Georges Izard | |
Fonctions | |
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Fauteuil 32 de l’Académie française | |
– (2 ans, 7 mois et 9 jours) |
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Prédécesseur | Henri Massis |
Successeur | Robert Aron |
Député français | |
– (5 ans, 11 mois et 30 jours) |
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Élection | 26 avril 1936 |
Circonscription | Meurthe-et-Moselle |
Législature | XVIe (Troisième République) |
Groupe politique | GI |
Prédécesseur | Pierre Amidieu du Clos |
Successeur | Circonscription supprimée |
Biographie | |
Nom de naissance | Georges Emile Joseph Izard |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Abeilhan (Hérault) |
Date de décès | (à 70 ans) |
Lieu de décès | Paris 7e |
Nationalité | Français |
Parti politique | Parti frontiste (1934-1937) SFIO (1937-1940) UDSR (1945-) |
Conjoint | Catherine Daniélou |
Enfants | Christophe Izard Michelle Izard |
Profession | Avocat, journaliste et écrivain |
Résidence | Meurthe-et-Moselle |
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Georges Izard, né le à Abeilhan (Hérault) et mort le à Paris 7e, est un homme politique, avocat, journaliste et essayiste français, membre de l'Académie française (fauteuil no 32).
Georges Izard, fils d'un directeur d'école de Béziers, après des études de lettres supérieures au lycée Louis-le-Grand, échoua en 1922 au concours de l'École normale supérieure. Il connut alors une crise religieuse qui le mena de l'agnosticisme au protestantisme, puis au catholicisme.
Titulaire d'un DES de philosophie consacré à Géraud de Cordemoy, philosophe et historien du XVIIe siècle, et d'une licence de droit, Georges Izard fut nommé en 1926 directeur de cabinet de Charles Daniélou, sous-secrétaire d'État à la Marine marchande, puis, sous le ministère d'Aristide Briand, à la présidence du Conseil. En 1929 il épousa Catherine Daniélou (1909-1992), fille du ministre Daniélou et sœur de Jean et Alain Daniélou. Il est le père du producteur de télévision Christophe Izard.
Inscrit au barreau de la cour d'appel de Paris en 1932, il devint, l'année suivante, secrétaire de la Conférence du stage. Intellectuel engagé dans son temps, il fonda, avec Emmanuel Mounier, Louis-Émile Galey et d'autres, la revue Esprit, dont il s'éloigna en 1933 pour fonder le mouvement de la La Troisième force. Il rejeta alors la IIIe République, le libéralisme et l'individualisme et préférait un « socialisme personnaliste ». Adepte de la Troisième Voie comme le montre son mouvement, il refusa le parlementarisme et la « politique politicienne ». En 1934, il adhéra au « Centre de liaison des forces antifascistes » en région parisienne et son mouvement fusionna avec Le Front Commun, un mouvement antifasciste de Gaston Bergery. Le mouvement original abandonne l'antireligion et la tactique ouvriériste. Ils prirent le nouveau vocable de Front Social et Georges Izard dirigea un temps l'hebdomadaire de ce mouvement, La Flèche, et rédigea des articles pour L'incorruptible. Le , il fut élu député de Meurthe-et-Moselle et siégea au sein de la Gauche indépendante contre un sortant de droite, Pierre Amidieu du Clos, bien implanté, contre un socialiste, Legras, et un communiste, Schumacher. Officier de réserve des Tirailleurs sénégalais, le choix de la Lorraine était à la fois en tant que « marches menacées et patrie de Jeanne d'Arc » mais aussi car il est rapidement mobilisable en cas de guerre. Il fut alors un soutien critique du Front populaire à la Chambre dans l'objectif de lutter contre les trusts, pour la transformation des services publics, la paix en Europe et le refus du communisme. Il fondit en novembre 1936 le Parti frontiste avec Bergery[1].
En 1936, il écrit un pamphlet intitulé Où va le communisme ? et quitte le parti frontiste en novembre 1937 pour adhérer à la SFIO[2]. Il devint en juillet 1938 conseiller technique de la Fédération socialiste de Meurthe-et-Moselle.
Durant son mandat, il déposa deux propositions de lois, l'une pour nationaliser les industries de guerre et l'autre pour créer une caisse de compensation pour adapter le prix du blé au prix de revient de la production. Il devint vice-président de la commission du travail à la Chambre et il fut de ceux qui soutinrent l'Espagne républicaine. Il vota la confiance au gouvernement Léon Blum en 1936 et le vote en 1937 pour les pleins pouvoirs en matière financière et à nouveau en 1938. Il vota ensuite la confiance au gouvernement Daladier en décembre puis au gouvernement de Reynaud en mars 1940. En 1940, engagé volontaire dans son corps, il fut fait prisonnier de guerre et ne participa donc pas au vote des pleins pouvoirs constituants à Philippe Pétain.
Libéré pour raison de santé, il rejoignit la Résistance au sein de l'OCM (Organisation civile et militaire). Il fut arrêté par la Gestapo en 1943 et détenu à Fresnes. Il subit ensuite en juin 1944, une tentative d'arrestation par la Milice. Dès novembre 1944, il devint membre de l'Assemblée consultative provisoire en tant que délégué de la Résistance. Il participa encore, en à la création de l'UDSR, dont il fut le secrétaire général adjoint, avant de devenir président du Mouvement démocratique et socialiste pour les États-Unis d'Europe. Il fut directeur politique d'un journal, Clartés, entre 1945 et 1946.
Dès 1946, Georges Izard s'éloigna de la politique pour effectuer son retour au barreau, où son nom allait être associé à la défense de grandes affaires : Kravtchenko contre Les Lettres françaises[2], Claudel contre Maurras, le bey de Tunis et le sultan du Maroc, dont il défendit les intérêts lors des crises de décolonisation, la famille Rothschild et Daniel Wildenstein dans des affaires fiscales, François Mitterrand et l'hebdomadaire L'Express dans des affaires politiques. Il fut aussi l'avocat de l'écrivain Jacques Chardonne.
Auteur de plusieurs essais, Georges Izard fut élu à l'Académie française le , par 16 voix au premier tour, au fauteuil d'Henri Massis. Il fut reçu par Pierre-Henri Simon le .
Il mourut le dans le 7e arrondissement de Paris[3] et fut inhumé à Morsang. La messe en plein air fut dite par son beau-frère, le cardinal Daniélou. Maurice Druon prononça l'éloge funèbre. Parmi les personnalités présentes se trouvaient Jacques Chaban-Delmas, Edgar Faure et François Mitterrand.