Les Trous noirs de la science économique (d), Le Système militaire soviétique (d), La Fin de l'eurolibéralisme (d), Le Chaos russe (d), La Démondialisation (d)
Spécialiste de l'économie russe et des questions stratégiques, ainsi que théoricien de l'économie, il se fait connaître par ses positions hétérodoxes très marquées sur divers sujets et son engagement politique. D'abord situé à gauche pour sa critique du néo-libéralisme, de l'Union Européenne et de l'euro, il en vient à prôner des rapprochement vers la droite et l'extrême droite par ses thèses intéressant la mouvance souverainiste[1],[2],[3].
Ses analyses sur la Russie ainsi que sa présence dans certains médias d'État russes font l'objet de critiques lui reprochant d'être « pro-russe », proche du Kremlin, et de relayer de fausses informations.
En 1986, il passe une thèse d'État en économie à l'université Paris-Nanterre, sous la direction de Michel Aglietta, intitulée « Rythmes d'accumulation et modes de régulation de l'économie soviétique : essai d'interprétation des cycles d'investissement et de main d'œuvre en URSS de 1941 à nos jours »[JS 2].
Après avoir commencé sa carrière comme professeur d’économie au lycée Ernest Couteaux de Saint-Amand-les-Eaux de 1977 à 1979, il enseigne ensuite au Lycée Félix Faure de Beauvais (Oise) de 1979 à 1982. Il est professeur d'économie à l'université Paris-Nanterre de 1982 à 1990, comme assistant puis comme maître de conférences (1986). Il entre à l'EHESS en 1990 avant d'y devenir directeur d'études en 1996. C'est à cette date qu'il prend la direction du Centre d'études des modes d'industrialisation de l'EHESS. Il est le responsable de la formation doctorale « Recherches comparatives sur le développement » de 1996 à 2006. Il enseigne également au Haut Collège d'économie à Moscou de 1993 à 2000. Il enseigne actuellement[Quand ?] plusieurs semaines par an à l'École économique de Moscou(sl) (Moskovskaïa Chkola Ekonomiki) en même temps qu'à l'EHESS de Paris[7].
En reconnaissance de ses travaux, il est élu, le , à l'Académie des sciences de Russie comme membre étranger[8].
En 2017, Le Mondeécrit : « Dans la capitale russe, il est devenu un habitué du club Valdaï, un think tank pro-Kremlin où il est l’un des rares chercheurs français invités »[7].
Le , sur le plateau de l'émission télévisée Mots croisés, le ministre de l'Économie Pierre Moscovici, face à Marine Le Pen, qualifie Jacques Sapir d'économiste « d'extrême droite »[11] provoquant une vague d'indignation parmi les militants de la gauche radicale. Peu de temps après, un de ses proches collaborateurs, Philippe Murer rallie le Front national[12]. Le journal Sud Ouest affirme que « c'est au lendemain d'un dîner organisé par Paul-Marie Coûteaux avec l'économiste Jacques Sapir que la présidente du FN [Marine Le Pen] s'était convaincue de sortir de l'euro »[13].
En 2015, Jacques Sapir émet l'idée d'une large union incluant le Front national, afin de mettre en place ce qui selon lui est une priorité : le « démantèlement de la zone euro »[14]. Courrier international rapporte les propos du quotidien italien Corriere della Sera, qui déclare que Michel Onfray et Jacques Sapir « avancent l’idée d’une alliance transversale de toutes les forces souverainistes, de l’extrême gauche à l’extrême droite », et Courrier international ajoute : « quitte à se faire accuser de sympathie avec le Front national »[15]. Pour Conspiracy Watch, ses thèses sur l'Europe ont séduit l'extrême droite[16].
À partir de 2015, il publie régulièrement des textes et des analyses pour RT France, média d’État russe francophone[17], où il anime également un débat sur l'Euro[18] et dont il est également membre du comité d'éthique, aux côtés de Thierry Mariani[19].
Il est un habitué du Club Valdaï, un think-tank pro-Kremlin où il est l'un des rares français invités à participer et à écouter le discours annuel de Vladimir Poutine[7].
En 2022, à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, Jacques Sapir suspend sa participation aux médias pro-Kremlin RT France et Sputnik[7]. En octobre 2022, il annonce dans un journal destiné aux élites moscovites qu'à la suite des coupures de gaz par la Russie, les Européens subiraient un hiver « difficile, froid et sombre »[20].
Jacques Sapir intervient également régulièrement dans les vidéos du média publié en ligne par le think tank pro-Kremlin d'Eric Denécé, le CF2R, alimenté par les mêmes intervenants que les médias de propagande du Kremlin, RT France et Sputnik. Il participe à des réunions du Dialogue franco-russe, lobby pro-Kremlin[21]. En février 2023, il fustige les sanctions économiques prises à l'encontre de la Russie après l'invasion de l'Ukraine, en expliquant qu'elles feraient plus de mal à la France qu'à la Russie, dans le magazine d'extrême droite pro-Kremlin Omerta[21].
