Les détails de sa vie font débat. Il venait apparemment d'une famille de samouraï, comme plus tard Eishi. Selon une théorie, il devint un rōnin et fut contraint à se tourner vers les arts, mais selon une autre, c'est volontairement qu'il cessa la vie de samurai pour se consacrer à l'art. En 1781 il reçut le titre d'Hokkyo pour son talent et ses réalisations. Qu'un tel honneur lui ait été conféré est un des rares points sur lesquels l'ensemble des historiens semblent d'accord.
Certains pensent qu'il fut élève de Harunobu, mais ceci ne fait pas l'unanimité, même si le style de sa jeunesse est fort proche de celui de Harunobu.
Ceci est tout particulièrement vrai des estampes réalisées au début de sa carrière sous le nom d'artiste de Haruhino, pratiquement impossibles à distinguer de celles de Harunobu[2].
Le style de Koryusai ne se distingua vraiment de celui de Harunobu qu'à partir de 1772 dans une série intituléeNouveaux motifs pour les jeunes pousses, consacrée à la description des vêtements portés par les courtisanes. Le choix d'un format plus large, dit oban, lié à la représentation de silhouettes plus amples, confère une réelle monumentalité à ces figures qui investissent progressivement toute la surface de l'estampe :
La Courtisane Someyama de la maison Oebiya (1776), nishiki-e, impression polychrome, Musée Guimet[3].
On conserve de lui un certain nombre d'estampes, mais très peu de peintures.
Malgré cela, il fut un artiste prolifique. Ses sujets allaient des vertus confucianistes aux oiseaux, aux plantes, sans oublier de nombreuses estampes érotiques (shunga).
Fabrication d'ornements pour la fête de Tanabata (vers 1773), Gravure sur bois; encre et couleur sur papier, 26 × 19 cm, Metropolitan Museum of Art[5]
Temps clair: La Courtisane Azumado des Naka-Ōmiya (Huit vues de femmes célèbres des quartiers du plaisir) (1773-1775), Gravure sur bois en couleur, 24 × 18 cm, Musée d'Art du comté de Los Angeles[6]
La Courtisane Somenosuke de Matsuba-ya (1775-1776), 1 tirage: gravure sur bois, couleur, 38 × 25 cm, Library of Congress[7]
La Courtisane Kinshū de Yotsumei-ya (1775-1777), gravure sur bois, couleur, 38 × 26 cm, Library of Congress[8]
Courtisane jouant du Samisen (v. 1785), Parchemin suspendu ; encre et or sur soie, 39 × 49 cm, Musée d'art Kimbell[9]
Hélène Bayou (trad. de l'anglais), Images du Monde Flottant : Peintures et estampes japonaises XVIIe : XVIIIe siècles, Paris, Réunion des musées nationaux, , 398 p. (ISBN2-7118-4821-3).
Sous la direction de Gisèle Lambert et Jocelyn Bouquillard, Estampes japonaises, Images d'un monde éphémère, Paris/Barcelone, BnF, , 279 p. (ISBN978-2-7177-2407-3).
Edwin O. Reischauer, Histoire du Japon et des Japonais (tome I), Éditions du Seuil, (ISBN2-02-000675-8).
(en) Tadashi Kobayashi et Mark A. Harbison, Ukiyo-e : an introduction to Japanese woodblock prints, Kodansha International, , 96 p. (ISBN978-4-7700-2182-3, lire en ligne).