Bardin reçoit essentiellement des commandes religieuses pour des chantiers en province. Le dynamisme que connaît la peinture religieuse à l'aube de la Révolution semble le favoriser. Des dessins et quelques tableaux ayant trait à l'Antiquité et à l'Ancien Testament sont conservés. Ces pièces sont destinées à l'ornement de cabinets d'amateurs. Stylistiquement distincts des peintures religieuses, ses dessins témoignent d'une autre audace.
Il présente en 1776, lors de l'exposition que le graveur Marcenay de Guy et le peintre Peters organisent dans le salon des Grâce du Colisée, trois grands dessins finis intitulés : Massacre des Innocents, L'Enlèvement des Sabines et Les Sabines séparant les Romains et les Sabins. Ces dessins sont de nouveau exposés au Salon de 1779, le premier salon officiel auquel Bardin participe. Ils assurèrent la réputation de Bardin dans le dessin fini durant toute sa carrière.
Il s'installe à Rome en 1768, emmenant avec lui son jeune élève Regnault et y passe quatre années à perfectionner ses talents et à étudier les grands maîtres de l'École d'Italie. Revenu à Paris en 1772, Madame Louise le charge de la réalisation du tableau de L'Immaculée Conception, placé dans sa chapelle de Saint-Denis. Il expose au Colisée un très grand tableau représentant le Martyre de saint André, et plusieurs grands dessins et esquisses que les Mémoires de Bachaumont détaillent, à la date du . Il réalise ensuite L'Exaltation de sainte Thérèse, et Sainte Catherine disputant avec les Docteurs. Ce dernier tableau lui permet d'obtenir l'agrégation à l'Académie royale de peinture et sculpture de Paris.
Il réalise pour le roi un tableau représentant L'Adoration des mages, placé dans la chapelle de Fontainebleau, et pour différents amateurs, un Saint Bernard, un Saint Nicolas, une Résurrection, une Vierge, une Andromaque pleurant sur les cendres d'Hector, une Léda, et un très grand nombre de dessins et autres tableaux. Son dernier grand ouvrage est la collection des Sept Sacrements, pour la chartreuse de Valbonne. Les trois premiers, faits à Paris, ont été exposés au Salon. Il en avait fini six avant la Révolution, qui sont aujourd'hui conservés à Nismes. À partir de la Révolution, l'incertitude du placement du tableau qui lui restait à faire et l'impossibilité de se procurer un atelier assez vaste pour pouvoir achever ce dernier ouvrage ralentissent son achèvement et la maladie l'oblige à abandonner.
En 1785, une réunion d'amateurs qui désiraient un artiste pour diriger une école de dessin qu'ils avaient l'intention d'établir à Orléans, sous la protection des premiers magistrats de la ville et de la province, s'adresse à Charles-Nicolas Cochin, alors secrétaire de l'Académie royale de peinture qui sollicite Jean Bardin, pour occuper à Orléans la place de directeur de cette nouvelle école. Arrivé au mois d', il est accueilli par les magistrats de la ville. Sous la Révolution, l'école est placée dans un édifice construit aux dépens de la ville et sous la surveillance de son premier magistrat.
Sous le Directoire, Bardin est nommé membre correspondant de l'Institut impérial de France le 29 pluviôse an 4 (), membre associé de l'Athénée de Nismes le 25 thermidor an 9 et pensionnaire de l'empereur par décret du .
Alexandre le Grand et le médecin Philippe d'Acarnanie, plume et encre noire et brune, lavis gris et brun, gouache blanche, sur traits de pierre noire sur papier beige, 19,5 × 31 cm[14]. Paris, Beaux-Arts de Paris[15].
La Maladie d'Antiochus, plume et encres noire et brune, lavis gris et brun, gouache blanche, sur traits de pierre noire, sur papier beige, 19,5 × 31 cm[16]. Paris, Beaux-Arts de Paris[17].
Alexandre le Grand et le médecin Philippe d'Arcanie, plume et encre brune et noire, lavis brun et gris, gouache blanche sur traces de pierre noire, sur papier beige, 19,5 × 31 cm[18]. Paris, Beaux-Arts[19].
La maladie d'Antiochus, plume et encre brune et noire, lavis brun et gris, gouache blanche sur traces de pierre noire, sur papier beige, 19,5 × 30,1 cm[20]. Paris, Beaux-Arts[19].
