Jabir Ibn Aflah (en arabe : أبو محمد جابر بن أفلح, en latin : Geber Hispalensis), né et mort à Séville[1] (–[2]) est un mathématicien et astronome d'Al-Andalus.
Jabir Ibn Aflah est l’inventeur probable du turquet[3], ou torquetum, un appareil de mesure astronomique, ou bien il a créé un instrument proche ancêtre du turquet. Francon de Pologne, en 1284, et, de façon moins précise, le franciscain Bernard de Verdun font déjà connaître l'instrument au XIIIe siècle[4].
Il est l'auteur d'Iṣlāḥ al-maǧisṭī (Correction de l'Almageste), réfutation du travail de Ptolémée, qui fut largement connue en Europe. Il avait comparé deux traductions à partir du grec[5]. La méthode de Ptolémée et celle de Jabir Ibn Aflah donnent des résultats nettement différents pour le calcul de la position de Mercure[6].
La plus grande partie de ce que dit Regiomontanus dans De triangulis omnimodis[7] (1464) sur la trigonométrie sphérique provient en fait de Jabir Ibn Aflah. Il ne le mentionne pas, ce qui était commun à l’époque, mais Jérôme Cardan (XVIe siècle) le lui reproche sévèrement[8].
Le titre se poursuit ainsi : « libri IX in quibus Ptolemaeum, alioqui doctissimum, emendavit », « neuf livres[10] en lesquels il [Jabir Ibn Aflah] a rectifié les erreurs du par ailleurs très savant Ptolémée. »
↑On ajoute souvent à son nom « الإشبيلي », c'est-à-dire « le Sévillan ».
↑Moïse Maïmonide, raconte dans le Guide des égarés (écrit v. 1190), avoir rencontré à Séville le fils de Jabir Ibn Aflah. L'interprétation de ce passage mène aux dates que l'on donne généralement. Maïmonide révisa le texte v. 1185 et l'introduisit en Égypte : Calvo.