Georges Vanier | ||
Georges Vanier en 1918. | ||
Fonctions | ||
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19e gouverneur général du Canada | ||
– (7 ans, 5 mois et 18 jours) |
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Monarque | Élisabeth II | |
Premier ministre | John Diefenbaker Lester B. Pearson |
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Prédécesseur | Vincent Massey | |
Successeur | Roland Michener | |
Biographie | ||
Nom de naissance | Georges-Philéas Vanier | |
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Montréal (Québec, Canada) | |
Date de décès | (à 78 ans) | |
Lieu de décès | Ottawa (Ontario, Canada) | |
Sépulture | Citadelle de Québec | |
Nationalité | Canadienne | |
Conjoint | Pauline Vanier | |
Enfants | Jean Vanier Thérèse Vanier |
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Religion | Catholicisme | |
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Gouverneurs généraux du Canada | ||
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Georges Vanier, né le à Montréal (Québec) et mort le à Ottawa (Ontario), est un militaire, diplomate et homme d'État canadien, 19e gouverneur général du Canada, en fonction de 1959 à 1967.
Georges-Philéas Vanier est né à Montréal, dans le quartier de La Petite-Bourgogne, dans « une famille de la classe moyenne animée d’une grande ferveur religieuse, où l’on parlait surtout l’anglais[1] ». Son père est Philias Vanier et sa mère, Margaret Maloney, d'origine irlandaise[2]. Après ses études secondaires, il étudie au Collège Loyola de Montréal, où il décroche en 1906 un baccalauréat en arts dans une discipline à contenu religieux (church devotional fellowship)[3]. Il poursuit par la suite ses études à la succursale de Montréal de l'Université Laval, dont il est diplômé en droit en 1911. La même année, il devient membre du barreau et, même s'il commence sa carrière d'avocat, il jongle avec l'idée de devenir prêtre catholique[3],[4].
La Première Guerre mondiale survient, et Georges Vanier s'enrôle afin de combattre pour le roi et la patrie. En 1915, il est l'un des membres fondateurs du 22e bataillon du Corps expéditionnaire canadien, le bataillon canadien-français qui deviendra en 1920 le Royal 22e Régiment. Faisant preuve d'un grand courage sur les champs de bataille d'Europe, Vanier est décoré de la Croix militaire (Military Cross) en 1916 et reçoit l'Ordre du Service distingué (Distinguished Service Order - DSO) et la barrette à la Croix militaire en 1919. En 1918, lorsqu'il mène une offensive à Chérisy en France, il est gravement blessé et perd sa jambe droite. Après une longue convalescence, qu'il passe en France, puisqu'il refuse d'être évacué tant que ses compagnons soldats se battent toujours, il revient à Montréal pour y exercer le droit. Il épouse Pauline Archer le . Le couple aura cinq enfants, soit Thérèse, Georges, Bernard, Jean et Michel[1].
En 1921, Georges Vanier devient aide de camp du gouverneur général le vicomte Byng de Vimy. En 1925, alors qu'il a été élevé au grade de lieutenant-colonel, il prend le commandement d'une unité qu'il connaît bien, le Royal 22e Régiment. Toutefois, il n'occupera ce poste qu'une seule année, car il sera ensuite nommé aide-de-camp du nouveau gouverneur général, le marquis de Willingdon[4].
Sa carrière diplomatique débute en 1928 lors de sa nomination à la délégation militaire du Canada pour le désarmement auprès de la Société des Nations. En 1930, il devient secrétaire du Haut Commissaire du Canada à Londres. Il restera près d'une décennie dans la capitale britannique, et sera, pour la moitié de cette période, au service de celui qui sera son prédécesseur au poste de gouverneur général, Vincent Massey[4]. En 1939, Vanier est nommé ministre plénipotentiaire du Canada en France. Mais l'invasion allemande l'oblige à partir. Il rejoint le Canada en 1941[5].
On lui confie alors à nouveau des responsabilités dans le cadre de l'effort de guerre. Il est ainsi nommé, en cette année 1941, commandant du district militaire de Québec. Puis, l'année suivante, il est promu général de division[5]. Le gouvernement canadien l'envoie alors à Londres comme envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire auprès des gouvernements en exil de Belgique, Tchécoslovaquie, Grèce, Pays-Bas, Norvège, Pologne et Yougoslavie, de même que comme représentant auprès de la France libre et ultérieurement du Conseil national de la résistance. La question des réfugiés en Europe préoccupait Vanier au plus haut point, et il tenta vainement à maintes reprises de convaincre le gouvernement canadien d'ouvrir davantage ses politiques en matière d'immigration.
