Nationalité | |
---|---|
Activités |
Juana Calfunao Paillaléf (également connue sous les noms de Juana Calfungo ou Juana Calfunao) est une des principales autorités (lonco) de la communauté indigène mapuche du centre-sud du Chili[1]. Elle est la cheffe de la communauté Juan Paillalef, de Cunco, dans la région de l'Araucanie[2],[3].
Elle est la fille du werkén Ambrosio Calfunao, mort pendant son enfance, et de la lonko Mercedes Paillaléf. Sa mère, qui a aussi été leader de la communauté, a été incarcérée par la dictature militaire chilienne pendant deux ans dans la prison de Temuco[4].
Sa fille Relmutray a été envoyée en Suisse à l'âge de 9 ans, elle y a demandé l'asile et y a habité avec sa tante, Rayen Calfunao Paillalef entre 2006 et 2011[5].
Elle est une leader importante dans les luttes des mapuches pour affirmer leur souveraineté, résister à la violence d'État et à la violence systémique, et condamner l'extraction de ressources naturelles de leurs terres ancestrales[6]. Elle est la fondatrice de l'organisation non-gouvernementale chilienne Comisión Ética Contra la Tortura (Commission Éthique Contre la Torture)[7].
En mai 2000, elle est victime d'une fausse couche à la suite de son arrestation à Temuco[8].
En novembre 2006, elle est condamnée à 150 jours de prison par l'état chilien, pour avoir protesté contre la construction illégale d'un chemin privé à travers le territoire mapuche[9],[10]. Elle passe plus de quatre ans en prison[1]. Avec sa sœur Luisa Calfunao elle réalise une grève de la faim durant plusieurs semaines de 2007[11]. D'autres membres de sa famille ont également été poursuivis ou incarcérés.
En octobre 2015, Calfunao Paillaléf se rend aux États-Unis et témoigne devant l'Organisation des États américains (OEA) : elle dénonce les violences commises par le gouvernement chilien contre le peuple mapuche, en particulier l'appropriation de territoires indigènes et les mauvais traitements envers les femmes mapuches et les enfants[1]. À partir de cette date, elle bénéficie, ainsi que sa famille, d'une mesure de protection de la part de la Commission interaméricaine des droits de l'homme[12] (mesure levée en février 2019[13]).
Elle s'oppose à la construction d'une route qui couperait en deux le territoire de sa communauté. En juillet 2018, elle est condamnée à 5 ans de prison pour avoir blessé un policier, mais la Cour d'appel annule le jugement en octobre 2018 et demande un nouveau procès[14].
En décembre 2018, durant les obsèques de Camilo Catrillanca, elle exhorte les mapuches à avoir plus d'enfants afin de pouvoir continuer la lutte mapuche[15].