Isoloir

Bureau de vote de New York vers 1900, montrant des isoloirs sur la gauche.
Isoloir lors de l'élection présidentielle française de 2007 à Vaulnaveys-le-Haut.
À l'intérieur de l'isoloir.

Un isoloir est un dispositif physique placé dans un bureau de vote chargé de dissimuler le choix de ceux qui participent à un vote secret. Instauré à Genève en 1707, d'après Raphaël Bara dans '' Voter pour rien '' chez Payot, dans le temple St Pierre (ex-cathédrale) et en Australie en 1857, ce dispositif prend généralement la forme d'une cabine fermée par un rideau aujourd'hui.

En France, il permet au votant de placer son bulletin dans une enveloppe à l'abri des regards indiscrets. Cette opération a lieu avant qu'il ne se dirige vers l'urne où elle est glissée. Le passage par l'isoloir est obligatoire afin de garantir le caractère secret et personnel du vote[1].

Cela pose le problème du vote électronique par machines à voter puisque cette notion (d'être à l'abri du regard indiscret) disparaît. Ainsi, à Issy-les-Moulineaux, « Personne ne peut voir pour qui vous votez. La machine, munie de cloisons faisant fonction d’isoloir, sera positionnée de sorte que la confidentialité du vote soit totalement garantie (...) De plus les choix de vote sont stockés de façon aléatoire dans les mémoires de la machine »[2].

Bien qu'un dispositif analogue à l'isoloir et remplissant la même fonction ait été imposé à Rome par Caius Marius en 119 av. J.-C. lorsqu'il était tribun de la plèbe[3], le terme « isoloir » renvoie généralement à l'époque contemporaine.

L'isoloir a été adopté en 1872 par le Royaume-Uni, en 1877 en Belgique et en 1903 en Allemagne.

En France, où le vote à bulletin secret est constitutionnalisé depuis 1795, l'électeur remet son bulletin plié au président du bureau qui l'introduit dans l'urne[réf. nécessaire]. Ce n'est qu'en 1913 que la loi du [4] introduit l'enveloppe, l'isoloir et le dépôt dans l'urne par l'électeur lui-même[5]. La loi vient après une quarantaine d'années de discussions au cours desquelles ses meilleurs partisans sont les radicaux et les socialistes.

Pour le plébiscite de 1851, Louis-Napoléon Bonaparte tenta d'abolir le secret du vote en demandant que les électeurs écrivent publiquement « oui » ou « non » devant leur nom sur le registre, mais faisant face à une forte opposition, il renonça et rétablit le vote secret[6].

Dans les paroisses catholiques, le confessionnal est parfois appelé isoloir.

Notes et références

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  1. Ministère de l'Intérieur, « Fonctionnement d'un bureau de vote », sur interieur.gouv.fr (consulté le ).
  2. « FAQ sur le vote électronique / Voter, mode d’emploi / Elections / Citoyens / Issy.com - Issy.com »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  3. Catherine Virlouvet (dir.) et Stéphane Bourdin, Rome, naissance d'un empire : De Romulus à Pompée 753-70 av. J.-C, Paris, Éditions Belin, coll. « Mondes anciens », , 796 p. (ISBN 978-2-7011-6495-3), chap. 8 (« La République mise à mal »), p. 439.
  4. « Journal officiel de la République Française n°204 », sur gallica.bnf.fr, (consulté le ).
  5. Jean-Marie Mayeur, La vie politique sous la Troisième République - Le Seuil 1975
  6. Karl Marx Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte : « Bourgeois et épiciers s'étaient en effet aperçus que dans l'un de ses décrets du 2 décembre, Bonaparte abolissait le vote secret et ordonnait aux électeurs d'inscrire dans les registres officiels : oui ou non, en face de leurs noms. La résistance du 4 décembre intimida Bonaparte. Pendant la nuit, il fit placarder à tous les coins de rues des affiches annonçant le rétablissement du vote secret. » texte intégral.

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Articles connexes

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Liens externes

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Bibliographie

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