Pendant la Première Guerre mondiale, il ne peut rester sur le front pour des raisons de santé et se consacre alors à la littérature. Ami de Marcel Proust, André Gide, Anatole France, Jacques Rivière, il commence sa carrière littéraire en 1920 en faisant publier La Vie inquiète de Jean Hermelin, à l'âge de 32 ans. Il habite le parc de Maisons-Laffitte en 1921. Il y restera de juin à octobre au 2 avenue La Fayette dans Le Pavillon des Charmes. Une plaque en marbre rappelle ce lieu aux promeneurs. Il publie Silbermann en 1922 aux éditions Gallimard, qui obtient le prix Femina[4] et sera traduit en dix langues.
En 1929, il obtient le Grand prix du roman de l'Académie française pour L'amour nuptial et, de 1932 à 1935, il écrit Les Hauts-Ponts en quatre volumes, qui décrit la décadence d'une famille sur trois générations.
Il est élu le à l'Académie française (le même jour que l'amiral Lacaze et le futur cardinal Grente), devenant ainsi le troisième académicien de sa famille[5]. Il y restera pendant plus de quarante-huit ans et en deviendra le doyen d'élection dans les quinze dernières années de sa vie, à partir de la mort de François Mauriac en 1970.
Il fut membre du Comité de direction de l'Association du Foyer de l’abbaye de Royaumont.
En outre, il joua un rôle prépondérant lors de la renaissance du Figaro, à la Libération. Après avoir été l'un des cinq membres de l'équipe Brisson, il fut administrateur de la société fermière du Figaro de 1950 à 1969, et président-directeur général, du Figaro littéraire et de la S. A. Le Figaro.
D'un naturel pessimiste, l'auteur écrit sans se soucier des conventions, notamment dans son roman La Bonifas (homosexualité féminine) et dans son chef-d'œuvre Silbermann , récit d'une amitié entre un lycéen protestant et un autre élève, juif, particulièrement brillant et orgueilleux, mais soumis à de croissantes brimades.
Sans évidemment être soupçonnable d'antisémitisme, théorie que son roman réfute activement en maints endroits, Lacretelle semble parfois sensible aux théories pseudo-ethnologiques de Gobineau, auxquelles il fait référence avec quelque distance dans un récit de voyage : « Que ce copieux métissage ait abouti à un avorton contrefait et prompt à l'imitation autant qu'un singe, voilà qui eût enchanté Gobineau » (Le Demi-Dieu ou le voyage de Grèce, Paris, Grasset, 1930, I, p. 18). On y trouve également d'autres passages sur l'Italie fasciste.
1930 : Le Demi-dieu ou le Voyage en Grèce (Grasset)
1930 : Pressentiments (Les Quatre Chemins)
1931 : Luce, ou l'enfance d'une courtisane (Trémois)
1932 : Les Hauts Ponts. I. Sabine (Gallimard)
1933 : Les Hauts Ponts. II. Les fiançailles (Gallimard)
1934 : Les aveux étudiés (Gallimard)
1935 : Les Hauts Ponts. III. Années d'espérance (Gallimard)
1935 : Les Hauts Ponts. IV. La monnaie de plomb (Gallimard)
1936 : L'Écrivain public (Gallimard)
1936 : Qui est La Roque ? (Flammarion)
1936 : Discours de réception à l'Académie Française
1937 : Haute-Plainte, traduction avec son épouse Yolande, du roman anglais d'Emily Brontë dont le titre en langue originale est Wuthering Heights. On le trouve aussi traduit en français sous les titres Les Hauts de Hurlevent, Les Hauts des Tempêtes, Hurlemont
1938 : Morceaux choisis (Gallimard)
1939 : Croisières en eaux troubles, carnets de voyage (Gallimard)
1940 : Le Canada entre en guerre. Choses vues (Flammarion)
↑Arnaud Chaffanjon, Jean Racine et sa descendance, Paris, Les Seize Éditions du Palais Royal, 1964.
↑Emily Brontë (trad. de l'anglais par Jacques et Yolande de Lacretelle), Haute-Plainte [« Wuthering Heights »], Paris — 43 rue de Beaune, Gallimard, , 336 p.