Hélène Fleury-Roy , née Hélène Gabrielle Fleury le 21 juin 1876 à Carlepont et décédée le 18 avril 1957 à Saint Martory [ 1] , est une compositrice , pianiste et pédagogue française.
Elle est la première femme lauréate du concours de composition musicale du prix de Rome , obtenant en 1904 un second grand prix.
Hélène Fleury est née le 21 juin 1876 à Carlepont[ 2] , dans l'Oise , mais c'est depuis La Ferté-sous-Jouarre qu'elle remporte ses premiers succès musicaux comme compositrice, à partir du milieu des années 1890, grâce à plusieurs envois primés à la Revue musicale Sainte-Cécile (de Reims)[ 3] : une mélodie en 1897[ 4] , une pièce pour piano à quatre mains en 1898[ 5] , et surtout un Allegro symphonique pour orgue en 1899[ 6] , devançant ainsi Théodore Sourilas , Albert Roussel et Raoul de Lescazes [ 7] .
Elle étudie au Conservatoire de Paris dans les classes de Dallier , Gédalge et Widor [ 7] .
En 1903, les femmes sont autorisées pour la première fois par le ministre de l'Instruction publique à concourir pour le prix de Rome [ 8] et, dès cette année, Hélène Fleury devient la première femme à se présenter au concours de composition musicale[ 9] , [ 10] . Dans une interview donnée au journal La Fronde [ 11] , elle raconte « n'avoir aucun espoir de remporter le Grand prix » mais trouver « brave...et amusant [...] de concourir pour un objet qui n'a jusqu'ici été réservé qu'aux hommes » [ 11] . Et de poursuivre : « je pense que cette initiative doit forcément produire de bons résultats mais je n'ai pas la prétention d'en profiter moi-même. D'autres viendront qui récolteront ce que j'aurais semé... Et cela suffit à me contenter » [ 11] . Si elle échoue à l'épreuve de fugue , elle donne ses impressions de retour de première mise en loge quelques jours plus tard dans le même journal[ 12] : « cela s'est très bien passé ! J'ai bien travaillé, et quoique éliminée au premier concours, je suis enchantée de mon séjour à Compiègne et j'ai bien l'intention de renouveler l'épreuve, l'année prochaine » [ 12] .
De fait, Hélène Fleury est de nouveau candidate en 1904, réussit cette fois l'épreuve préliminaire[ 13] et compose lors de la mise en loge réglementaire d'un mois une cantate qui obtient le deuxième second grand prix[ 14] , [ 15] , devenant ainsi la première femme lauréate du prestigieux concours[ 16] .
En 1906 elle compose une Fantaisie pour le concours de sortie de la classe d'alto de Théophile Laforge du Conservatoire de Paris [ 17] , [ 18] . Le morceau sera rejoué en concerts à plusieurs reprises[ 19] .
À la suite de ses succès académiques, Hélène Fleury est professeure de piano et d'harmonie à Paris, épouse le scientifique Louis Roy en 1906, puis emménage dans le midi de la France où elle enseigne à partir de 1928 l'harmonie, le piano et la composition au sein du conservatoire de Toulouse [ 20] . Parmi ses élèves, se distinguent le chef d'orchestre Louis Auriacombe , le compositeur Charles Chaynes ou le violoniste Pierre Doukan [ 7] . Ses œuvres orchestrales Trois esquisses Symphoniques et Soir de Bataille sont données au Théâtre du capitole de Toulouse en 1924 et 1934[ 21]
Elle réside à Castres [ 1] et décède le 18 avril 1957 dans une maison de retraite[ 22] à Saint-Martory [ 23] .
