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Grzegorz Rosiński, né le à Stalowa Wola, en Pologne, anciennement surnommé Rosek, est un dessinateur de bande dessinée polonais. Il vit en Suisse dans le canton du Valais.
Il est surtout connu pour être le dessinateur historique de la bande dessinée Thorgal, entre 1977 et 2018.
Né en 1941, Grzegorz Rosiński étudie à l'Académie des beaux-arts de Varsovie[1].
Dessinateur, il devient aussi le directeur artistique de Relax, le premier magazine BD polonais[1]. En 1977, il publie sa première planche de Thorgal dans Le Journal de Tintin, sur un scénario de Jean Van Hamme[1]. La série connaît un franc succès[1],[2] et fait l'objet d'une publication en albums chez Le Lombard.
« Thorgal, c’est un mélange d’heroic fantasy, de science-fiction, de mythologie scandinave et de soap façon La Petite Maison dans la prairie. Aucun éditeur n’accepterait ça aujourd’hui »
… fait remarquer, amusé, un autre dessinateur, Robin Recht, qui a imaginé et publié presque un demi-siècle plus tard en 2023, chez le même éditeur, les aventures de ce héros, Thorgal, âgé de soixante-dix ans, dans une série intitulée Thorgal Saga[2].
En 1980, avec Duchâteau, Grzegorz Rosiński persiste dans la science-fiction avec Hans[1] dont Kas reprend le dessin quelques années plus tard. En 1983, il participe à l’album Les Amis de Buddy Longway, aux éditions du Lombard, avec Derib, Gir, René Hausman, René Follet, etc. En 1988, avec Jean Van Hamme, il publie Le Grand Pouvoir du Chninkel aux éditions Casterman[1],[3]. Cette histoire, prépubliée dans la revue (À suivre), est publiée en noir et blanc, fait l'objet d'une version couleur quelques années plus tard. En 1992, il s'associe avec Jean Dufaux, pour la série Complainte des landes perdues[1] aux éditions Dargaud.
Il dessine en Pologne jusqu'en 1982, année au cours de laquelle il s'installe en Belgique (puis ultérieurement en Suisse en 1989)[1]. Il y travaille pour Le Journal de Spirou et son supplément Le Trombone illustré où il publie, sous le pseudonyme de Rosek, plusieurs histoires courtes. Toujours pour Le Journal de Spirou, il dessine les deux albums de La Croisière fantastique sur un scénario de Mythic (1987 et 1988). En 2001, une nouvelle collaboration avec Jean Van Hamme fait naître un one shot, Western, dans la collection « Signé » du Lombard. Cet album présente la particularité de présenter cinq illustrations en double page construites comme de véritables tableaux.
En janvier 2003, le festival d'Angoulême lui consacre une grande exposition rétrospective, ensuite montrée à Sierre en Suisse puis en Pologne[4].
En 2004 et 2005, Dargaud publie les deux tomes de la série La Vengeance du comte Skarbek écrite par Yves Sente. À cette occasion, Rosiński travaille en couleurs directes, méthode qu'il reprend ensuite dans Thorgal.
En 2011, une grande exposition revient sur sa carrière dans le cadre de la cité médiévale de Saint-Ursanne, en Suisse[5]. Le , Rosiński signe avec le maire de Delémont, une convention en vue de la création d'un musée Rosiński dans la capitale de la République et Canton du Jura. Du au s'y déroule une exposition gratuite qui lui est consacrée[6].
Son fils Piotr Rosiński, graphiste et maquettiste, s'occupe notamment de publications spéciales autour de Thorgal, notamment des expositions et des éditions de luxe comme l'intégrale Libertago[7],[8].
Grzegorz Rosiński cesse de dessiner Thorgal en 2018, après le trente-huitième album, Aniel. Il est remplacé par Fred Vignaux, déjà auteur de deux albums de la série dérivée Les Mondes de Thorgal[9].
Il est considéré par ses homologues comme un monstre du noir et blanc[2], avec une mise en case très inspirée de la BD franco-belge classique[2]. C'est un perfectionniste, qui fait lui-même l’encrage et le lettrage de ses albums[1].
Une partie de sa vocation serait née de la bande dessinée occidentale, découverte en lisant le journal Vaillant, diffusé dans les pays de l’ex-bloc soviétique par le Parti communiste français, lorsqu'il était jeune[1].
À partir des années 2000, le style de Rosiński connaît une évolution importante, passant à ce que l'on appelle la « couleur directe ». En effet, à l'occasion de la conception des deux tomes de La Vengeance du comte Skarbek, il délaisse le dessin traditionnel (crayonnés, puis encrage et tracé des contours au noir) pour travailler comme un peintre ou un illustrateur[3] et étendre à la totalité des albums le traitement qu'il réservait jusqu'ici à certains travaux d'illustration ou aux couvertures de ses livres, prenant le risque de braquer certains des admirateurs de ses albums[3].
Rosiński mélange les techniques (gouache, pastel, crayon etc.) pour créer un univers graphique très coloré et très enlevé, et plus libéré de la forme qu'auparavant. Il travaille sur des grandes planches pour libérer sa gestuelle, et celles-ci sont ensuite rétrécies pour l'impression.
Il a ensuite appliqué ce nouveau traitement aux derniers albums de Thorgal. Le plaisir qu'il éprouve de nouveau dans son travail, grâce à cette évolution, l'amène à poursuivre cette série jusqu'en 2018, qu'il devait initialement interrompre plus tôt[10],[11].