
Foire millénaire durant trois jours (vendredi, samedi et dimanche) : la foire Saint-Luc.
Le vendredi du 3e week-end d'octobre : foire aux chevaux, des centaines de vendeurs et d'acheteurs de chevaux, ânes, poneys... arrivent pour ce rassemblement. Parallèlement, foire aux animaux domestiques, foire gastronomique (de nombreux tentiers, rôtisseurs sont présents), déballeurs, foire à la citrouille et fête foraine.
Le samedi, vide-greniers, fête foraine, foire gastronomique, foire à la citrouille se poursuivent jusqu'au dimanche où la foire bat son plein avec toute la population alentour qui se déplace, se retrouve sous une large tente à déguster l'agneau, les saucisses à l'oignon et le cidre doux.
Armand-Emmanuel Lebailly (Gavray, 1838 - Paris, 1864), poète et littérateur romantique, auteur de deux recueils de poésies Italia mia et Les chants du Capitole, d'un roman Maria Grazia, d'une étude sur Hégésippe Moreau et d'une biographie de Mme de Lamartine. Il est enterré à Gavray où une rue porte son nom.
Roland Vaudatin (1910-1979), ancien maire et conseiller général ayant donné son nom au collège.
Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN978-2-9159-0709-4), p. 89.
René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN978-2-35458-036-0), p. 214.
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑ ab et cFrançois de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, , 253 p. (ISBN2-7084-0299-4, OCLC15314425), p. 121.
↑René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Caen, Presses Universitaires de Caen / Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, 1993, p. 133a.
↑Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, Errance, Paris, 2001, p. 273.
↑ a et bGuy Le Hallé (préf. Hervé Morin, photogr. Yves Buffetaut), Châteaux forts de Basse-Normandie, t. II, Louviers, Ysec Éditions, , 160 p. (ISBN978-284673-215-4), p. 89.
↑Bernard Beck (photogr. Bernard Pagnon), Quand les Normands bâtissaient les églises : 15 siècles de vie des hommes, d'histoire et d'architecture religieuse dans la Manche, Coutances, Éditions OCEP, , 204 p. (ISBN2-7134-0053-8), p. 51.
↑ a et bJean-Michel Renault, « Revue monumentale et historique de l'arrondissement de Coutances : Canton de Saint-Sauveur-Lendelin », Annuaire du département de la Manche, Julien-Gilles Travers, 28e année - 1856, p. 52 (lire en ligne).