Jean-Pierre Laurens est le fils cadet du peintre Jean-Paul Laurens (1838-1921)[3], et de Madeleine Willemsens (1848-1913). Il est également le frère du peintre Paul Albert Laurens (1870-1934)[3] et l'époux de l'artiste Yvonne Diéterle[4] (1882-1974), sculptrice et peintre.
Le musée Simu de Bucarest conserve de lui Sa Fin de la journée[5]. Il expose au Salon à partir de 1899[5]. Il obtient des médailles de troisième classe la même année, une bourse de voyage et une médaille d'argent en 1900[5]. Il reçoit une médaille de deuxième classe en 1906[5].
Mobilisé à 39 ans au début de la Première Guerre mondiale en août 1914, Jean-Pierre Laurens rejoint le 25e régiment d'infanterie territoriale. Blessé d'une balle à la jambe le 26 septembre 1914, il est fait prisonnier par les troupes allemandes à Rocquigny, près de Péronne[8]. Il est par la suite transféré au camp de Wittenberg, au sud de Berlin. Il a témoigné par ses dessins des conditions de captivité très dures et de la meurtrière épidémie de typhus dans le camp de Wittenberg en 1915 dans Prisonniers de guerre. Cahier à la mémoire des compagnons de captivité du camp de Wittenberg (Paris 1918)[9].
Lors de sa captivité, comme Jacques Touchet et André Warnod, il est fasciné par les soldats prisonniers russes et coloniaux, dont il réalise de nombreux dessins.
« Un grand jour a été l’arrivée du bloc [de papier], des pinceaux et des couleurs. Cela a coïncidé avec la venue des Russes dans notre baraque. Ils étaient dans le camp depuis un mois, mais nous n’avions pas pu les voir de près. J’étais dans l’admiration de la grandeur de leur aspect et j’avais un ardent désir de travailler d’après eux. Les événements m’ont facilité la chose. Quand j’ai reçu le bloc, la baraque offrait un aspect dont vous ne pouvez vous faire une idée. Nous avions les Russes et les tirailleurs. Ils étaient beaux aussi ceux-là. Mélange inouï. » Jean-Pierre Laurens, Cité par Jean Guitton, Jean-Pierre Laurens (1875-1932), Paris, Henri Laurens, 1957, p. 31[10].
Interné plus tard dans un camp de travail en Courlande et très affaibli, il est interné en Suisse par la Croix-Rouge avant son retour en France en 1918.
Portrait de mon père, 1919, huile sur toile, 73 × 60,2 cm. (dépôt du Petit Palais - Paris en 2007[14]), L'Épouse en deuil, 1922, huile sur toile, 205,5 × 245 cm. (dépôt du Petit Palais - Paris en 2018[b]).
↑Marie Hélène Desjardins et Catherine Join-Diéterle, Les Diéterle : une famille d'artistes, Fécamp, Musée des Terre-Neuvas, , 101 p. (ISBN2-908858-22-3)
↑Marine Branland, « Rencontres atypiques dans les camps allemands de prisonniers de la Grande Guerre », Histoire@Politique, vol. 28, no 1, , p. 32 (ISSN1954-3670, DOI10.3917/hp.028.0032, lire en ligne, consulté le )
↑Marie-Hélène Desjardins et al., Musée de Fécamp, catalogue des peintures, Bonsecours, éditions Point de vues - Musée de Fécamp, , 264 p. (ISBN978-2-915548-46-4), p. 128-129.
Marine Branland, « Rencontres atypiques dans les camps allemands de prisonniers de la Grande Guerre », Histoire@Politique, 2016/1 (no 28), p. 32-46. DOI : 10.3917/hp.028.0032.