Certaines informations figurant dans cet article ou cette section devraient être mieux reliées aux sources mentionnées dans les sections « Bibliographie », « Sources » ou « Liens externes » ().
José Muñoz, né le , n’a que douze ans quand il suit des cours de sculpture, peinture et marionnettes dans l’atelier d’Huberto Cerantonio et pratique avec lui le théâtre de marionnettes dans les faubourgs de Buenos Aires.
Parallèlement, il fréquente les cours d’Alberto Breccia à l’École panaméricaine d’Art. Muñoz devient dès l’âge de 15 ans l’assistant de Solano López et dessine par dizaines des scénarios du prolifique Hector Œsterheld dans les revues qu'il dirige (Fontera, Hora Cero…). Il est alors fortement influencé par Hugo Pratt qu’il rencontre en 1959 et qui l’engage en 1963 pour dessiner Precinto 56 dans Mistirix. Precinto 56, détective à New York qui préfigure Alack Sinner est influencé par le roman noir et le cinéma américains.
En 1972, il quitte l’Argentine pour des raisons professionnelles. La dictature militaire qui s'instaurera en 1974 lui interdira le retour. Il se rend à Londres puis en Espagne où il rencontre Carlos Sampayo, exilé Argentin comme lui, féru de poésie et de littérature. Le désir de collaborer fut instantané. Il s’établit entre les deux hommes une grande et amicale complicité : Alack Sinner, 1975 (Milano Libri) et 1976 (Éditions du Square) ; Le bar à Joe, 1981 (Casterman) ; Flic ou privé, 1983 (Casterman) ; Rencontres, 1984 (Casterman) ; Viet Blues, 1986 (Casterman) ; Histoire amicale du bar à Joe, 1987 (Casterman) ; Nicaragua, 1988 (Casterman) ; Billie Holiday, 1991 (Casterman), et n'oublions pas, chez Futuropolis, Sophie Going South (1981) et Sudor Sudaca. En collaboration avec Jerome Charyn, il publie en 1997, toujours chez Casterman, Le croc du serpent puis Panna Maria (1999). Alack Sinner reviendra avec La fin du voyage (1999), Histoires privées (2000) et L'affaire USA (2006).
Charlie Mensuel publia régulièrement Alack Sinner dès 1975, avant que Muñoz et Sampayo intègrent (À suivre) avec Le Bar à Joe.
Muñoz entame une nouvelle période aux éditions Futuropolis avec, en 2006, La pampa y Buenos Aires, une déambulation rêveuse conçue à partir d'un ensemble de dessins de diverses époques. La veine argentine, abordée avec Le Livre (Casterman, 2004), désormais prioritaire chez Muñoz, se confirme avec le somptueux Carlos Gardel (Futuropolis, édition complète en 2010), toujours sur un scénario de Carlos Sampayo. En 2011, Futuropolis publie L'Homme à l'affût où José Muñoz illustre une nouvelle de Julio Cortazar.
Après avoir longtemps vécu à Milan, José Muñoz vit aujourd'hui à Paris.
En 2007, il reçoit le Grand prix de la ville d'Angoulême[1] et préside alors en 2008 le jury de la 35e édition du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême, pour lequel, parallèlement à une exposition personnelle, il coordonne la conception d'une grande rétrospective consacrée à la bande dessinée argentine.
À cette occasion, José Muñoz, dessinateur prodigieux, puissant et poétique, a été enfin reconnu comme une figure majeure de l'histoire de la bande dessinée.
Flic ou privé, Casterman, coll. « Les Romans (A SUIVRE) », 1983. Alfred du meilleur album au Festival d'Angoulême 1983. Repris en deux volumes en 1999 sous les titres Mémoires d'un privé et Souvenirs d'un privé.
Rencontres, Casterman, coll. « Les Romans (A SUIVRE) », 1984.
Nicaragua, Casterman, coll. « Les Romans (A SUIVRE) », 1988.
La fin d'un voyage, Casterman, coll. « Les Romans (A SUIVRE) », 1998.
Histoires privées, Casterman, coll. « Les Romans (A SUIVRE) », 2000.
L’Affaire USA, Casterman, coll. « Romans », 2006.
Sophie comics. Sophie going south, Futuropolis, 1981.
Jacques de Pierpont, « La Vie n'est pas une BD, baby », dans Les Cahiers de la bande dessinée n°59, septembre-, p. 88-90.
Jean-Pierre Tamine, « Un cinétique pur », dans Les Cahiers de la bande dessinée n°59, septembre-, p. 95-97.
Vincent Bernière, « Rencontres, par José Muñoz et Carlos Sampayo », dans Les 100 plus belles planches de la bande dessinée, Beaux-Arts éditions, (ISBN9791020403100), p. 170-171