Honaïne

Honaïne
Honaïne
Noms
Nom arabe algérien هنين
Administration
Pays Drapeau de l'Algérie Algérie
Région Oranie
Wilaya Tlemcen
Daïra Honaïne
Code postal 13015
Code ONS 1344
Démographie
Population 5 408 hab. (2008[1])
Géographie
Coordonnées 35° 10′ 35″ nord, 1° 39′ 18″ ouest
Localisation
Localisation de Honaïne
Localisation de la commune dans la wilaya de Tlemcen
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Honaïne
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Honaïne
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Honaïne

Honaïne (en arabe : هُنَيْن) est une commune de la wilaya de Tlemcen, située à l'extrême nord-ouest de l'Algérie, à 60 km au nord-ouest de Tlemcen et à 120 km à l'ouest de Sidi Bel Abbès.

C'est un port de pêche artisanale et une station balnéaire avec plusieurs plages. Durant la période zianide, Honaïne était le port de Tlemcen et la voie méditerranéenne pour le commerce avec le Tafilalet et le Soudan, puis elle est ruinée. La commune conserve des vestiges de l'ancienne cité.

Géographie

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Le territoire de la commune de Honaïne est situé au nord de la wilaya de Tlemcen, la ville est située à 70 km au nord-ouest de Tlemcen, à 30 km au nord-est de Nédroma et à mi-distance géographiquement entre Ghazaouet et Béni-Saf (40 km)[2].

Communes limitrophes de Honaïne
Mer Méditerranée Mer Méditerranée Beni Khellad
Dar Yaghmouracene Honaïne Beni Khellad ,
Beni Ouarsous
Dar Yaghmouracene,
Nedroma
Beni Ouarsous Beni Ouarsous

Relief et hydrologie

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Localisation de Honaïne au nord-est des Trara.

Honaïne est une ville portuaire de la rive sud-ouest de la mer Méditerranée. Elle est située au nord du massif des Trara. Son port est abrité par le cap Nouh, l'arrière-pays, très montagneux est dominé par le djebel Tadjera qui culmine à 861 m[2].

Localités de la commune

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En 1984, la commune de Honaïne est constituée à partir des localités suivantes[3]: Honaïne, Tafsout, Ouled Youcef et Tadjera.

Le nom de la ville est probablement d'origine punique (racine HNY : rendre grâce, être béni, être de bon augure) ou bien d'origine berbère, une arabisation de unan, pluriel de anu et signifie « puits »[4].

Honaïne peut être la forme arabisée de Ahenai dont la racine, Hny, signifie « vue », « belvédère »[5].

Les Espagnols la nommaient « Hone »[6]. En français, il existe plusieurs formes : Honaïn, Honaï, Honéin et Honaïne[5].

Des chroniqueurs grecs et latins comme Tite Live, Hérodote, ou musulmans, notamment El Idrissi, Ibn Khordadbeh, Ibn Khaldoun ou Léon l’Africain témoignent dans leurs récits de voyages que cette cité fut un réceptacle de cultures et de civilisations[7].

Origine de la ville

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Mont Tajra, lieu de naissance d'Abd al-Mumin..

On ne connaît aucun établissement antique dans la région, mais on suppose que c'était l'emplacement de la ville de Gypsaria, également appelée Aritisiga. Toutefois, il n'existe pas assez d'éléments pour l'affirmer avec certitude[4]. Lors de la conférence de Carthage en 411, l'évêque catholique Germanus, représentant de Gypsaria, faisait face à un rival donatiste, l'évêque Fidentinus. Cette rivalité reflétait la division de la population de Gypsaria en deux factions[5].

Honaïne est entrée dans l'histoire, comme une tour de guet, construite au Xe siècle dans le but de protéger la région des éventuelles attaques chrétiennes[4]. Au moment de la conquête musulmane du Maghreb, Ibn Khaldoun distingue trois confédérations dans la région qui s'étendait d'Oran jusqu'à Tlemcen : les Beni Faten, les Maghraouas et les Banou Ifren, et Honaïne était occupée par la tribu des Kawmiya, qui appartenait aux Banu Faten[5].

Puis, une ville se développe, son nom figure à maintes reprises chez les chroniqueurs et les géographes du Moyen Âge[8]. Al-Bakri dira qu'il s'agit d'un excellent mouillage, fréquenté par les navires. Au milieu du XIIe siècle, El Idrissi va la décrire comme une cité florissante et commerçante, ornée de remparts imposants, dotée d'une nombreuse population issue des Berbères Koumiyya[8]. Yaqout al-Rumi précise que Honaïne est l'un des cantons côtiers de Tlemcen[5].

Apogée et décadance

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Abd El Moumen Ben Ali, fondateur de l'empire[9],[10],[11] des Almohades est né à Tajra, une colline surplombant Honaïne, à deux kilomètres à l'ouest[12]. Pour Abd Al-Mu'min, Hunaine était une étape incontournable lors de ses expéditions. Il considérait cette localité comme un point de passage obligatoire. De plus, Hunaine était exemptée de paiement d'impôts[5].

