Gustave Tridon | |
![]() | |
Fonctions | |
---|---|
Député de la Côte-d'Or | |
– (23 jours) |
|
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Châtillon-sur-Seine |
Date de décès | (à 30 ans) |
Lieu de décès | Bruxelles |
Nationalité | ![]() |
Parti politique | Socialiste |
modifier ![]() |
Edme-Marie-Gustave Tridon, dit Gustave Tridon, né à Châtillon-sur-Seine (Côte-d'Or) le [1] et mort le à Bruxelles, est un avocat, journaliste, écrivain, libre-penseur, leadeur blanquiste sous le Second Empire et membre de la Commune de Paris.
Fils d'un riche propriétaire, il fait ses études de droit à Paris. Par la suite, il se mêle activement au mouvement révolutionnaire et se fait connaître en rédigeant, en 1864, un ouvrage: Les Hébertistes, plainte contre une calomnie de l'Histoire. Il fonde également, à la même période, le journal La Critique (1867) et devient le rédacteur en chef du journal Candide (1865). Cependant, le journal est saisi après la publication d'un article dans le huitième numéro (27 mai 1865) et supprimé par décision judiciaire. Tridon est quant à lui condamné à six mois de détention à la Prison Sainte-Pélagie où il fait la connaissance de Auguste Blanqui dont il deviendra le disciple et l'ami.
Il est arrêté en 1866, lors d'une réunion organisée par la société secrète dite du "Café de la Renaissance" à Saint-Michel, en compagnie d'Eugène Protot, Raoul Rigault, les frères Levraud, Gaston Da Costa, Charles Longuet, etc.[2] En , il représente Blanqui au congrès de l'Association internationale des travailleurs, qui se tient à Genève. À son retour il est arrêté et est condamné à 100 francs d'amende et quinze mois de prison. Il est libéré en 1868 et hérite d'une somme importante de 60,000 francs laissés par son père mort au même moment. Il participe avec son ami Albert Regnard à l'anti-concile de Naples en .
Il est impliqué, le 19 janvier 1870, dans le procès de Blois, comme complice d'attentat contre la sûreté de l'Etat et contre la vie de l'empereur avec 53 révolutionnaires ce qui le fera s'exiler en Belgique et condamner par contumace à la déportation (9 août). Après la proclamation de la République le , il rentre en France et finance le journal de Blanqui La Patrie en danger au sein duquel il critiquera violemment le gouvernement de la Défense nationale. Il est membre du Comité central républicain des Vingt arrondissements et l'un des quatre rédacteurs de l'Affiche Rouge qui appelle à la formation de la Commune à Paris.
Aux élections du , il est élu député de la Côte-d'Or par 32,721 voix et siège à l'Assemblée nationale. Il démissionne à Bordeaux après avoir voté, le , contre la ratification des préliminaires de paix signés entre le gouvernement d'Adolphe Thiers et l'Allemagne. De retour à Paris, il prend part à la Commune et est élu le au Conseil de la Commune dans le Ve arrondissement par 6 469 voix sur 12 422 votants ; il est nommé à la Commission Exécutive, puis à la commission de la Guerre. Il vote contre la création du Comité de Salut public. Après la Semaine sanglante, atteint de troubles nerveux, il gagne la Belgique au mois d'août et meurt huit jours après son arrivée à Bruxelles.
On lui doit divers ouvrages portant sur les girondins, les hébertistes et la Commune de 1793 ainsi qu'un ouvrage (posthume) antisémite et athée intitulé "Du Molochisme juif: Études critiques et philosophiques"[3], écrit en prison en 1867 et publié en 1884, dans lequel il considère que le judaïsme n'est qu'une survivance du culte du Moloch, que les Juifs, représentants d'un sémitisme incompatible avec la morale aryenne, sont une race inférieure et ennemie qui pratiquerait des crimes rituels[4]. Certains antisémites de la fin du siècle tels qu'Édouard Drumont se revendiqueront de son influence ainsi que son ancien camarade blanquiste Albert Regnard.