Président Académie des inscriptions et belles-lettres | |
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Président Société nationale des antiquaires de France |
Naissance | |
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Décès | |
Sépulture | |
Nom de naissance |
Gustave-Léon Schlumberger |
Nationalité | |
Activités | |
Famille | |
Père |
Pierre Schlumberger (d) |
Mère |
Louise Berthoud (d) |
Propriétaire de |
Hôtel Schlumberger (d) |
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Membre de |
Académie des inscriptions et belles-lettres (- Société philologique hellénique de Constantinople (d) () Académie des sciences de Russie Société nationale des antiquaires de France Académie bavaroise des sciences Académie des sciences de l'URSS (en) Académie de Béarn (d) |
Personne liée |
Léon Berthoud (Oncle) |
Distinction |
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Gustave-Léon[1] Schlumberger, né à Guebwiller (Alsace) le et mort à Paris le , est un historien, byzantiniste et numismate français, spécialisé dans l'histoire des Croisades et de l'Empire byzantin.
Sa Numismatique de l’Orient latin (1878-1882) est toujours considérée comme le principal ouvrage sur les monnaies des croisades[2].
Alsacien, il étudia, à partir de 1863 la médecine à Paris.
Après avoir servi comme infirmier au cours de la guerre franco-prussienne, il revint à Paris, en 1871, une fois sa province natale annexée par les Allemands et obtint un doctorat en 1872 avec une thèse sur les voies respiratoires. Il a ensuite beaucoup voyagé en Afrique du Nord, Syrie, Asie Mineure, Espagne, Portugal, Suisse et Italie (ainsi que l’Allemagne), avant d’orienter sa recherche sur l’histoire des États croisés et de l’Empire byzantin.
En 1884, il fut élu membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres[3], président de la Société des antiquaires de France[4], il a laissé environ 200 ouvrages et articles traitant des sujets de l'histoire politique et de la numismatique[5]. En 1903, il a reçu la Médaille de la Société royale de numismatique[6].
Il était ami avec Edith Wharton, qui l’a décrit comme ressemblant au « descendant de l’un des Gaulois sur l’arc de Titus[7] ».
Il correspondait aussi beaucoup avec l’écrivaine grecque Penelope Delta, correspondance qui a influencé plusieurs de ses romans historiques se déroulant à l’époque byzantine.
Profondément conservateur il soutint activement le mouvement antidreyfusard[8]; ainsi, avec Edgar Degas, Jean-Louis Forain et Jules Lemaître, il claqua la porte du salon de Geneviève Straus lorsque son ami Joseph Reinach défendit l'innocence de Dreyfus[9].
Dans ses mémoires il a décrit son vieil ami Charles Haas comme « Le charmant Charles Haas, le mondain le plus sympathique et le plus brillant, le meilleur des amis, n’avait, sauf ses origines, rien de juif en lui et n’était affligé, pour autant que je sache, d’aucun des défauts de sa race, ce qui en fait une exception presque unique[10]. »
En 1908, Proust, qui ne l’aimait pas, l’a décrit, après son échec à l’Académie française, comme un « pachyderme désabusé[11] ».
Dans ses mémoires, Schlumberger, qui est mentionné en passant dans de la Recherche du temps perdu, décrit le romancier comme « bizarre » et ses romans comme « admirés par certains, et tout à fait incompréhensibles pour les autres, dont moi-même[12] ».
Invité chez le collectionneur Gustave Dreyfus, Schlumberger aurait eu l'impolitesse de pointer publiquement son incapacité à "lire les légendes latines de ses médailles si chèrement acquises"...(Pierre Assouline, Le dernier des Camondo 1997, p.40).
L’Académie des inscriptions et belles-lettres a créé le prix Gustave Schlumberger en son nom.
Sa mère Louise étant la sœur ainée de l'artiste Léon Berthoud, ce dernier lui a offert plusieurs vues de Pau lors de ses visites. Schlumberger finit par les léguer au Musée des Beaux-arts de Pau à son décès en 1929[13].
Gustave Schlumberger écrit à une époque de profonds changements dans la byzantinologie. Celle-ci reste un temps marquée par la vision dépréciative issue du siècle des Lumières, qui voit en Byzance un modèle décadent de despotisme à combattre. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, cette perception évolue vers une byzantinologie de plus en plus scientifique, en particulier en France.
Schlumberger, avec d'autres historiens comme Charles Diehl, s'inscrit dans cette tendance, présente aussi dans les arts avec la pièce à succès Théodora de Victorien Sardou qui indique la popularité du monde byzantin à l'époque. L'intérêt de Schlumberger pour le monde byzantin est tous azimuts.
Avec sa Sigillographie de l'Empire byzantin paru en 1884, il fonde la sigillographie byzantine mais travaille aussi sur la numismatique ou encore l'archéologie. Historien des Croisades, il se penche sur les rapports entre ce mouvement et Byzance et, au-delà, sur le Xe siècle avec les trois volumes de L'épopée byzantine décrivant l'ère d'expansion de l'Empire sous Nicéphore Phocas, Jean Ier Tzimiskès et Basile II, qui sont abondamment salués[14],[15].