Edlinger naît à Graz en 1741, fils d'un jardinier, Josef Edlinger, et de sa femme Thérèse. Ses capacités artistiques sont reconnues très tôt ; après sa première instruction artistique à l'école latine de sa ville natale, il devient vers 1752 l'apprenti du peintre Embert à Graz ; il quitte l'atelier de son maître à l'âge de 17 ans pour trois années de voyage et de formation en Autriche et en Hongrie, avant de revenir à Graz.
En 1765, il se rend à Vienne, où il travaille dans l'atelier du peintre Tuchmeyer ; à la fin de l'année 1774, il est à Munich, entre à l'Académie des beaux-arts[1] où il est élève du peintre Franz Ignaz Oefele ; il a également comme inspirateur le peintre suédois George Desmarées installé à Munich.
Edlinger se spécialise dans le portrait. En 1781, il est nommé peintre de la cour royale bavaroise (königlich bayerischen Hofmaler). Il avait épousé en 1775 Maria Anna Barbara Welser ; ils auront six enfants.
Cependant, l'idéal du portrait réaliste propre à Edlinger et son choix de portraits non vernis et non idéalisés le confrontent à des difficultés financières, avec une baisse de commandes. Il meurt à Munich, le , dans une grande pauvreté. Il est inhumé à l'ancien cimetière du Sud.
Edlinger peint vers 1790 à Munich un portrait qui figure dans le catalogue de la Gemäldegalerie de Berlin jusqu'en 2002 sous le titre Herr im grüne Frack (Homme à la veste verte) ; depuis 2002, le titre officiel dans l'inventaire est Wolfgang Amadeus Mozart[2]. C'est l'historien de l'art Rolf Schenk, considéré comme le principal expert d'Edlinger, qui a proposé cette attribution, en confirmant une hypothèse formulée en 1995 par Wolfgang Seiller, un descendant d'Edlinger, qui avait remarqué une similitude entre la personne représentée sur le tableau de Berlin et le portrait de Mozart conservé au Civico Museo Bibliografico Musicale de Bologne ; en 2000, un article avait été publié sur la question[3]. Des spécialistes de Mozart, Wolfgang Seiller et Martin Braun, confirment cette identification, en s'appuyant notamment sur des recherches biométriques[4],[5]. Il s'agirait donc du dernier portrait de Mozart réalisé de son vivant, et postérieur à celui en miniature réalisé par Dora Stock en , l'un des rares portraits ressemblants du compositeur et considéré jusque là comme le dernier portrait authentique connu de Mozart. Cependant, cette identification est discutée[6],[7].
↑(de) Staatliche Museen zu Berlin, Gemäldegalerie, Die deutschen Gemälde des 18. Jahrhunderts. Kritischer Bestandskatalog, Rainer Michaelis (dir), Berlin, 2002, p. 82–85, n° 2097.
↑(de) Rainer Michaelis et Wolfgang Seiller, « Ein unbekanntes Bildnis Wolfgang Amadeus Mozarts in der Berliner Gemäldegalerie », dans Mozart-Jahrbuch 1999 des Zentralinstitutes für Mozartforschung der Internationalen Stiftung Mozarteum Salzburg, 2000, p. 1–12.
↑(de) Wolfgang Seiller, « Klärung in der Auseinandersetzung um das Edlinger-Porträt », dans Mozart-Jahrbuch 2012 der Akademie für Mozart-Forschung der Internationalen Stiftung Mozarteum Salzburg, 2014, p. 289–296.
↑(de) Martin Braun: « Das letzte Portrait von Wolfgang Amadeus Mozart: Ein biometrisch-statistischer Vergleich », dans : Gemäldegalerie, Staatliche Museen zu Berlin, Das Mozartportrait in der Berliner Gemäldegalerie, Berlin, 2006, p. 19–22.
↑(en) John Jenkins, « Mozart—portrait and myth », dans Journal of the Royal Society of Medicine, vol. 99, 2006, p. 288–291 Lire en ligne.
↑(de) Richard Bauer, « Der 'Berliner Mozart' : notwendiger Widerspruch gegen eine Weltsensation », dans Oberbayerisches Archiv, 2005, p. 129.
Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs. II. D-K, (lire en ligne).
(de) August Goldschmidt, « Zur Kenntnis Johann Georg Edlingers und seiner Zeit », dans Monatshefte für Kunstwissenschaft, vol. 1, n° 10, 1908, p. 868-870 Aperçu en ligne.
(de) Rolf Schenk, Der Porträtmaler Johann Georg Edlinger. Monographie und Werkskatalog, Munich, 1983 (ISBN3-87821-181-3).
(de) Brigitte Huber: « Eine Porträtsammlung von kunst- und stadtgeschichtlicher Bedeutung. Das Münchner Stadtmuseum erhielt 27 Gemälde des Münchner Hofmalers Johann Georg Edlinger », dans Schönere Heimat, vol. 105, n° 1, 2016, p. 45.