Professeur des universités Université de Franche-Comté | |
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à partir de | |
Professeur des universités Université de Strasbourg (d) | |
- |
Naissance | |
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Décès | |
Sépulture |
Cimetière de Montparnasse (14e) |
Nom dans la langue maternelle |
Heinrich Weil |
Nationalités |
française (à partir du ) Ville libre de Francfort |
Formation | |
Activités | |
Père |
Philippe Jacques WEIL |
Mère |
Fanny GRUNBAUM |
Conjoint |
Frédérique ALSBERG |
Enfant | Louis WEIL né le 26 janvier 1859 et décédé le 1er mars 1859 Louise Esther née le 17 décembre 1859 et décédée le 05 décembre 1867 Berthe Hélène WEIL née le 5 octobre 1861 Pauline WEIL née le 10 novembre 1862 Claire WEIL née le 24 avril 1868 et décédée le 07 juin 1869 |
A travaillé pour | |
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Membre de |
Société philologique hellénique de Constantinople (d) () Académie des inscriptions et belles-lettres (- Académie royale des sciences de Prusse Académie des sciences de Saint-Pétersbourg Académie des sciences Académie des sciences de Russie |
Distinctions |
Henri Weil, né le à Francfort-sur-le-Main (ville libre de la Confédération germanique) et mort le à Paris, est un philologue et helléniste français d'origine allemande.
Brillant étudiant en philologie en Allemagne, mais ne pouvant accéder à un poste universitaire en raison de ses origines juives, il obtient un doctorat en France (1844) et devient professeur, d'abord comme suppléant à l'université de Strasbourg, puis, après sa naturalisation (septembre 1848[1]), comme titulaire à l'université de Besançon (1848-1876), puis à l'École normale supérieure (1876-1892).
Henri Weil est issu d'une famille juive de Francfort, où son père, le docteur en philosophie Philip Jacques Weil (né le 12 août 1793) tient un établissement accueillant et formant des élèves internes et externes. Sa mère, Fanny Grunbaum, est née le 5 avril 1796.
Le jeune Henri fait ses études secondaires au lycée (Gymnasium) de Francfort et, dès cette époque, manifeste un goût pour les auteurs grecs, tout en s'intéressant aussi aux sciences.
À seize ans, il s'inscrit en médecine à l'université de Heidelberg ; à cette époque, en effet, seules les professions d'avocat et de médecin sont ouvertes aux juifs, mais il n'est pas attiré par le droit.
Au bout d'un semestre, il quitte Heidelberg pour Bonn et commence des études de philologie ; il y est notamment marqué par l'enseignement de Friedrich Gottlieb Welcker (1784-1868) en mythologie et en histoire de l'art. Au bout d'un an, il part à Berlin poursuivre sa formation philologique. Il reçoit alors les cours d'August Böckh (1785-18687) qu'il admire beaucoup et qui l'influence fortement.
Mais, en 1837, une agitation estudiantine, à laquelle il a pourtant peu participé, attire sur lui l'attention de la police prussienne et il est expulsé. Il décide alors de s'inscrire à l'université de Leipzig, où enseigne un helléniste réputé, Gottfried Hermann (1772-1848). Mais celui-ci s'en tient strictement à la critique textuelle[pas clair] à laquelle Weil préfère la conception plus large de Böckh, ouverte sur une étude globale de la civilisation grecque. À la fin de son année à Leipzig, il obtient un doctorat en philosophie summa cum laude[2]. Mais sa condition de juif lui interdit d'obtenir un poste dans une université allemande.
Il rentre alors à Francfort pour aider son père, puis décide de voyager à l'étranger. Il passe quelques mois à Paris et revient par Lyon et la Suisse. À cette époque, il écrit son premier livre, Das classische Alterthum für die deutsche Jugend (« L'Antiquité classique pour la jeunesse allemande »), dont l'objectif est de donner un aperçu de la littérature antique aux jeunes gens qui ne font pas d'études classiques.
Il décide alors de chercher en France une situation universitaire qui lui est interdite en Allemagne et revient à Paris, muni des recommandations de ses anciens maîtres. Il est bien accueilli par les universitaires français, comme Saint-Marc Girardin, Henri Patin et Joseph-Daniel Guigniaut.
Dispensé, en raison de son diplôme allemand, de passer la licence ès lettres, il s'inscrit en doctorat et soutient en 1844 devant la faculté des lettres de Paris sa thèse française et sa thèse latine nécessaires pour devenir professeur dans l'université française.
À la rentrée de 1846, il est nommé remplaçant du professeur de littérature latine de la faculté des lettres de l'université de Strasbourg, Delcasso. Là, il se lie d'amitié avec Benjamin-Constant Martha (1820-1895). Puis Delcasso reprend son poste en 1848.
Weil, revenu à Paris, est reçu brillamment à l'agrégation des facultés des lettres[3].
À la rentrée 1848, il est envoyé à Besançon comme suppléant du professeur de littérature grecque et latine. Lorsque celui-ci meurt peu après, Weil obtient sa chaire, où il va rester une vingtaine d'années. En 1866, il est élu correspondant de l'Académie des inscriptions et belles-lettres. En 1867, il est l'un des fondateurs de l'Association pour l'encouragement des études grecques en France.
C’est le 19 août 1856 qu’il se marie avec Frédérique ALSBERG, une jeune fille née à Cassel, de 17 ans sa cadette. De cette union naîtrons au moins 5 enfants dont Berthe Hélène, née à Besançon en 1861 qui se mariera en 1883 avec Paul Édouard Henry LEVY.
Au cours de la guerre de 1870 entre la France et l'Allemagne rassemblée autour de la Prusse, il sert en tant que garde national.
Après la guerre, il est nommé doyen de la faculté des Lettres de Besançon.
En 1876, Henri Weil est nommé maître de conférences de langue et littérature grecques à l'École normale supérieure, où il enseigne jusqu'en 1892.
Il devient aussi directeur d'études à l'École pratique des hautes études et, en 1882, membre ordinaire de l'Académie des inscriptions et belles-lettres en remplacement d'Édouard Dulaurier.
Vers la fin de sa vie, sept ou huit ans avant sa mort, il perd la vue et entend de plus en plus mal. Mais il poursuit ses recherches avec l'aide de son gendre, Georges Dalmeyda (1866-1932), et de ses filles.
Ainsi, en 1906-1907, il assure la révision de son édition d'Eschyle. Jusqu'à la fin, il écrit des articles, notamment sur les papyrus récemment découverts.
Il meurt à Paris à 91 ans à son domicile de la rue Adolphe-Yvon (16e arrondissement) et il est inhumé au cimetière du Montparnasse.
Sa thèse française sur l’Ordre des mots (1844) est considérée comme le premier travail scientifique sur cette question. Elle a un grand succès et bénéficie de trois éditions en France, ainsi que d'une traduction en anglais aux États-Unis (1887).