Avec l'ouverture d'un tronçon autoroutier reliant Nevers à Paris et débouchant à proximité immédiate de Urzy, la ville se trouve dans une position relativement privilégiée par rapport au reste du département. La promotion immobilière s'est développée à la suite de cette ouverture vers la région parisienne. En outre, une route départementale relie Guérigny à Nevers, distante de 15 km, en quelques minutes. Guérigny accueille un marché hebdomadaire, et un supermarché y est implanté depuis le début des années 1980.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 831 mm, avec 11,9 jours de précipitations en janvier et 8,1 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 11,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 910,8 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 42,5 °C, atteinte le ; la température minimale est de −14,1 °C, atteinte le [Note 1],[4],[5].
Statistiques 1991-2020 et records GUERIGNY (58) - alt : 205m, lat : 47°05'35"N, lon : 3°11'25"E Records établis sur la période du 01-10-1997 au 31-12-2020
Au , Guérigny est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[8].
Elle appartient à l'unité urbaine de Guérigny[Note 2], une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[9],[10]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nevers, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[10]. Cette aire, qui regroupe 93 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[11],[12].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (49,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (49,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (49,4 %), zones urbanisées (27,2 %), prairies (23 %), terres arables (0,4 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
À l’origine, Guérigny n’était qu’une simple bourgade du nom de Villa-Variniacum jusqu’à que l’abbé Hermod, propriétaire du lieu, en fit don à son neveu Herimanus, évêque de Nevers. À son tour en 841, il offrit la terre dont il avait hérité, aux chanoines de son chapitre résidant à Nevers.
L’origine du nom fait l'objet de plusieurs hypothèses : Villa-Variniacum devient Variniacum en 887, puis Gariniacum en 986, Garigni en 1355, Guarigny en 1569 pour finalement devenir Guérigny. Cela viendrait d’un chef wisigoth nommé Warinius qui se serait installé à cet endroit et lui aurait donné ce nom.
Au départ, l’endroit n’était occupé que par quelques cabanes de bois couvertes de chaume pour abriter les ouvriers chargés de l’entretien du domaine des chanoines de Saint-Cyr. Pour ensuite que des seigneurs féodaux s’y installent avec des familles qui recherchaient une protection. En échange, les populations devaient certains services et devenaient ainsi vassales[14].
L'histoire de Guérigny est intimement liée à celle de Pierre Babaud de La Chaussade (1706-1792). Profitant des ressources naturelles environnantes, principalement le minerai de fer, les forêts de chênes et de nombreux cours d'eau, celui-ci implante et développe les forges royales. Cette manufacture, totalement liée à la construction navale, devient l'une des plus importantes de France au XVIIIe siècle. En 1781, l'État acquiert le site. Les forges poursuivent leur activité jusqu'en 1971.
En effet, dès la fin des années 1960, l'exploitation du site devient de moins en moins rentable. À l'arrêt définitif de l'activité de cet établissement des constructions et armes navales de la délégation ministérielle pour l'armement en 1971 suivant une décision prise dès 1967 par le ministre des armées Pierre Messmer[15], une partie des employés est délocalisée. Des quelques grandes industries locales de l'époque ayant poussé en marge des forges, en métallurgie et pétrochimie principalement, il ne reste presque plus rien.
La ville porte, au début du XXe siècle, l'appellation informelle de « Guérigny-les-échelles », du fait que tout au long des 5 km de la route nationale 77 ou grand-rue qui traverse l'agglomération, l'étage des habitations est généralement desservi par une échelle extérieure au lieu d'un escalier intérieur[16].
Le dimanche 5 septembre 2021 est inaugurée la place de l’Indépendance-des-États-Unis à l’entrée du château de La Chaussade[17].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[19].
En 2021, la commune comptait 2 519 habitants[Note 4], en évolution de +1,49 % par rapport à 2015 (Nièvre : −4,41 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Le site des forges de Villemenant[22] est encore partiellement préservé. L'association des amis du vieux Guérigny entretient les bâtiments[23] (du XVIIIe siècle, Inscrit MH (1991)) et propose chaque année au printemps et à l'automne une exposition sur un thème différent ayant trait à l'industrie locale ou nationale. Une exposition permanente permet de découvrir quelques pièces intéressantes : machines à vapeur, marteaux-pilons et pièces réalisées sur le site au cours de son activité (mine marine, torpille, ancres de belle taille, etc.).
