L'œuvre littéraire de Joy Harjo s'inspire des récits des Amérindiens et de leurs symboles, qu'elle utilise également pour s'exprimer sur le féminisme et la justice sociale.
Joy Foster est l'aînée des quatre enfants d'Allen Foster et de Wynema Baker Foster. Sa mère est d'ascendance à la fois cherokee, irlandaise et française, et son père est issu de la nation creek, dite aussi muscogee. Sa famille paternelle descend de plusieurs chefs Creeks, dont le chef Menawa qui a conduit la Guerre Creek, dite également guerre des Red Sticks, contre les armées américaines dirigées par Andrew Jackson[1],[2].
En 1970, Joy Foster prend pour nom de famille Joy Harjo en hommage à sa grand mère paternelle Naomi Harjo et devient membre de la tribu Muscogee[2].
À l'âge de seize ans, elle entre à l'Institute of American Indian Arts(en) de Santa Fé (Nouveau Mexique) pour y effectuer la suite de ses études secondaires car elle désire y étudier la peinture et le théâtre. Alors qu'elle travaille épisodiquement au St. Vincent hospital de Santa Fe(en), elle ressent une profonde connexion avec les malades et les blessés dont elle s'occupe et décide de devenir médecin. Pour ce faire, elle s'inscrit à l'université du Nouveau-Mexique d'Albuquerque, mais après quelque temps, déçue par la froide impersonnalité des cours et le rejet des médecines traditionnelles, elle s'oriente vers les beaux-arts. De nombreux membres de sa famille étaient artistes et elle-même rêvait d'être peintre étant enfant. Cependant, en 1972, au cours d'une soirée, elle rencontre des écrivains amérindiens qui vont changer le cours de sa vie et prend cette fois pour spécialisation l'écriture créative[3].
Joy Harjo commence à écrire des poèmes dès l'âge de vingt deux ans et publie un premier recueil de neuf d'entre eux, The Last Song, en 1975. En 1980 sort ensuite What Moon Drove Me to This ?, suivi en 1982 par She Had Some Horses, ouvrage où elle expose l'oppression des femmes, leur spiritualité et l’avènement de leur réveil[9].
En plus d'être le 23e poète lauréat des États-Unis, Joy Harjo est ėgalement une musicienne accomplie qui mêle le chant, le spoken word, le saxophone et les flûtes amérindiennes dans une combinaison bigarrée de divers styles musicaux.
Depuis son premier album, Letter From the End of the Twentieth Century (1997) — un classique du spoken word —, et son album solo de 2004, Native Joy for Real, elle a reçu de nombreux prix et distinctions pour sa musique, notamment un First Americans in the Arts award(en), un American Indian Film Festival award(en), ainsi que le prestigieux Native American Music Award(en) de la meilleure artiste féminine de l'année pour son album Winding Through the Milky Way, sorti en 2008[11].
En 1968, Joy Harjo rencontre Phil Wilmon avec qui elle a un fils en 1969, Phil Jr., alors que tous deux ne sont encore que de jeunes étudiants à l'Institute of American Indian Arts. Le couple se sépare en 1971[3] et la jeune mère rencontre le poète Simon J. Ortiz(en) d'ascendance pueblo[14] avec qui elle a une fille en 1973, Rainy Dawn[15]. Leur relation ne dure guère en raison des problèmes d'alcoolisme d'Ortiz et celle qui n'est toujours qu'une étudiante élèvera seule ses deux enfants, accumulant les petits boulots précaires pour subsister[3].
Joy Harjo est aujourd'hui mariée à Owen Chopoksa Sapulpa et le couple vit à Tulsa[10].
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2015 : lauréate du Wallace Stevens Award, décerné par l'Academy of American Poets,
2016 : lauréate du Griffin Poetry Prize(en), décerné par le Griffin Trust For Excellence In Poetry, pour son recueil de poèmes Conflict Resolution for Holy Beings[20],
2019 : nomination par la Bibliothèque du Congrès au mandat de poète lauréat des États-Unis, faisant d'elle la première Amérindienne à obtenir ce poste prestigieux[24]. Son mandat sera reconduit par deux fois pour se terminer en 2022[25],
2020 : reconduction de son mandat de poète lauréat des États-Unis[26],[27],[28],
2021 : lancement de la mission spatiale Lucy à destination des astéroïdes troyens de Jupiter, intégrant une capsule temporelle contenant une plaque où sont gravées plusieurs messages à destination de nos descendants qui, dans un avenir lointain, retrouveraient Lucy flottant dans le Système solaire. Parmi ces messages figurent des extraits du poème Remember de Joy Harjo[5],[6],[8].
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