Schwantner est un prolifique compositeur, avec de nombreuses œuvres à son actif. Son style est celui d'un coloriste et d'un éclectique, s'inspirant d'éléments aussi divers que l'impressionnisme français, les percussions africaines et le minimalisme.
Josef Schwantner commence l'étude de la musique à un âge précoce, avec la guitare classique, où il intègre également les genres du jazz et du folk. Il joue aussi du tuba dans l'orchestre de son lycée. Ses premières aspirations à la composition sont remarquées par son professeur de guitare, qui a constamment éprouvé Schwantner en élaborant des pièces à étudier. À partir de cela, son professeur, Robert Stein, lui suggère de recueillir ses idées et de créer sa propre composition musicale. Une de ses premières compositions a été dans l'idiome jazz. La pièce Offbeats a gagné le Prix National Band Camp en 1959[1]. Il poursuit ses études de composition au Conservatoire Américain de Chicago, où il obtient son baccalauréat en 1964, dans la classe de Bernard Dieter, avec qui il explore en étroite collaboration la musique de Debussy, Bartók et Messiaen. Il poursuit à Chicago ses études supérieures, sous la direction d'Alan Stout et Anthony Donato à l'Université Northwestern, sanctionnées par sa maîtrise et un doctorat en composition, respectivement en 1966 et 1968. Fort de ses expériences à l'American Conservatory, Schwantner est influencé plus particulièrement par la musique de Berio et Rochberg[2]. En tant qu’étudiant en composition, Schwantner poursuit ses ambitions, avec trois œuvres reconnues dotées du prix BMI Student Composer.
Après ses études en 1968, Schwantner obtient un poste de professeur assistant à la Pacific Lutheran University. En 1969, il est à un poste similaire à l'Université d'État de Ball dans l'Indiana et à partir de l'année suivante, à l'École de musique Eastman à Rochester, comme membre de la faculté. Sortant brièvement de ses études universitaires, Schwantner est compositeur en résidence du Symphonique de Saint-Louis de 1982 à 1984. En 1985, Schwantner fait l'objet d'un documentaire pour la chaîne de télévision WGBH à Boston, au sein de la série Soundings. Le documentaire se concentre principalement sur la composition de sa pièce New Morning for the World, pour récitant et orchestre[3]. Son travail universitaire se poursuit à la Juilliard School en 1986 et il se maintient à Yale depuis 1999, lorsque Schwantner prend sa retraite de son poste à Eastman. Sa plus notable commande inclut un cycle de mélodies Magabunda pour orchestre, en 1983, A Sudden Rainbow en 1986, Afar… le Concerto pour guitare en 1987 et un Concerto pour piano, en 1988.
L'une des premières œuvres de Joseph Schwantner, Diaphonia intervallum (1967) annonce clairement les traits de style importants qui existent plus tard dans sa musique. Au-delà de sa série, la structure des éléments tels que le style individualisé, les points de pédale, l'expérimentation du timbre, les groupements instrumentaux et l'utilisation de registres extrêmes apparaissent évidents, même à cette étape de la carrière de Schwantner.
Lors de sa nomination à la faculté Eastman, Consortium I de Schwantner est créé en 1970. Cette pièce illustre clairement son utilisation personnelle du sérialisme, y compris de nombreuses chaînes de douze tons, cachées dans la texture et utilisant une structure d’intervalles spécifiques pour assurer la cohésion. Consortium II a poursuivi l'application personnelle sur la série. À partir de ces œuvres, Schwantner se concentre sur la série pour approfondir les effets de couleur, notamment avec l'usage d'instruments de percussion. Des exemples de son utilisation du timbre comme un important élément de la composition se trouve dans In aeternum (1973) et Élixir (1976), qui peuvent être vus comme ses œuvres les plus importantes du genre. Dans …and the mountains rising nowhere (1977) les six percussionnistes jouent quarante-six instruments, et le compositeur s'efforce de donner aux percussions un rôle plus important que ce qui était typique pour les œuvres d'ensembles au cours des années 1970[7]. À partir de ce stade, Schwantner tend à se concentrer sur l'obtention des tons plus clairs de centres dans des œuvres comme Music of Amber (1981) et New Morning for the World: ‘Daybreak of Freedom’ (1982)[1]. Même s'il adopte des centres tonaux, Schwantner résiste à l'emploi très conventionnel des relations dominantes-toniques et aux emphases de ce concept dans la musique occidentale. En vérité, les centres tonaux de Schwantner sont créés par l'accentuation, à l'instar d’El Salón México du compositeur américain Aaron Copland. Ses racines sérielles montrent même sa structure tonale ; les gammes majeures et mineures clairement définies sont rares dans la musique de Schwantner. À la place, il utilise des ensembles de hauteur pour organiser. Les œuvres postérieures de Joseph Schwantner intègrent des éléments minimaliste, par exemple dans son monumental concerto pour percussion. Cependant, un accent très présent sur le timbre reste assez évident. Ses partitions sont publiées par Schott Helicon Music Corporation.