Parmi ses compositions, figurent[ 24] :
Ne pleurez pas ! , mélodie pour voix et piano (1897) ;
Pensée , pièce pour piano (1897) ;
Menuet pour piano à quatre mains (1898) ;
La Nuit , pièce pour piano (1898) ;
Scherzo pour piano (1898) ;
Étude pour la main gauche seule (1899) ;
Allegro symphonique pour orgue (1899) ;
Djinns et farfadets pour piano ;
Sonate pour piano et violon ;
Medora , cantate pour le Prix de Rome , sur un texte d'Édouard Adenis (1904) ;
Soir de Bretagne , mélodie pour voix et piano (1904) ;
Rêverie pour violoncelle et piano (1904) ;
Fantaisie pour alto et piano, op. 18, morceau de concours du Conservatoire de Paris en 1906[ 17] ;
Quatuor pour piano et cordes (1909) ;
Trois pièces faciles pour violon et piano (1911) ;
Pastorale pour orgue, publiée dans le quatrième volume des Maîtres contemporains de l’orgue (1914)[ 7] ;
Trois esquisses symphoniques , donné en première audition à Toulouse en 1924[ 25] ;
Soir de Bataille , poème symphonique pour voix et orchestre, donné en première audition à Toulouse en 1934[ 26] , [ 27] .
↑ a et b Archives Hautes Garonne, « Succession et absence » .
↑ Archives départementales de l'Oise, année 1876, acte no 569, consulté en ligne le 29 septembre 2019
↑ Notice BnF de la revue
↑ Résultats du 10e concours de composition in Revue musicale Sainte-Cécile , 4e année, no 15, 21 mai 1897
↑ Résultats du 15e concours de composition in Revue musicale Sainte-Cécile 5e année, no 19, 5 août 1898
↑ Résultats du 17e concours de composition in Revue musicale Sainte-Cécile 6e année, no 16, 2 juin 1899
↑ a b c et d Denis Havard de la Montagne, « Prix de Rome 1900-1909 : Hélène Fleury-Roy (1876-1957) », sur musimem.com , mai 2010-janvier 2014 .
↑ Mention dans Le monde artiste , 43e année, no 14, 5 avril 1903, p. 222
↑ Mention dans Le Ménestrel , 3758, 69e année, no 14, 5 avril 1903, p. 111
↑ Fauser 1998 , p. 104-105.
↑ a b et c No 1972, 7e année, lundi 4 mai 1903, à lire en ligne
↑ a et b La Fronde no 1984, 7e année, samedi 16 mai 1903, à lire en ligne
↑ Mention dans Le Ménestrel , 3817, 70e année, no 21, 22 mai 1904, p. 167
↑ Mention dans La Fronde , no 2102, 8e année, 1er juillet 1904
↑ Annonce des résultats in Le Ménestrel , 3823, 70e année, no 27, 3 juillet 1904, p. 215
↑ Fauser 1998 , p. 84.
↑ a et b Launay 2006 , p. 136.
↑ « Fantaisie (Hélène Fleury) », sur Bru Zane Media Base (consulté le 4 juillet 2023 ) .
↑ Archives articles sur le site Retronews
↑ Informations de Nicole Jacquemin, bibliothécaire du CRR de Toulouse, données sur le site musimem
↑ Dezede, « Archive Dezede » .
↑ Mention dans l'acte de décès délivré par la mairie de Saint-Martory.
↑ Archives Haute Garonne, « Succession et absence » .
↑ Recherche dans le catalogue de la BnF et dépouillement presse
↑ Yannick Simon , « Trois esquisses symphoniques (Fleury (H.) [comp.]) », sur dezede.org (consulté le 30 juin 2022 ) .
↑ Recension du concert dans Le Ménestrel , 5107, 96e année, no 11, 16 mars 1934, p. 110
↑ Yannick Simon , « Soir de bataille (Fleury (H.) [comp.], Roy (A.) [poète]) », sur dezede.org (consulté le 30 juin 2022 ) .
Florence Launay , Les compositrices en France au XIX e siècle , Paris, Fayard , 2006 , 544 p. (ISBN 2-213-62458-5 ) .
(en) Annegret Fauser, « "La Guerre en dentelles": Women and the "Prix de Rome" in French Cultural Politics », Journal of the American Musicological Society , vol. 51, no 1, 1998 , p. 83-129 (lire en ligne ) .
Ressources relatives à la musique :
Musica et Memoria : Article de Denis Havard de la Montagne