C'est une plante vivace, aquatique, submergée, peu robuste, à bulbe bilobé. Les feuilles sont longues de 5 à 12 cm, nombreuses, d'un vert tendre, étalées au fond de l'eau, flexueuses, souvent recourbées, transparentes, linéaires en alêne, comprimées sur la face interne dans les deux tiers inférieurs, à lacunes grandes[4], dépourvues de stomates pour les représentants européens, contrairement aux nord-américains[6]. Le voile est incomplet[4], couvrant moins de la moitié du sporange. La paroi du sporange est plus ou moins striée de brun[6]. Les macrospores sont blanches, mesurant 400–550 μm de diamètre[6], globuleuses, plus petites que dans le précédent, fortement muriquées, hérissés d'aiguillons fins serrés et très aigus. Les microspores ont des crêtes saillantes, à faces presque lisses[4], sont de couleur grise à brun clair en masse, d'un diamètre de 20–30 μm. C'est une espèce diploïde (2n = 22)[6].
Pieds immergés, dans leur habitat.Pied emmergés, sur lit de galets.
L'espèce pousse dans des lacs ou des étangs peu profonds et légèrement acides, ainsi que dans des rivières ou des ruisseaux à faible courant [5]. C'est l'espèce la plus communément rencontrée dans les lacs et les étangs oligotrophes et non calcaires du nord-est de l'Amérique du Nord[6].
En France, c'est une espèce caractéristique des gazons à Isoète eurosibériens, du Littorellion uniflorae Koch 1926 et de l'Isoetetum echinosporae Koch ex Dierssen 1975. Elle forme une combinaison caractéristique de l'« eau stagnante oligotrophe peu profonde à Eriocaulon septangulare et Lobelia dortmannac ». C'est une espèce indicatrice des « eaux stagnantes à végétation vivace oligotrophique planitiaire à collinéenne des régions atlantiques, des Littorelletea uniflorae » et des « eaux stagnantes à végétation vivace oligotrophique à mésotrophique montagnarde à subalpine des régions alpines, des Littorelletea uniflorae »[2].
Les spécimens nord-américains d'Isoetes echinospora, qui portent des stomates, ont été nommés I. muricata ou I. echinospora var. braunii pour les distinguer des européens qui n'ont pas de stomates. Isoetes echinospora présente des variations considérables, notamment en ce qui concerne la taille, la couleur et la forme des feuilles[6].
Isoetes echinospora s'hybride avec I. engelmannii (hybride baptisé I. ×eatonii Dodge (synonyme ultérieur : I. ×gravesii A. A. Eaton)), I. maritima, I. riparia (hybride baptisé I. ×dodgei A. A. Eaton), I. tuckermanii, I. lacustris (hybride baptisé I. ×hickeyi Taylor & Luebke[6] et I. ×jermyi D.F.Brunt. & Rumsey), I. laurentiana (hybride baptisé I. ×blondeaui D.F.Brunt. & P.C.Sokoloff) et I. bolanderi (I. ×herb-wagneri W.C.Taylor)[11].
La définition de Isoetes echinospora varie selon les sources (limitée à l'Eurasie ou bien également présente en Amérique du Nord), de même donc que sa liste de synonymes.
L'espèce est largement répandue et, bien qu'il soit possible qu'elle décline dans certaines parties de son aire de répartition, un déclin global de la population n'est pas susceptible d'atteindre (ou d'être proche d'atteindre) le seuil de vulnérabilité défini par l'UICN (20 septembre 2024)[5]. Par conséquent, l'espèce est considérée comme une préoccupation mineure à l'échelle mondiale[5].
En Amérique du Nord, l'espèce est classée comme globalement « en sécurité » par NatureServe (2014), mais les populations de certains États des États-Unis et de certaines provinces du Canada sont classées comme « en péril critique », « en péril » ou « vulnérables »[5].
↑Tacite Letourneaux, « Sur la distribution géographique des plantes dans le département de la Vendée et les régions voisines », Bulletin de la Société botanique de France, Société botanique de France, Centre national de la recherche scientifique, vol. 8, , p. 164 (lire en ligne, consulté le )