Plusieurs observateurs[22] et médias, dont L'Express[23],[20] et Libération le classent également parmi les « pro-russes » français, voire parmi les relais de la « poutinosphère »[24]. Selon Conspiracy Watch, Jacques Sapir est un « relais fréquent de fausses informations »[16] y compris conspirationnistes[25].
La Mandchourie oubliée : grandeur et démesure de l'art de la guerre soviétique, Éditions du Rocher, , 312 p. (ISBN978-2268022949)
Le Krach russe, Paris, La Découverte, coll. « Sur le Vif », , 139 p. (ISBN978-2707129161)
Bernard Chavance, Eric Magnin et Ramine Motamed-Nejad, Capitalisme et socialisme en perspective : Evolution et transformations des systèmes économiques, La Découverte, , 372 p. (ISBN978-2707131416)
Les Trous noirs de la science économique : Essai sur l'impossibilité de penser le temps et l'argent, Paris, Albin Michel, , 416 p. (ISBN978-2226115775)
Michel Crespeau et Annie Badower, L'expérience soviétique et sa remise en cause, Paris, Bréal, , 255 p. (ISBN978-2853947206)
Les Économistes contre la démocratie : Pouvoir, mondialisation et démocratie, Paris, Albin Michel, , 272 p. (ISBN978-2226134271)
Quelle économie pour le XXIe siècle ?, Paris, Odile Jacob, coll. « économie », , 491 p. (ISBN978-2738116499)
avec Jacques Piatigorsky, L'Empire Khazar VIIe-XIe siècle : L'énigme d'un peuple cavalier, Autrement, , 192 p. (ISBN978-2746706330)
Le Nouveau XXIe siècle : Du siècle "américain" au retour des nations, Le Seuil, , 264 p. (ISBN978-2020967747)
avec Jacques Piatigorsky, Le grand jeu XIXe siècle : Les enjeux géopolitiques de l'Asie centrale, Autrement, coll. « Mémoires », , 256 p. (ISBN978-2746710887)
Faut-il sortir de l'euro ?, Paris, Le Seuil, , 204 p. (ISBN978-2021062823)
avec Viktor V. Ivanter, Alexandre Nekipelov et Dmitri Kouvaline, La Transition russe, vingt ans après, Éditions des Syrtes, , 232 p. (ISBN978-2845451711)
avec Frank Stora et Loïc Mahé, 1941-1942, Et si la France avait continué la guerre..., Paris, Tallandier, , 720 p. (ISBN979-1021058941)
Souveraineté, démocratie, laïcité, Michalon, 325 p. (ISBN978-2841868162)
L'Euro contre la France, l'euro contre l'Europe, Paris, Éditions du Cerf, coll. « Le poing sur la table », , 66 p. (ISBN978-2204112680)
(en) « What Should the Inflation rate Be ? (on the importance of a long-standing discussion for defining today’s development strategy for Russia) », Studies on Russian Economic Development, vol. 17, no 3 / mai 2006.
« Retour vers le futur : le protectionnisme est-il notre avenir ? », L’Économie politique, no 31, 3e trimestre, 2006.
« Crises et désordres monétaires dans le système russe et soviétique », La Monnaie dévoilée par ses crises, éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, Paris, vol. 2, 2007 p. 81-116, B. Théret (sous la direction de).
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Postface à Que reste-t-il de notre victoire ? - Russie-Occident : le malentendu, par N. Narotchnitskaïa, éd. des Syrtes, 2008.
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↑Dominique De Laage, « Le Front National passé au Coûteaux », Sud Ouest, (ISSN1760-6454, lire en ligne, consulté le )
↑Sébastien Crépel, « La coupable attraction de Jacques Sapir pour le Front national », L'Humanité, (ISSN0242-6870, lire en ligne, consulté le )
↑Carole Lyon, « Vu d'Italie. Programmes scolaires : la France à la recherche de sa grandeur perdue », Courrier international, (ISSN1154-516X, lire en ligne, consulté le )
↑ a et bÉlie Guckert, « Clap de fin pour Le Média ? », sur Conspiracy Watch | L'Observatoire du conspirationnisme, (consulté le )
↑« RT France », sur Conspiracy Watch | L'Observatoire du conspirationnisme (consulté le )
↑Bernard Bourdin et Jacques Sapir (avec Bertrand Renouvin), Souveraineté, nation, religion : dilemme ou réconciliation ?, Paris, Cerf, , 200 p. (ISBN978-2-204-12110-1, lire en ligne)