Juliette Roche

Juliette Roche
Juliette Roche photographiée en 1913.
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance

Marie Juliette Lucy Roche
Autres noms
Juliette Roche-Gleizes, Herco
Nationalité
Formation
autodidacte
Activités
Conjoint
Autres informations
Mouvement
Archives conservées par

Juliette Roche, également connue sous le nom de Juliette Roche Gleizes, née à Paris le et morte dans la même ville le , est une peintre et écrivaine française, associée aux mouvements cubiste et dada.

Fille unique[1] de Jules Roche et de Marie Louise Masson[2], Marie Juliette Lucy Roche naît à Paris le au 39 rue de Moscou[3] dans une riche famille parisienne. Elle passe son enfance à Serrières (Ardèche). Son père est un membre éminent du gouvernement français et du monde de l'art d'avant-garde. D'autres liens forts avec le monde de l'art se manifestent dans ses relations avec sa marraine, Élisabeth de Riquet de Caraman-Chimay, comtesse Greffulhe, et avec le filleul de son père, Jean Cocteau[4].

À partir de 1898, Juliette Roche se forme à la peinture dans des ateliers privés à Paris. En 1907, elle publie un premier recueil de poésies[5], Des mots, sous le pseudonyme de Herco[6].

En 1911, elle étudie la peinture à l'Académie Ranson à Paris[7], avec le soutien de son père. Là, elle s'initie au style artistique des nabis avec Maurice Denis et Paul Sérusier. En 1913, elle expose au Salon des indépendants.

Dans son travail poétique et pictural, elle montre des profils de femmes indépendantes capables de s'exprimer[8]. Dans sa poésie, elle insère des phrases, comme des slogans publicitaires, et expérimente avec des éléments typographiques. En 1914, elle réalise sa première exposition personnelle à la galerie Bernheim-Jeune.

Elle rencontre en 1913 son futur mari, l'artiste cubiste Albert Gleizes[4], par l'intermédiaire de Ricciotto Canudo, théoricien du cinéma qui publie le magazine d'avant-garde Montjoie ! pour la promotion du cubisme[9],[10]. Elle lui permet, par son entregent, d'obtenir qu'il soit réformé le 21 août 1915[11]. Ils se marient à Paris le 8 [11], avec Jean Cocteau parmi les témoins[12].

Le couple part le 11 septembre pour New York, où elle participe aux activités dada(s) avec Marcel Duchamp et Francis Picabia[13]. Les époux Gleizes se rendent en mai 1916 à Barcelone pour exposer aux Galeries Dalmau[11], avant de revenir à New York pour collaborer avec Duchamp à la préparation de la première exposition de la Society of Independent Artists de 1917, où Duchamp soumet sa controversée ready-made Fontaine[14],[15].

En 1919, elle rentre à Paris et commence à écrire La minéralisation de Dudley Craving Mac Adam, publiée en 1924, une histoire qui raconte les aventures d'Arthur Cravan et d'autres artistes en exil à New York[16],[17].

En 1920, elle publie le recueil de poèmes data[Quoi ?] Demi-Cercle écrits à New York[18]. L'année suivante, c'est sa poésie État… Colloïdal qui est publiée par le journaliste chilien Vicente Huidobro dans la revue Creación[19],[4].

En 1927, avec Albert Gleizes, ils fondent la Moly-Sabata, une résidence d'artistes à Sablons (Isère), qui propose des ateliers[20]. Elle a continué à exposer le reste de sa vie dans des expositions collectives. Elle passe la Seconde Guerre mondiale à Saint-Rémy-de-Provence.

En 1962, une importante rétrospective lui est consacrée par la galerie Miroir à Montpellier.

Roche meurt à Paris, en son domicile du 15 boulevard Lannes, le [21].

En 2021-2022, une exposition « Juliette Roche, l'insolite » lui est consacrée, organisée par le musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon[18], le musée Estrine à Saint-Rémy-de-Provence[22] et le musée Sainte-Croix des Sables-d'Olonne, en collaboration avec la Fondation Albert Gleizes.