Durant de la période almohade, la ville connaît un essor et devient un important centre de flux commerciaux entre les deux rives de la Méditerranée. En 1162, Oran et Honaïne s'associèrent pour construire les cent vaisseaux commandés par Abd El Moumen Ben Ali[13].

Carte ottomane du XVIIIe siècle illustrant la région de Tlemcen et Honaïne sur le littoral.

Au XIIIe siècle sous les Zianides, le port et la ville vont revêtir une importance capitale, en devenant le port de Tlemcen, en remplacement d'Archgul, après avoir été celui de Nédroma[4]. En effet, Honaïne était la voie méditerranéenne de Tlemcen pour le commerce avec le Tafilalet et le Soudan[14]. Honaïne devient l'un des chantiers navals les plus réputés de la région durant cette période. Les souverains en avaient fait une sorte de capitale économique[4]. Ce qui lui permit d'avoir un essor urbanistique et culturel[2]. Cette période correspond à l'âge d'or de la cité d'un point de vue commercial et architectural[5].

Les textes arabes fournissent une description assez satisfaisante : Hunaine possédait beaucoup de jardins, elle produisait des céréales et avait des quantités extraordinaires d'arbres fruitiers et d'oliviers. Cependant l'élément moteur de cette ville apparaît, à travers la description des textes, comme étant le commerce[5].

La décadence de Tlemcen avait entraîné celle de Honaïne, mais elle a gardé encore un certain temps son prestige. C'est ainsi, lorsqu'Oran a été occupée par les Espagnols, les bateaux vénitiens allaient détourner leur commerce vers la ville[8]. Le port sera partiellement détruit en 1534, après une brève occupation espagnole. Honaine a vu débarquer un nombre important de réfugiés Morisques[2]. Le déplacement des courants commerciaux et l'expansionnisme espagnol ruinent plus tard la ville[15].

Ainsi, Léon l'Africain décrit une ville abandonnée : « Les habitants de Honaïne étaient autrefois des gens nobles et distingués. Presque tous travaillaient le coton et les tissus. Les maisons étaient très belles et ornementées : chacun avait son puits d'eau douce et une cour avec une treille ; elles étaient pavées de carreaux de couleur et les terrasses des chambres étaient également carrelées, les murs entièrement revêtus de mosaïques artistiques. Mais à la nouvelle de la prise d'Oran, tout le monde a abandonné la ville et elle est restée déserte »[4].

Une petite agglomération est née à la période contemporaine[15].

Démographie

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Littoral de la commune.

Selon le recensement général de la population et de l'habitat de 2008, la population de la commune de Honaïne est évaluée à 5 408 habitants (dont 4 689 habitants dans l'agglomération chef-lieu) contre 5 424 habitants en 1998, soit une légère décroissance démographique[16].

Honaïne est un port méditerranéen ayant pour activité principale la pêche artisanale. C'est aussi une station balnéaire avec plusieurs plages : la plage de Honaïne-centre, qui est maintenant un port de pêche, et celle de Tafsout. D'autres plages se trouvent dans les environs, notamment celle de agla. La ville d'Honaïne dispose en outre, d'une carrière de gypse et d'un centre de dessalement d'eau de mer[2].

Le site de Honaïne, comprenant la zone intra-muros, les remparts, la Casbah, l'emplacement du port ancien, la tour de guet, est classé comme site historique depuis 1982[17].

La plus grande partie du périmètre des murs d'enceinte existe encore. La ville était constituée de deux parties bien distinctes : la partie basse, au niveau de la plage, et la partie haute, dont la casbah qui dominait un port intérieur[18]. Son port, de forme rectangulaire, était relié à la mer par un canal. Il était protégé par des remparts disparus de nos jours. L'accès au port était commandé par une grande arche : Bab al-Bahr. De la casbah, on distingue encore quelques vestiges d'un avant-mur et de tours, dont l'une protégeait la sqifa[18].

Ces ruines se trouvent à l'intérieur d'une zone de 41 000 mètres carrés. Les murailles, en pisé, comprennent des tours carrées avec chacune une porte. À l'intérieur de la ville, subsistent les vestiges d'une Casbah, d'une mosquée du XIVe siècle et peut-être d'un hammam. Au-dessus de la Casbah, il existe un dock intérieur[4].

On retrouve aussi des vestiges d'exploitation de matière première durant l'époque coloniale, notamment des vestiges de téléphérique servant à acheminer la matière première, dans le port d'Honaïne.

Un musée inauguré le , abrite dans ses murs un patrimoine matériel mobilier tel que des poteries mises à jour sur le site lors des fouilles archéologiques effectuées dans les années 1980[19].