Canticle of the Evening Bells, pour flûte solo, hautbois/cor anglais, clarinette, basson, trompette, cor, trombone, piano, percussion et cordes
Chronicon, pour basson et piano
Consortium I, pour flûte, clarinette, violon, alto et violoncelle
Consortium II, pour flûte, clarinette, violon, violoncelle, piano et percussion
Distant Runes and Incantations, pour flûte, clarinette, deux violons, alto, violoncelle, piano et percussion
Elixir, pour flûte, clarinette, violon, alto, violoncelle et piano
Diaphonia Intervallum, pour saxophone alto, flûte, clarinette, deux violons, alto, deux violoncelles, cordes graves et piano
In Aeternum (Consortium IV), pour violoncelle/crotales pour archet, flûte alto (flûte, piano watergong, deux verres de cristal), clarinette basse (clarinette, watergong, 2 crystal glasses), alto (violon, crotales) et percussion
Music of Amber, pour flûte, clarinette/clarinette basse, violon, violoncelle, piano et percussion
Rhiannon's Blackbirds, pour flûte/piccolo, clarinette/clarinette basse, violon/alto, violoncelle, piano et percussion
Soaring, pour flûte et piano
Sparrows, pour flûte/piccolo, clarinette, violon, alto, violoncelle, piano, soprano et percussion
The Music of Joseph Schwantner (1997) - Velocities, Concerto for Percussion and Wind Orchestra, New Morning for the World - The National Symphony Orchestra, Evelyn Glennie, percussion et marimba solo, dir. Leonard Slatkin (BMG Classics/RCA Red Seal 09026-68692-2)
New Morning for the World pour narrateur et orchestre - Willie Stargell, narrateur ; The Eastman Philharmonia Orchestra, dir. David Effron (Mercury 2890411 031-1)
New Morning for the World "Daybreak of Freedom" (1982) - Raymond Bazemore, narrateur ; Oregon Symphony, dir. James DePreist (Koch International Classices 3-7293-2)
Dream Catchers : From a Dark Millennium (1981) - Symphonie à vents du Nord Texas, dir. Eugene Corporon (Klavier Records KCD-11089) (OCLC150557961) — avec d'autres œuvres de Nancy Galbraith, Walter Mays, Leslie Bassett, David Gillingham(en), Rolf Rudin.
Wind Dances : In Evening's Stillness... (1996) - Symphonie à vents du Nord Texas, dir. Eugene Corporon (Klavier Records KCD-11084)
...and the mountains rising nowhere (1977) - Ensemble à vent d'Eastman, dir. Donald Hunsberger (Sony SK 47198)
From a Dark Millennium (1981) - Ensemble à vent de l'Ithaca College, dir. Rodney Winther ; Ithaca College de l'École de Musique (Mark Records, Inc MCBS 35891)
↑(en) Scott Higbee, « Joseph Schwantner », dans A Composer's Insight: Thoughts, Analysis, and Commentary on Contemporary Masterpieces for Wind Band, éd. Timothy Salzman, p. 131–146.
↑« The Pulitzer Prizes - Awards - 1979 Winners », Prix Pulitzer (consulté le ) : « Music : Aftertones of Infinity by Joseph Schwantner. First performed by the American Composers Orchestra on January 29, 1979 in Alice Tully Hall New York City. »
Cynthia Folio (thèse de doctorat), An Analysis and Comparison of Four Compositions by Joseph Schwantner: « And the Mountains Rising Nowhere » ; « Wild Angels of the Open Hills » ; « Aftertones of Infinity » and « Sparrows », Université de Rochester, 1985 [lire en ligne].
Cynthia Folio, « The Synthesis of Traditional and Contemporary Elements in Joseph Schwantner's Sparrows », Perspectives of New Music, vol. 24/1 1985, p. 184–196.
(en) Nikk Pilato (thèse de doctorat), Conductor's Guide to the Wind Music of Joseph Schwantner with a Transcription of the Composer's « New Morning for the World », Université de Floride, , 138 p. (lire en ligne [PDF])
Jeffrey Renshaw, Schwantner on Composition. Instrumentalist, 45(6) 1991.