En 1945, il visita le camp nazi de Buchenwald, récemment libéré. L'horreur à laquelle il est confronté renforce sa conviction qu'il faut faire davantage pour les réfugiés présents en Europe. Avec son épouse, il aide du mieux qu'il le peut ceux qui viennent à l'ambassade. Il continua, avec bien d'autres, à faire pression sur le gouvernement canadien afin que soient changées les politiques d'immigration. Avec, cette fois, un certain succès, puisque 186 000 réfugiés européens s'établirent au Canada entre 1947 et 1953[4].
À la suite de la libération de la France, il est nommé premier ambassadeur du Canada en France et occupe ce poste jusqu’à sa retraite en 1953. Tout en accomplissant sa mission en France, il sera le représentant du Canada aux Nations unies.
Georges Vanier est nommé gouverneur général le . Il est le premier Québécois et le premier francophone à occuper le poste. Il succède à Vincent Massey, un anglophone. Sa désignation marque le début de l'alternance entre francophone et anglophone au poste de gouverneur général du Canada. En prenant ses fonctions à Rideau Hall, il veille à ce qu'une enseigne bilingue soit placée à l'entrée principale de la résidence. Il demande aussi à ce qu'une chapelle soit construite dans les limites de la résidence. Ces demandes reflètent deux préoccupations fondamentales dans son existence : la religion catholique et l'unité du Canada[4],[5].
Le mandat de Vanier correspond à une période marquée, sur le plan économique, par une conjoncture difficile, et sur le plan politique, par une succession de gouvernements minoritaires à l'échelon fédéral. C'est aussi, au Québec, le début de la Révolution tranquille et la naissance du mouvement indépendantiste. En tant que représentant de la monarchie canadienne et défenseur du fédéralisme canadien, Vanier est honni par les indépendantistes québécois, qui le voient comme un traître. Lors de la fête de la Saint-Jean-Baptiste de 1964, les manifestants indépendantistes l'accueillent ainsi avec des pancartes sur lesquelles on peut lire « Vanier vendu » et « Vanier fou de la Reine »[4].
Dans les milieux fédéralistes québécois, et dans le reste du Canada, il est vu tout autrement. Le bilinguisme de Vanier en fait une figure particulièrement apte à défendre l'unité canadienne en cette période trouble. Tout au long de son mandat, en dépit d'une santé fragile, il parcourt le pays d'un océan à l'autre afin de promouvoir, en d'innombrables discours et allocutions, la bonne-entente entre les Canadiens français et les Canadiens anglais et le bilinguisme.
Dans le cadre de ses fonctions officielles, Vanier, en compagnie de la reine Élisabeth II, assiste à l'inauguration de la Voie maritime du Saint-Laurent le . En 1965, il est présent lors du dévoilement officiel du nouveau drapeau national canadien (l'unifolié). La même année, il est nommé, de manière honorifique, à Calgary, par les tribus Pieds-Noirs, « Chef Grand Aigle ». Au cours de son mandat, il reçoit officiellement au Canada de nombreuses personnalités internationales, parmi lesquelles on compte le président américain John Kennedy et son épouse, l'empereur d'Éthiopie Haïlé Sélassié Ier, le premier ministre israélien David Ben Gourion, le chah d'Iran, et le général de Gaulle, président de la France[5].
En tant que Chef Scout du Canada, il cherche activement à favoriser la réussite chez les jeunes. Il crée les Prix Vanier, qui sont décernés à de jeunes Canadiens pour des réalisations exceptionnelles. « Les fortes convictions religieuses de Georges et Pauline Vanier les poussent à défendre les défavorisés, les jeunes et la famille[5]. » Ils organisent en 1964 le Congrès canadien de la famille ; dans la foulée de cette rencontre est créé, l'année suivante, l'Institut Vanier de la famille[1].
En 1966, la santé de Georges Vanier est déclinante, ce qui ne l'empêche pas d'être toujours très actif. Il meurt à Rideau Hall le , à l'âge de 78 ans. Il est le deuxième gouverneur général à mourir dans l'exercice de ses fonctions depuis la Confédération[5]. Ses funérailles ont lieu le , en la basilique Notre-Dame, à Montréal. Il est enterré à la Citadelle de Québec, le de la même année[5].