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Université de Leyde (à partir de ) Académie de Saumur (jusqu'en ) |
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Directeur de thèse |
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Hendrik van Heuraet (né vraisemblablement[1] le à Haarlem; † vers[2] 1660, sans doute à Leyde) est un mathématicien néerlandais du début du XVIIe siècle, attaché au cercle de van Schooten.
Son père, Abraham van Heuraet (mort en 1651) est un drapier originaire de Hambourg, qui épousa en 1631 Maria de Coninck à Haarlem[3]. La famille connut une période difficile à la mort de la mère en 1636, et le père connut des difficultés financières. Hendrik van Heuraet étudia la médecine à l'université de Leyde de 1653. Simultanément, il prenait des leçons particulières de géométrie auprès de Frans van Schooten, de Johan Hudde et de Christian Huygens. En 1655, un héritage lui assura l'indépendance financière. En 1658 il étudia avec Hudde à l'académie protestante de Saumur, avant d'achever ses cours de médecine à Leyde.
Heuraet appartenait, comme Christian Huygens, François de Sluse, Hudde et de Witt, au cercle de mathématiciens réunis autour de Frans van Schooten, lequel enseignait la Géométrie algébrique de Descartes à Leyde. Heuraet s'intéressa en particulier au problème de la rectification des arcs de courbe. Dans une lettre adressée en 1658 à van Schooten (Epistola de transmutatione curvarum linearum in rectas), il donne notamment, indépendamment de William Neile et de Fermat, la longueur d'arc d'une parabole comme égale à une certaine surface[4] : cette réduction d'un problème à un autre, de nature apparemment fort différente, parut aux savants de l'époque un grand progrès. La même année, il s'engagea pourtant dans une querelle de priorité avec Huygens. Dans la proposition IX de l’Horologium Oscillatorium (1673), Huygens donnera un aperçu historique du problème de la rectification des arcs, qui fera derechef couler beaucoup d'encre[5]. S'il y concède que Jean Heuraet de Haarlem, « ...le premier de tous, ramena une ligne courbe définie par la géométrie, à la mesure d'un segment de droite », il prend soin d'indiquer qu'à son avis Heuraet a eu communication des lettres que lui, Christian Huygens, avait adressées à la fin de l’année 1657 à van Schooten sur un problème apparenté (la longueur d'un arc d'une parabole semi-cubique est égale au périmètre d'un cercle méridien du conoïde parabolique) ; et de conclure : « Assurément, il ne fut pas difficile, à un homme d'une intelligence aussi vive, de comprendre que la mesure de la surface de ce conoïde est liée à la longueur même de l'arc parabolique. »
L’œuvre de Heuraet se rattache aux débuts du calcul infinitésimal. Ses résultats ont été en partie publiés[6] en annexe de la traduction latine que van Schooten a donné de la Géométrie de Descartes (2e éd. en 2 vol. 1659, 1661).