Jacques Firmin Beauvarlet, né à Abbeville le et mort à Paris le , est un graveur français.
Réputé surtout pour ses portraits, il a gravé d'après la plupart des peintres de son temps. Une fois cette vogue passée, ses œuvres ont été diversement appréciées.
Fils d'un marchand tapissier, Jacques Firmin Beauvarlet choisit de ne pas poursuivre le métier de son père et se fait placer chez un graveur de sa ville natale. En 1750, il se rend à Paris, où il entre dans l'atelier de son « pays » Robert Hecquet, qui le juge « dégrossi, mais répugnant au travail, bizarre de caractère et promettant peu »[1].
Ses portraits surtout sont appréciés. Dans les figures qu'il grave d'après Nattier, van Loo, Vien, il « rompt les tailles dans les chairs et les pointille finement, de manière à donner l'illusion de la peau »[2]. On lui reproche néanmoins de faire « des ouvrages péniblement léchés, reluisants et terminés au point de fatiguer les yeux »[3]. Lorsque paraît une série de sept estampes intitulée L'Histoire d'Esther, d’après Jean-François de Troy, l'auteur des Mémoires secrets émet sur son œuvre un jugement nuancé :
« C'est par le moelleux et l'onction que continue à exceller M. Beauvarlet dont les ouvrages causent une sensation suave comme eux ; c'est à coup sûr pour conserver ce beau fini qu'il a mérité le reproche d'introduire la nouvelle mode de graver autrement que d'après le tableau, c'est-à-dire le réduire d'abord en dessin pour le transmettre ensuite au burin. Il est certain qu'à travers toutes ces manipulations, si je peux me servir de ce terme, l'esprit de l'original s'évapore ; il n'en reste plus que le matériel[4]. »
Beauvarlet avait épousé en 1761 la fille d'un acteur de la Comédie-Française, Catherine-Françoise Deschamps, elle aussi adepte du burin. Devenu veuf en 1769, il épousa sa belle-mère, qui mourut dix ans plus tard. Remarié en 1787, il perdit encore sa troisième femme. Sur la fin de sa vie, il se retira à la campagne, où il fut victime d’une maladie « qui tourna bientôt en état de langueur »[5]. Revenu à Paris pour se faire soigner, il y mourut à l'âge de 66 ans.
↑F. E. Joubert, Manuel de l'amateur d'estampes, Paris, vol. I, 1821, p. 231.
↑Mémoires secrets pour servir à l'histoire de la République des Lettres en France depuis 1762 jusqu'à nos jours, attribués à Louis Petit de Bachaumont. Cité par Roger Portalis et Henri Beraldi, op. cit., p. 138-139
Baron Roger Portalis et Henri Béraldi, « Beauvarlet (Jacques-Firmin) 1731-1797 », dans Les graveurs du Dix-huitième siècle, t. 1, Paris, Damascène Morgand et Charles Fatout, (lire en ligne), p. 136-149.
Émile Delignières, Le graveur Beauvarlet et l'Ecole Abbevilloise au XVIIIe siècle, Éditeur imp. du Cabinet historique de l'Artois et de la Picardie, , 38 p. (lire en ligne).