Expositions

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Notes et références

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  1. Peter Brooke, Albert Gleizes: For and Against the Twentieth Century, Yale University Press, (lire en ligne), p. 40.
  2. « Marie Louise Masson (1862 - 1926) », sur Ancestry.com (consulté le ).
  3. Archives de Paris acte de naissance no 1131 dressé le 30/08/1884, vue 3 / 31.
  4. a b et c Gonnard, Catherine (2013), Le dictionnaire universel des créatrices, consulté le 11 juillet 2021.
  5. Lucie Servin, « Exposition. Juliette Roche, à la marge de l’avant-garde », sur L'Humanité, (consulté le ).
  6. Étienne Charles, « Les Livres. Des mots... par Herco », La Liberté,‎ , p. 3 (lire en ligne).
  7. Klare Scarborough, Susan Dixon, Art and Social Change, La Salle University Art Museum, (lire en ligne), p. 110.
  8. Klare Scarborough, Susan Dixon, Art and Social Change, Lulu.com, 2015. (ISBN 098899996X).
  9. Noémi Blumenkranz-Onimus, Montjoie ! ou l'héroïque croisade pour une nouvelle culture, 1913, tome 2, Paris, Klincksieck, 1971.
  10. Montjoie !, Gallica, Bibliothèque nationale de France.
  11. a b et c Christian Briend, « Chronologie d'Albert Gleizes », sur Fondation Gleizes, .
  12. Jean Cocteau, Lettres à sa mère, tome I : 1898-1918, Paris, Gallimard (lire en ligne).
  13. Burke, Carolyn (1999), "Recollecting Dada: Juliette Roche" in Sawelson-Gorse, Naomi, Women in Dada: Essays on Sex, Gender and Identity, Cambridge: MIT Press, pp. 546–577, consulté le 11 juillet 2021.
  14. « Fountain, Marcel Duchamp, 1917, replica, 1964 », tate.org.uk, Tate (consulté le ).
  15. Catalogue of the First Annual Exhibition of the Society of Independent Artists.
  16. Juliette Roche, La minéralisation de Dudley Craving Mac Adam, Centre Pompidou.
  17. « La minéralisation de Dudley Craving Mac Adam », sur bibliothequekandinsky.centrepompidou.fr.
  18. a et b Musée des beaux arts et d'archéologie de Besançon, « Juliette Roche l'insolite. Dossier de presse », sur Musée des beaux arts et d'archéologie de Besançon, (consulté le ).
  19. (es) « Sobre la revista Creación » sur revista-iberoamericana.pitt.edu.
  20. Moly-Sabata / Fondation Albert Gleizes: Résidence d'artistes.
  21. Archives de Paris Acte de décès no 1950, vue 15 / 31.
  22. « Juliette Roche L'insolite », sur Musée Estrine à Saint Rémy de Provence Van Gogh, (consulté le ).

Bibliographie

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  • Christian Briend (dir.) et al., Juliette Roche : l’insolite (catalogue d'exposition), Gand / Besançon, Editions Snoeck / Musée beaux-arts de Besançon, (ISBN 9789461617446, présentation en ligne).
  • Henri Gineste, « Rétrospective Juliette Roche », Vision des Arts, no 25, Béziers, 1962.
  • Lea Vergine, L'Autre moitié de l'avant-garde 1910-1940, Femmes peintres et femmes sculpteurs dans les mouvements d'avant-garde historiques, Paris, Des femmes, 1982, p. 180-182.
  • Francis M. Naumann, Making Mischief, Dada invades New-York, New York, Whitney Museum of American Art, 1996-1997. — Catalogue de l'exposition.
  • Nathalie Ernoult, « Juliette Roche », in : Dada, Paris, centre national d'art et de culture Georges-Pompidou, 2005, p. 852-853.
  • Dominique Buis (sous la direction de Dominique Buis, Marie-Jo Volle, Nathalie Garel), Juliette Roche : in Peindre l'Ardèche, Peindre en Ardèche - de la préhistoire au XXe siècle, Privas, Mémoire d'Ardèche et Temps Présent, , chap. 2 (« Peintres du Vivarais, Peintres d'Ardèche »).
  • Fériel Dridi, « Juliette Roche (1884-1980) à l’académie Ranson. Une émancipation au prisme des maîtres », dans Marion Lagrange et Adriana Sotropa (dir.), Élèves & maîtresses. Apprendre et transmettre l’art (1849-1928), Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, (ISBN 979-10-300-0980-4, EAN 9791030009804).

Liens externes

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