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Gedaliahu Guy Stroumsa, né le à Paris, est un historien des religions israélien. Il est professeur émérite de religion comparée à l'Université hébraïque de Jérusalem et membre émérite du Lady Margaret Hall à l'université d'Oxford. Il est membre de l'Académie israélienne des sciences et lettres.
Stroumsa est né à Paris. Ses parents sont des rescapés de la Shoah ; son père, né à Salonique, a survécu à Auschwitz grâce à ses talents musicaux et sa mère, née à Athènes, à Bergen-Belsen[1]. Stroumsa grandit à Paris. Il étudie au lycée Voltaire et à l'École normale israélite orientale, où il est fortement influencé par Emmanuel Levinas, qui lui enseigne la philosophie et le Talmud. Après de brèves études d'économie et de droit à l'Université de Paris, il s'installe en Israël. Il y étudie la philosophie et la pensée juive à l'Université hébraïque de Jérusalem. Après son service militaire (1969-1972), il étudie les sciences religieuses à l'Université Harvard et soutient une thèse de doctorat (1978) qui porte sur la mythologie gnostique.
Il revient ensuite à l'Université hébraïque de Jérusalem, où il devient titulaire de la chaire Martin Buber de religion comparée en 1991. Il a également fondé le Centre pour l'étude du christianisme, qu'il dirige entre 1999 et 2005. En 2009, il est nommé professeur d'étude des religions abrahamiques à l'Université d'Oxford et membre du Lady Margaret Hall. Il prend sa retraite en 2013[2].
Il est professeur invité dans de nombreuses universités européennes et américaines, en particulier au Corpus Christi College et au Trinity College de Cambridge, à la Scuola Normale Superiore (Pise) et à l'Istituto San Carlo (Modène) et au Collège de France (Paris).
Il est marié à Sarah Stroumsa, spécialiste de la philosophie et de la théologie médiévales islamiques et juives, qui est pendant quatre ans recteur de l'Université hébraïque de Jérusalem. Ils ont deux filles et cinq petits-enfants[3].
Les recherches de Guy Stroumsa portent sur la dynamique des rencontres entre traditions et institutions religieuses dans l'Empire romain et dans l'Antiquité tardive, en Méditerranée et au Moyen-Orient. Il a étudié la cristallisation des traditions abrahamiques dans l'Antiquité tardive, comme toile de fond de l'islam. Il considère la gnose, le manichéisme et le christianisme primitif comme un laboratoire unique pour comprendre les transformations religieuses dans l'Antiquité tardive. Dans sa thèse de doctorat, il étudiait le développement de la mythologie gnostique et a démontré ses racines dans le judaïsme et l'interprétation biblique. Dans ses études, il a cherché à franchir les frontières interdisciplinaires traditionnelles afin d'étudier les phénomènes religieux dans une perspective comparative. Cette approche lui a permis de comprendre les mécanismes de la révolution religieuse de l'Antiquité tardive, période qui a vu l'abandon d'un certain nombre d'aspects communs de la religion antique (comme le sacrifice du sang) et le développement de nouveaux systèmes, qui sont à la base de judaïsme, christianisme et islam[4].
Stroumsa travaille également sur l'histoire de l'érudition sur la religion, du début des Temps modernes au XXe siècle.