La Promenade de Téthys, plume, encre métallogallique brune, lavis brun et gris, rehauts de gouache, d’aquarelle et de sanguine sur traces de pierre noire, reprises à la plume et encre noire sur papier vergé beige contrecollé, 397 × 627 mm, signé et daté en bas à droite, à la plume et encre brune : « Bardin 87 », Collection particulière. En dépôt au musée Jenisch – Centre national du dessin, à Vevey (Suisse) depuis 2006. Inv. FED 241.
Herminie découvrant Tancrède blessé, 1769, plume et encre brune, lavis brun et rehauts de blanc sur papier préparé bleu, 448 × 322 mm, localisation inconnue[réf. nécessaire].
Salomon entraîné dans l’idolâtrie, sacrifiant aux idoles, 1777, pierre noire, encre brune de Chine, lavis et rehauts de gouache blanche, 494 × 605 mm, localisation inconnue[réf. nécessaire].
Salomon sacrifiant aux idoles, vers 1777, plume et encre noire, lavis gris, rehauts de gouache blanche sur papier vergé, 32,6 × 41 cm, Orléans, musée des Beaux-Arts[22].
Herminie pleurant Tancrède blessé, 1780, gouache, lavis d’encre de couleur sur papier préparé en bleu, 44 × 32 cm, Orléans, musée des Beaux-Arts[23].
C. A. Chaudruc [Jean-César-Marie-Alexandre Chaudruc Crazannes], « Notice historique sur M. Bardin, peintre d’histoire », in Magasins encyclopédiques Alm, , pp. 137-143.
Jean du Seigneur, « Notice historique sur Jean Bardin, peintre d’histoire », Revue universelle des arts, t. 22, 1865-1866, pp. 167-171(lire en ligne).
Charles Michau, « Le peintre Jean Bardin. Directeur de la première École gratuite de dessin à Orléans (1732-1809) », in: Mémoires de la Société d’agriculture, sciences, belles-lettres et arts d’Orléans, vol. 76, t. VII, 1907, pp. 260-283.
Frédéric Jimeno, « Les Sacrements de Jean Bardin (1780-1790). Le grand genre face à la critique du Salon », in: Actes du colloque international d’histoire de l’art, Paris, INHA, 17-, Christophe Henry, Daniel Rabreau (dir.), Le public et la politique des arts au Siècle des Lumières, Annales du Centre Ledoux, t. VIII, 2011, pp. 397-411 (article en ligne sur academia.edu).
Frédéric Jimeno, « Jean Bardin (1732-1809), La promenade de Téthys (1787) », in: D. Radrizzani (dir.), La tentation du dessin. Une collection particulière, Vevey, Musée Jenisch, - , Vevey, Musée Jenisch – Centre national du dessin, Lausanne, Les Éditions noir sur blanc, 2012, pp. 218-219, no 104 (notice en ligne sur academia.edu).
Frédéric Jimeno, Mehdi. Korchane (com. sc.), Jean Bardin (1732-1809), le feu sacré, catalogue pour l'exposition au Musée des Beaux-Arts d'Orléans du 3 décembre 2022 au 30 avril 2023, Paris, Éditions Le Passage, Orléans, Musée des Beaux-Arts, 2022. (ISBN978-2-84742-497-3).
↑Plume, encre brune (métallogallique), lavis brun et gris, rehauts de gouache, d’aquarelle et de sanguine sur traces de pierre noire, reprises à la plume et encre noire sur papier vergé beige, 397 × 627 mm, signé et daté en bas à droite, à la plume et encre brune : « Bardin 87 » ; contrecollé.
↑Jean Bardin: 1732-1809 le feu sacré [exposition, Musée des beaux-arts, Orléans, 3 décembre 2022-30 avril 2023], le Passage Musée des beaux-arts d'Orléans, (ISBN978-2-84742-497-3)
↑Sous la direction d’Emmanuelle Brugerolles, De l’alcôve aux barricades de Fragonard à David, Beaux-Arts de Paris les éditions, 2016, pp. 144-147, Cat. 45.
↑ a et bEmmanuelle Brugerolles (dir.), Le dessin en partage : dons de l'association Le Cabinet des amateurs de dessins de l'École des beaux-arts, 2005-2010, Paris, Beaux-Arts de Paris éditions, , 117 p. (ISBN978-2-84056-347-1), p. 96-97
↑Dominique Brême et Mehdi Korchane, Dessins français du musée des Beaux-Arts d’Orléans. Le Trait et l’Ombre, Orléans, musée des Beaux-Arts, , 470 p. (ISBN9 788836 651320), n°59
↑Dominique Brême et Mehdi Korchane, Dessins français du musée des Beaux-Arts d’Orléans. Le Trait et l’Ombre, Orléans, musée des Beaux-Arts, , 470 p. (ISBN9 788836 651320), n°60