Très attaché à sa ville natale, Osnabrück, en Basse-Saxe, dès qu’il termine son droit, suivi aux universités de Iéna et Göttingen, il y retourne pour s’y établir comme simple avocat ; il est bientôt nommé advocatus patriae (state attorney (Procureur)) et appointé par ses concitoyens. De 1762 à 1768 il est Justiciarius (chef de justice, Procureur Général) de la Cour criminelle d’Osnabrück (appointé par le Land).
De plus, « esprit tendant à l’Universel », bien que juriste de formation, publiciste, homme d’État et administrateur de profession, Möser est aussi historien par passion (historien autodidacte et très versé dans l’analyse sociale).
Personnalité emblématique d’Osnabrück, son effigie sculptée par Drake y est inaugurée en 1836 et son souvenir y demeure encore vivace.
Justus Möser est un historien reconnu ; ainsi, son Histoire d’Osnabrück de 1768 (2e éd. 1780 ; 3e éd. 1819) fait encore référence.
Tout au long d’un autre de ses ouvrages, "Fantaisie Patriotique (Patriotische Phantasien)" publié en 1775 et 1786 (2e éd. par sa fille, IWJ Von Voigts, en 1804 et nouvelle éd. de Reinhard Zöllner, en 1871) il plaide pour un développement naturel et organique de l’État en lieu et place des lois arbitraires imposées par les souverains.
Jean Moes, en 1986, pose cette question : « Justus Moeser, patriote cosmopolite ou nationaliste xénophobe ? ». En effet dans son œuvre, Möser (que Moes écrit Moesers), aussi proche de sa Terre natale que du reste du Monde semble osciller constamment de l'un à l'autre. Il remarque d'ailleurs que "les Nazis en pleine guerre, tentèrent, en 1943, en publiant ses œuvres complètes (HKA) une tentative grossière de récupération".
« Histoire d’Osnabrück » (1768; 2e éd. 1780; 3e éd. 1819).
« Patriotische Phantasien (Fantaisie Patriotique) » (1775-1786; 2e éd. par sa propre fille, IWJ Von Voigts, en 1804; et nouvelle éd. de Reinhard Zöllner, en 1871).
« Œuvres complètes (Sämtliche Werke) », le recueil en dix volumes, publié par B.R. Abeken, en 1842-1844.
L’édition originale et cette seconde édition furent reprises en 1943 (ni lieu. ni éd.) sous le titre « Sämtliche Werke, Justus Mösers. Historisch-Kritische Ausgabe, hrsg ». Des Académies de Wissenschaften à Göttingen, Oldenburg, Hambourg et Osnabrück. (à réf. en abrégé: HKA, suivi du numéro du tome en chiffre romains. Ex. de citation: « HKA XII, 1, p. 34 »).
Œuvres non datées (dates incertaines ou inconnues)
Politische und juristische Schriften (Écrits politiques et juridiques).
Sämtliche Werke (Écrits divers) ; dans cet ouvrage, Möser développe le thème d'appartenance à la «Heimat (la petite Patrie) », à laquelle a tendu toute sa vie ce « philosophe-historien ».
Renate Stauf, Justus Mösers Konzept einer deutschen Nationalidentität. Mit einem Ausblick auf Goethe. Tübingen 1991. (ISBN3-484-18114-1)
Pierre Rosanvallon, Le sacré du citoyen. Histoire du suffrage universel en France, Gallimard 1992, p. 53 ; cet ouvrage reprend un texte des Archives nationales (réf: 284 A P 2, dossier 10, 4).
Karl H. L. Welker, Rechtsgeschichte als Rechtspolitik. Justus Möser als Jurist und Staatsmann. - 2 Bände. Osnabrück 1996
Stefan Efler, Der Einfluß Justus Mösers auf das poetische Werk Goethes. Laatzen: Wehrhahn, 1999. (ISBN3-932324-76-5)
Écrits où Justus Möser est cité (par ordre chronologique)
Jacques Ellul, Histoire des Institutions T. 1-2, P.U.F coll. Thémis 1961, p. 469.
Jerry Z. Muller, 2002. The Mind and the Market: Capitalism in Western Thought (L'esprit et le marché: le capitalisme dans la pensée occidentale. Anchor Books. London.