Alors qu'il suit les cours de l'université d'art de Musashino(武蔵野美術大学, Musashino bijutsu daigaku?, préfecture de Tōkyō), section design, il est en même temps illustrateur de publicités pour l'agence de communication Senkōsha (宣弘社?). Diplômé en 1964, il débute dans le manga en 1967 avec la nouvelle Kawaiko Sayuri-chan no daraku(カワイコ小百合ちゃんの堕落?) parue dans le mensuel Town(月刊タウン, Gekkan Tauno?)[1]. Puis en 1968, il fait équipe avec Yū Aku, un ancien collègue de Senkōsha qui deviendra écrivain, et tous deux signent le feuilleton Parada dans le Heibon Punch(平凡パンチ, Heibon Panchi?)[1].
Kazuo Kamimura meurt à 45 ans des suites d'un cancer du pharynx le [1]. Shurayuki-hime(修羅雪姫, Lady Snowblood?), créé avec Kazuo Koike de 1972 à 1974, lui apporte une réputation internationale posthume à partir de 2003, Quentin Tarantino avouant qu'il s'en était fortement inspiré pour son adaptation cinématographique de Kill Bill. Ses œuvres sont éditées en France à partir de 2007, par les éditions Kana (collection Sensei) et Asuka.
Il est surnommé le « peintre de l'ère Shōwa » (昭和の絵師, Shōwa no eshi?)[1], en effet les thèmes abordés sont très forts, voire tabous dans la société de l'époque (condition féminine et destin dans Lady Snowblood et d'autres, mal de vivre, suicide, inceste, prostitution, homosexualité dans Maria) et sont traités avec une grande sensibilité. Son esthétique est très reconnaissable et les pages communes alternent avec parfois de véritables œuvres d'art, dans des styles reprenant différentes traditions et techniques : aquarelle (Maria[3], p122), branchages traditionnels (ib. p102), vagues (ib. p70).
Jirô Taniguchi, dans la préface de Lorsque nous vivions ensemble(ja)[4], dit ainsi de lui « Kazuo Kamimura traversa son époque en se consumant violemment, laissant derrière lui de nombreuses œuvres qui resteront dans l’histoire du manga. »
Maria(マリア?), 1971-1972 (Maria[3], Kana, 2012), 2 tomes. Histoire d'une jeune fille de bonne famille s'émancipant des codes. Dénonciation des hypocrisies de la société perdurant dans les années 70.
Shurayuki-hime(修羅雪姫?), 1972-1974 (Lady Snowblood, Kana, 2007-2008), scénario de Kazuo Koike, 3 tomes. Histoire d'une vengeance par procuration, imposant un destin sanglant à une enfant. Dénonciation des hypocrisies de la société à l'avènement de l'ère moderne au Japon.
Kyōjin Kankei(狂人関係?), 1973-1974 (Folles passions, Kana, 2010), 3 tomes. Relation de la vie hors norme de Hokusai, prétexte à des reproduction d’œuvres de Hokusai, d'Hiroshige, ou de Utamaro mêlées à ses propres création, illustré de poèmes, haïkus ( Nobunori, kobayashi) et tankas (Sao Maekawa). Plusieurs style et techniques sont utilisés, et ce dès la première page où une fleur de camélia traitée à l'aquarelle figure le tatouage de Sutehachi, l'assistant de Hokusai en particulier sur la série de gravures sur bois "Les Trente-six Vues du mont Fuji", "La Grande Vague de Kanagawa" et "Pluie fine sur le pont Nihonbashi".