Guillaume Le Testu, commissionné par le roi Henri II, explore le littoral brésilien en 1551 et redécouvre la baie de Guanabara à l'embouchure de la rivière de Janvier (futur Rio de Janeiro). Il est l'auteur d’un atlas de 56 cartes (Cosmographie Universelle selon les navigateurs, tant anciens que modernes, 1555-1556)[1].
Protestant, il est emprisonné pendant les guerres de religion et finalement libéré par Charles IX en 1571. Il devient alors capitaine d’un navire corsaire de 80 tonneaux. En 1573, il est dans la région de l'isthme de Panama et se lie avec Francis Drake dont il devient le pilote hauturier et à qui il révèle qu'il doit exister un passage en mer libre entre les Océans Atlantique et Pacifique au sud de la Patagonie. Il participe avec lui à l’attaque d’un convoi d’argent espagnol à Nombre de Dios en Nouvelle-Espagne. Il est blessé et fait prisonnier par les Espagnols qui l’achèvent[2].
Mappemonde en deux hémisphères : « Ceste Carte Fut pourtraicte en toute perfection Tant de Latitude que Longitude Par moy Guillaume Le Testu Pillotte Royal Natif de La ville Françoise de grace... et fut achevé le 23e jour de May 1566. » Sur cette mappemonde, point de rose des vents qui marquent le nord, le sud, l'est et l'ouest, mais des visages qui soufflent et indiquent les directions lire en ligne sur Gallica
Cosmographie universelle : dessinée et peinte en 1556 pour l'amiral de France Gaspard de Coligny. Le Testu, pilote royal au Havre, prit part à l'expédition de Villegagnon au Brésil et fut le compagnon d'aventures du fameux corsaire Francis Drake. Riche de cinquante-six cartes enluminées, la Cosmographie universelle décrit la totalité du monde connu, en ajoutant aux terres nouvellement découvertes, comme les Amériques ou l'Extrême-Orient, des territoires représentés « par imagination ». Telle l'hypothétique Terre Australe, déployée en douze cartes, et reliant Java à la Terre de Feu. En ces lointains parages résident bêtes fabuleuses et peuples monstrueux, licornes et griffons faisant bon ménage avec les pygmées, les géants, les amazones et les cyclopes. Cette œuvre totale et foisonnante, jusqu'à présent inédite, conjugue à la cosmographie mathématique héritée de Ptolémée l'héritage des merveilles venues du Moyen Âge et la cartographie nautique des cartes-portulans. Les conquêtes d'Alexandre le Grand en Asie s'y prolongent dans les voyages de Marco Polo et les plus récentes navigations des Portugais. Les voyages de Jacques Cartier y inscrivent leur trace dans une Amérique tout juste sortie des limbes. La Cosmographie universelle a fait l'objet en 2012 d'une réédition conjointe par Arthaud, le ministère français de la Défense (SGA/DMPA et Service historique de la Défense) et Carnets des Tropiques.
Revue par Lucien Gallois, ‘Guillaume Le Testu’, Annales de Géographie, vol.21, no 119, 1912, 'Partie Générale', p.8. [1]
Léon Lemonnier, Sir Francis Drake, Paris, La Renaissance du livre, 1932.
Claude Briot, Guillaume Le Testu. Découvertes et aventures au Brésil dans Dieppe-Canada, cinq cents ans d'Histoire commune, Éditions Magellan & Cie, 2004.
Guillaume Le Testu, Cosmographie universelle, selon les navigateurs tant anciens que modernes, présenté par Frank Lestringant, Paris, Arthaud, 2012, 239 p.
Frank Lestringant, « Deux regards sur le Nouveau Monde au XVIe siècle : Guillaume Le Testu et l’anonyme " Drake Manuscript " », Proceedings of the meeting of the french colonial historical society, Michigan State University Press, 1994, 19 (1994), p. 1-22.