À quelques centaines de mètres de Guérigny s'étend la forêt des Bertranges qui, avec ses 7 600 ha, fait partie des plus grandes étendues boisées de France. Parmi les sentiers aménagés[24], il en est un qui mène en ligne droite au « chêne Babaud ». Cet arbre au tronc impressionnant est maintenant couché. Son abattage a été décidé en 1995 : plusieurs fois touché par la foudre, ses plus grosses branches menaçaient de casser. La souche est préservée et entretenue. Plusieurs repères dendrochronologiques sont placés sur les anneaux de l'arbre, du début du XVIIIe siècle à la fin du XXe siècle. Le chêne était déjà âgé d'une quarantaine d'années lors de l'arrivée de La Chaussade dans la région.
Jacques Masson (né en 1693 à Genève et décédé le à Versailles), était un important financier, seigneur de Guérigny et propriétaire des forges.
Pierre Babaud de La Chaussade (né à Bellac le , mort à Paris le ), était maître de forges et possédait des forges et des bois dans le Nivernais depuis 1720. Il fait des forges royales de Guérigny une manufacture d'importance nationale et celles-ci le restent jusqu'à la première moitié du XXe siècle. Après leur acquisition par l'État peu après 1780, une ordonnance royale leur conserve le nom de « forges de la Chaussade », en signe de reconnaissance pour les services que Babaud a rendus à la France.
Adolphe Bouveault (1834-1892), architecte[27], né à Guérigny[28].
Alexis Lemaître (1864-1939), curé de la paroisse de 1896 à 1900.
Marcel Déat (1894-1955), personnalité politique socialiste puis collaborationniste. Poussé par les Allemands, il entre finalement, le , dans le gouvernement comme ministre du Travail et de la Solidarité nationale de Pierre Laval, et appuie une politique de collaboration totale avec l'Allemagne. Il meurt en exil en Italie.
Léone Corbier accède à la mairie d'abord en 1971 comme adjointe puis de 1977 à 1983 comme maire. C'est une militante socialiste et féministe qui ne fait aucun secret de son appartenance à la franc-maçonnerie, qu'elle rejoint en 1954. Elle a créé, avec six autres sœurs d'origine nivernaise, la première loge féminine dans la Nièvre, à Nevers : La Tolérance. Dans un milieu tout à la fois rural et industriel, cette élection crée la surprise. En 1983, Léone Corbier choisit de ne pas se représenter. En 2016 est inaugurée une esplanade à son nom.
L'association sportive Guérigny-Urzy est l'association moteur des deux communes, regroupant près de 1 000 licenciés. La section Football a été récemment distinguée en obtenant le label qualité régional remis par la Fédération française de football, en reconnaissance des efforts fournis par les éducateurs et dirigeants. Cette section est à ce jour la plus importante puisqu'elle regroupe environ 230 licenciés (débutants, poussins, benjamins, 13 ans, 15 ans, 18 ans, seniors, vétérans, féminines et dirigeants).
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑La grande histoire de Guérigny, de 1355 à nos jours, Guérigny, Conseil Général De La Nièvre, , 145 p..
↑Collection de documents de l'établissement des constructions et armes navales de Guérigny, 1870-1978 [1]
↑Jean-Bernard Charrier, « Chronique bourguignonne. L'agglomération nivernaise : chances et problèmes d'une ville moyenne » in Revue Géographique de l'Est année 1973 13-4, pp. 503-544.
↑« La place de l’Indépendance États-Unis sera inaugurée dimanche à Guérigny », Le Journal du Centre, 3 septembre 2021.
Jean-André Berthiau (textes), Maurice Colas (illustrations), Guérigny - Histoires de rues, Les Annales des pays nivernais, n° 172, Édition La Camosine, 2018 (ISSN0153-7121).