Le Journal de l'île de La Réunion | |
Pays | France |
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Langue | Français |
Périodicité | Quotidienne |
Genre | Presse quotidienne départementale française |
Prix au numéro | 1,20 euro |
Date de fondation | 1951 |
Date du dernier numéro | 2024 |
Ville d’édition | Saint-Denis de la Réunion |
Directeur de publication | Jacques Tillier |
Site web | clicanoo.re |
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Le Journal de l'île de La Réunion (JIR) est un quotidien régional français de l'île de La Réunion, qui a son siège à Saint-Denis. Fondé le par Fernand Cazal, il appartient aujourd'hui aux groupes Cadjee et Hersant Média.
Le JIR est un soutien historique de la droite réunionnaise[1].
Le 31 juillet 2024, le tribunal mixte de commerce de Saint-Denis a prononcé la liquidation judiciaire du JIR et de l'ensemble de ses filiales[2].
Le JIR apparaît le dans un climat politique difficile et alors que quatre grands quotidiens occupent déjà le marché : Témoignages, Le Peuple, La Démocratie et Le Progrès. Plus moderne, il s'impose rapidement face à eux.
Son premier rédacteur est le journaliste radio Jean Vincent-Dolor[3]. Le JIR devient rapidement le porte-parole de la droite réunionnaise, surtout à partir de 1963, sous son second rédacteur en chef, René Martin-Darène[4].
En 1991, le JIR est racheté par le groupe France Antilles qui prend ainsi pied dans le seul DOM où le groupe n'est jusqu'alors pas présent.
Le , le journal fête ses 50 ans. À cette occasion, Jacques Tillier, son directeur, ancien de l'hebdomadaire d'extrême droite Minute[5], écrit que le JIR a, dans le passé, été le porte-parole « de la grande bourgeoisie bien pensante, assez loin du peuple mais à portée de main du sabre et du goupillon dans l’ombre de Michel Debré », avant de préciser que le journal a, depuis, « définitivement tourné la page » et se veut désormais un quotidien ni de droite ni de gauche, mais se situant « au milieu ». Il est cependant considéré comme ayant un positionnement politique plutôt conservateur[6].
En 2006, le journal quitte ses locaux du centre-ville de Saint-Denis pour s'installer à Sainte-Clotilde où il occupe l'intégralité du premier étage du Centre d'Affaires Cadjee.
En 2008, Jean-Louis Rabou succède à Jacques Tillier. C'est cette année que le JIR change de formule avec une édition entièrement en couleurs.
En , Jean-Louis Rabou quitte ses fonctions après moins d'un an d'exercice.
Il est remplacé par Thierry Massé[7], qui assure l'intérim pendant 4 mois pour le compte de Groupe Hersant Média[8].
En , Abdoul Cadjee, entrepreneur réunionnais, rachète la majorité des parts détenues par le Groupe Hersant[5],[9]. Jean-Baptiste Mariotti, originaire de Calvi, succède à Thierry Massé[10]. Il nomme Yves Mont-Rouge rédacteur en chef.
Le magazine Télé Journal fête ses 15 ans le , avec une nouvelle maquette[11].
En mars 2020, le Journal de l'île de la Réunion, avec une équipe rédactionnelle largement remaniée, lance une nouvelle formule de 32 pages. En octobre 2022, un conflit de la direction du journal avec l'imprimeur bloque l'impression du journal pendant six jours[12]. Par ailleurs, le recul de la diffusion papier et du marché publicitaire, ainsi que l'inflation sur l'île mettent ce titre en difficulté. Un dépôt de bilan début 2024 est envisageable[6]. Le positionnement politique et les mauvaises relations avec la majorité en place au conseil régional fait qu'il ne reçoit pas d'aide de cette assemblée régionale pour se donner du temps et trouver des solutions[6].
Après plusieurs mois marqués par des difficultés financières, le JIR est placé en liquidation judiciaire le 31 juillet 2024, ainsi que l'ensemble de ses filiales (dont le site Internet Clicanoo.re), par le tribunal mixte de commerce de Saint-Denis. Cette décision prend effet le jour même[13].
L'avenir des archives est lui-même menacé, la rédaction ayant arrêté de conserver les numéros parus[14].
Les éditoriaux hebdomadaires de Jacques Tillier, ancien rédacteur de l’hebdo d’extrême droite Minute, ont fait l'objet de polémiques récurrentes pour leur violence et leur misogynie. Dans une lettre ouverte publiée par des femmes politiques de gauche comme de droite en 2023, Huguette Bello (Nupes), critique « ces machos d'un autre âge qui voient l'émancipation des femmes comme un cauchemar ». En 2017 , Nassimah Dindar (UDI), alors présidente du conseil général, dénonçait « le niveau, entre le caniveau et la porcherie » des écrits de Jacques Tillier. En octobre, Yves Montrouge, ancien rédacteur en chef du Journal de l'île, déniait encore à son ancien collègue « le droit d'insulter, de jeter en pâture et de traîner dans la boue des êtres humains »[1].