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Irving Kristol, né le à Brooklyn, à New York, et mort le à Falls Church en Virginie, est un journaliste, éditeur et intellectuel américain considéré comme le fondateur du néo-conservatisme américain[1].
Irving Kristol est né dans une famille pauvre d'origine juive, ouvrière du textile, qui avait immigré d'Europe de l'Est. Il suit des études d'histoire au City College de New York, une des rares universités à être gratuites et ne discriminant pas les juifs[2]. Il milite pendant cette période auprès de la Young People's Socialist League, d'orientation trotskyste[3]. Il s'éloigne du communisme après la Deuxième Guerre mondiale, au cours de laquelle il sert en Europe dans l'infanterie. Il se définira plus tard comme un homme de gauche qui s'est fait « agresser par la réalité ».
Il éprouve dans les années 1950 quelques sympathies pour le maccarthysme, la persécution des personnes soupçonnées de sympathies communistes[2]. Il a été éditeur de la revue Commentary de 1947 à 1952, puis de la revue britannique Encounter de 1953 à 1958, financée secrètement par la CIA par l'intermédiaire du Congrès pour la liberté de la culture. Il est le fondateur des revues The Public Interest (en), centrée sur les questions politiques et culturelles, et The National Interest, axée sur les affaires étrangères. Il a coédité The Public Interest depuis sa fondation en 1965 jusqu'à 2002 (d'abord avec Daniel Bell, puis avec Nathan Glazer) et a publié The National Interest depuis sa fondation en 1985 jusqu'à 2001. Irving Kristol a utilisé ces publications pour animer le mouvement néoconservateur.
Irving Kristol était professeur de sociologie à l'université de New York, spécialisé dans les questions d'éducation et de politiques sociales. Il était également membre de l’American Enterprise Institute, fondé en 1943 par des magnats du monde des affaires pour combattre le New Deal et le modèle de l’État-providence.
C'est à partir de la présidence de Lyndon Johnson qu'Irving Kristol rompt avec la gauche[4]. Les raisons sont multiples.
Dans ses tribunes, il invoquait les philosophes sous le patronage desquels il se plaçait : Platon et Aristote, Adam Smith et, comme la plupart des néoconservateurs, Leo Strauss[4].
Il déniait au néoconservatisme la qualification d'idéologie, qu'il définissait d'abord comme une conception aprioriste de la réalité. Il estimait en effet que le néoconservatisme était plutôt l'« impulsion » qui permettait au conservatisme américain d'être plus intellectuel, plus ouvert et plus déterminé[4].
Il a été l'époux de Gertrude Himmelfarb (1922-2019), historienne de l'époque victorienne et spécialiste de Lord Acton. Son fils William Kristol est rédacteur en chef de l'hebdomadaire néoconservateur The Weekly Standard.