Notes et références

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  1. [PDF]Recensement 2008 de la population algérienne, wilaya de Tlemcen, sur le site de l'ONS.
  2. a b c d et e Achour Cheurfi, Dictionnaire des localités algériennes : villes, villages, hameaux, ksars et douars, mechtas et lieux-dits, Casbah-Editions, impr. 2011, ©2011 (ISBN 978-9961-64-336-5 et 9961-64-336-4, OCLC 947843177, lire en ligne)
  3. [PDF]Décret n°84-365 fixant la composition, la consistance et les limites territoriales des communes (wilaya de Tlemcen), Journal officiel de la République algérienne, 19 décembre 1984, p. 1499
  4. a b c d e f et g Mohand-Akli Haddadou, Dictionnaire toponymique et historique de l'Algérie, Tizi Ouzou, Éditions Achab, (ISBN 978-9947-9-7225-0), p. 340-344
  5. a b c d e f g et h Bakhta Moukraenta Abed, Les villes de l'Algérie antique Tome I: Au travers des sources arabes du Moyen Âge (Province de la Maurétanie Césarienne), Presses Académiques Francophones, (ISBN 978-3-8381-7852-3, lire en ligne), p. 280
  6. Lettre du 08/09/1531 de l'archevêque de Tolède au roi d'Espagne sur la prise de Hone, archives de Simancas, in Général Didier, Histoire d'Oran 1501-1550, Oran 1927, p.163
  7. « Honaïne, ancien port du royaume de Tlemcen, d’Abderrahmane Khelifa: La cité enfouie ressurgit », sur algerie360.com,
  8. a b et c G. Marçais, « Honaïn », Encyclopédie berbère, no 23,‎ , p. 3486–3489 (ISSN 1015-7344, DOI 10.4000/encyclopedieberbere.1604, lire en ligne, consulté le )
  9. Itinéraire culturel des Almoravides et des Almohades: Maghreb et Péninsule ibérique. Par Junta de Andalucía. Consejería de cultura, Fernando Olmedo, Hamid Triki, Fundación El legado andalusí
  10. http://www.larousse.fr/ref/GROUPE-PERSONNAGE/Almohades_104942.htm
  11. « 'ABD AL-MU'MIN », sur universalis.fr (consulté le ).
  12. Ibn Khaldoun donne sa famille à « Tagrart, château situé sur la montagne qui domine Honein du côté de l'orient », in Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale, traduction du baron de Slane -Alger 1852- tome I, p.252
  13. Oran et Mers el Kébir, Louis Abadie, Publié par Jacques Gandini, 2002. (ISBN 2-906431-53-2), p. 9
  14. Nedroma et les Trara,UNESCO
  15. a et b Marc Côte, Guide d'Algérie : paysages et patrimoine, Algérie, Média-Plus, , 319 p. (ISBN 9961-9-2200-X), p. 100
  16. « Honaïne (Commune, Tlemcen, Algeria) - Population Statistics, Charts, Map and Location », sur www.citypopulation.de (consulté le )
  17. Arrêté du 01 février 1982 MINISTERE DE LA CULTURE JO N° 18 du 04 mai 1982, Page 634, Portant classement du site de Honaine parmi les sites historiques.
  18. a et b « Honaïn (site archéologique) - Discover Islamic Art - Virtual Museum », sur islamicart.museumwnf.org (consulté le )
  19. « Musée du site honaïne », sur algeriatours.dz (consulté le ).

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Articles connexes

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Bibliographie

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  • Bouyaed, Mahmoud-Agha, « Le port d’Hunayn, trait d’union entre le Maghreb central et l’Espagne au Moyen Âge », dans Mercedes García-Arenal, María Jesús Viguera Molíns (éd.), Relaciones de la península ibérica con el Magreb, siglos XIII-XVI: actas del coloquio, Madrid 17-18 diciembre 1987, Madrid, CSIC, 1988, p. 325-359.
  • Abderrahmane Khelifa, Honaïne. Ancien port du royaume de Tlemcen, Éditions Dalimen, Alger, 2008.
  • Abderrahmane Khelifa,« Le port de Hunayn au Moyen Âge », Afrique du Nord antique et médiévale. Spectacle, vie portuaire, religions, Actes du Ve colloque international, Avignon 9-13 avril 1990, Paris, Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, 1992, p. 380-392.
  • Abderrahmane Khelifa,« L’urbanisation des Traras au Moyen Âge : le cas de Ḥunayn », dans Jean-Marie Martin (éd.), Castrum. 7, Zones côtières littorales dans le monde méditerranéen au Moyen Âge : défense, peuplement, mise en valeur. Actes du colloque international, Rome, 23-26 octobre 1996, Rome/Madrid, École française de Rome/Casa de Velázquez, 2001, p. 323-340.
  • (en) María Dolores López Pérez et José Ignacio Padilla Lapuente, « Mallorcan merchants in the medieval Maghrib: mercantile strategies in the port of Hunayn in the mid-fourteenth century », Mediterranean Historical Review, vol. 28, no 2,‎ , p. 141–165 (ISSN 0951-8967 et 1743-940X, DOI 10.1080/09518967.2013.837643, lire en ligne).

Liens externes

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