HMS Truculent

HMS Truculent
illustration de HMS Truculent
Le HMS Truculent à Barrow en décembre 1942

Type Sous-marin
Classe Classe T
Histoire
A servi dans  Royal Navy
Constructeur Vickers-Armstrongs
Chantier naval Barrow-in-Furness Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Quille posée
Lancement
Commission
Statut Démoli en 1950
Équipage
Équipage 61 officiers et marins
Caractéristiques techniques
Longueur 84,28 m
Maître-bau 7,77 m
Tirant d'eau 3,89 m à l'avant, 4,45 m à l'arrière
Déplacement 1 290 t en surface
1 560 t en plongée
Propulsion 2 moteurs Diesel
2 moteurs électriques
2 arbres d'hélice
Puissance 2 500 ch (1860 kW) aux moteurs Diesel
1 450 ch (1080 kW) aux moteurs électriques
Vitesse 15,5 nœuds (28,7 km/h) en surface
9 nœuds (17 km/h) en plongée
Profondeur 91 m
Caractéristiques militaires
Armement 6 tubes lance-torpilles internes de 21 pouces (533 mm) orientés vers l'avant
2 tubes lance-torpilles externes orientés vers l'avant
2 tubes lance-torpilles extérieurs au milieu du navire, orientés vers l'arrière

6 torpilles de rechargement
1 Canon de pont Mk XII de 4 pouces (102 mm)
3 mitrailleuses antiaériennes)

Rayon d'action 4 500 milles (8 330 km) à 11 nœuds (20 km/h) en surface
Carrière
Indicatif P315

Le HMS Truculent[Note 1] (pennant number : P315) est un sous-marin de la classe T en service dans la Royal Navy. Il a été construit sous le numéro de coque P315 par Vickers-Armstrongs à Barrow-in-Furness, et lancé le . Le HMS Truculent a été perdu après-guerre, à la suite d’un accident avec un pétrolier suédois dans l’estuaire de la Tamise en .

Les sous-marins de la classe S se sont avérés trop petits pour des opérations lointaines. Il fallut mettre en chantier la classe T qui avait 21 mètres de longueur en plus et un déplacement de 1000 tonnes. Alors que les bâtiments de la classe S avaient seulement six tubes lance-torpilles d'étrave, ceux de la classe T en avaient huit, dont deux dans un bulbe d'étrave, plus deux autres dans la partie mince de la coque au milieu du navire[1].

Engagements

[modifier | modifier le code]

Le HMS Truculent fut construit par Vickers-Armstrongs à Barrow-in-Furness. Sa quille fut posée le , il fut lancé le et Mis en service le .

Le HMS Truculent a passé une grande partie de son temps de service durant la Seconde Guerre mondiale en Extrême-Orient, dans l’océan Pacifique, sauf pendant une période au début de 1943, dans les eaux territoriales britannique. Il y a coulé le sous-marin allemand U-308, qui effectuait alors sa première patrouille de guerre. Il a également participé à l’opération Source, remorquant le sous-marin de poche X-6, de classe X, jusqu’en Norvège pour attaquer les navires de guerre lourds de la Kriegsmarine Tirpitz, Scharnhorst et Lützow.

Après son transfert dans le Pacifique, il a coulé le cargo de la Marine impériale japonaise Yasushima Maru, le petit navire japonais Mantai, le cargo marchand japonais Harugiku Maru, devenu un hell ship (navire de l’enfer), et cinq voiliers japonais. Il a également posé des mines, dont l’une a endommagé le mouilleur de mines japonais Hatsutaka[2].

Il survit à la guerre et rentre au Royaume-Uni pour continuer à servir dans la Marine royale.

Le , le HMS Truculent rentre à Sheerness, après avoir terminé ses essais après un radoub à Chatham. En plus de son effectif normal, il transportait 18 ouvriers du chantier naval. Il traversait l’estuaire de la Tamise de nuit. À 19 h, un navire arborant trois feux est apparu dans le chenal. Il fut estimé que le navire devait être à l’arrêt, et comme le HMS Truculent ne pouvait passer du côté tribord sans s’échouer, l’ordre de virer à bâbord fut donné. Soudain, la situation se révéla dans tout son horreur : le pétrolier suédois Divina, en provenance de Purfleet et à destination d’Ipswich, surgit de l’obscurité. La lumière supplémentaire indiquait qu’il transportait des matières explosives. Les deux navires sont entrés en collision, la proue du Divina heurtant le Truculent au niveau de l’aileron tribord avant, et ils sont restés bloqués ensemble pendant quelques secondes avant que le sous-marin ne coule[3]. Cinquante-sept membres de son équipage ont été emportés dans le courant après une tentative d’évasion prématurée, 15 survivants ont été repêchés par un canot de sauvetage du Divina et cinq par le navire hollandais Almdijk. La plupart des membres de l’équipage ont survécu à l’abordage initial et ont réussi à s’échapper, mais ils ont péri dans le froid glacial du milieu de l’hiver sur les îles de boue qui jonchent l’estuaire de la Tamise. Soixante-quatre hommes sont morts à la suite de la collision.

Le HMS Truculent fut renfloué le et échoué à Cheney Spit. L’épave fut déplacée le lendemain à terre. 10 corps y furent retrouvés. Le navire a été renfloué le et remorqué à l’arsenal de Sheerness. Une enquête a attribué 75% des torts au Truculent et 25% au Divina. Le HMS Truculent a ensuite été vendu pour être démantelé pour la ferraille le .

Sa perte a amené Peter de Neumann, de l’Autorité du port de Londres, à élaborer des plans pour un système de contrôle portuaire et, plus tard, l’introduction sur les sous-marins britanniques de la « lumière Truculent », un feu blanc à 360 degrés supplémentaire à l’avant, pour s’assurer qu’ils demeuraient hautement visibles pour les autres navires.

Le film La nuit commence à l'aube sort le . C’est l’histoire d’un sous-marin britannique en croisière d’entraînement qui coule après avoir rencontré une mine à la dérive. Elle est racontée du point de vue du petit groupe de survivants, pris au piège sous la mer. Le tournage s’est terminé peu avant le naufrage du HMS Truculent, et le film a presque été retiré des circuits de distribution. La décision a été prise de sortir le film comme prévu, et d’ajouter le message suivant qui apparaît dans le générique d’ouverture :

« Ce film a été achevé avant la perte tragique du HMS Truculent, et une considération sérieuse a été accordée quant à l’opportunité de le présenter si rapidement après ce grave désastre. Les producteurs ont décidé d’offrir le film, dans l’esprit dans lequel il a été réalisé, en hommage aux officiers et aux hommes des sous-marins de Sa Majesté, et à la Royal Navy dont ils font partie. »

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Dans la marine des forces britanniques, HMS signifie Her Majesty's Ship ou His Majesty's Ship, selon que le monarque anglais est de sexe féminin ou masculin

Références

[modifier | modifier le code]
  1. Antony Preston et John Batchelor, « Entre les deux guerres : un sentiment de respect », Connaissance de l'histoire, no 4 Sous-marins de 1919 à nos jours,‎ 1er trimestre 1977, p. 17.
  2. HMS Truculent, Uboat.net
  3. Submarine losses 1904 to present day, RN Submarine Museum, Gosport

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Liens internes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :