Il est notamment célèbre par ses vignobles grands crus et lieux-dits : Furstentum, Altenbourg, Vogelgarten, Grafreben, Wolfreben, Patergarten, Mambourg, Schlossberg…
Le village, enceint de remparts médiévaux classés (c'est le seul d'Alsace qui soit resté entièrement ceint de remparts), abrite notamment le château de la Confrérie Saint-Étienne, ainsi que la tombe de Lazare de Schwendi, dont une légende dit qu'il rapporta le pinot gris de Hongrie.
Kientzheim est un village situé au pied des Vosges, dans la vallée qui descend du col du Bonhomme, où coule la Weiss. La ville appartient à l'agglomération de Colmar. Les communes limitrophes sont Sigolsheim, Ammerschwihr et Kaysersberg.
Protégée des intempéries par la barrière des Vosges à l'ouest, la commune bénéficie du climat le plus sec de France. Les précipitations y sont d'un cumul annuel de 450 millimètres. L'ensoleillement est particulièrement propice au développement des vignes sur les larges pentes exposées au sud.
La rivière nommée Weiss coule à 500 m au sud de la ville. Depuis plusieurs siècles, des aménagements hydrauliques ont créé un bras forcé qui traverse la ville et alimente les douves.
Le moulin à eau, le lavoir et la rue des bains sont situés le long de la rivière forcée. Le canal de Kientzheim rejoint le lit de la Weiss après Sigolsheim.
(préparée à partir du livre Kientzheim en Haute-Alsace, Eugène Papirer, Éditions d'Alsace, 1982).
Préhistoire
Des hommes de la Préhistoire occupaient le site de Kientzheim : des travaux de terrassements, notamment le creusement de fossés, ont mis au jour des pièces qui figurent au Musée de Kaysersberg ; par exemple, en 1970, on a découvert, au centre de Kientzheim, un grand menhir qui se trouvait à 1,5 mètre sous terre, au-dessus de restes d'ossements humains.
Néolithique
Des ustensiles néolithiques sont trouvés près de l'endroit où coule une source claire, qui ne tarit jamais (fontaine de saint Déodat).
Empire Romain
Au temps de l'empereur Probus (232-282), des colons gallo-romains plantent des vignes. Les lieux-dits Fuossgarten (latin fossa), Altenberg, Langenmur et Wissmur sont des témoins de la culture à l'époque romaine. Par exemple, des objets gallo-romains en bronze sont découverts dans une tombe plate au centre de la localité [1868, M. Barth, Der Rebbau des Elsass, Strasbourg, 1958, II, 5 et 10]
IVe siècle:
À la chute de l'Empire romain, les Alamans se répandent en Alsace. Ils se partagent les terres. Chaque chef de famille reçoit un lot.
Les vignerons deviennent les valets des nouveaux conquérants.
494 : Clovis vainc les Alamans et les nouveaux seigneurs prennent possessions du pays.
VIIIe siècle:
707 : au début du VIIIe siècle, une petite église particulière (Eigenkirche) est érigée à côté de la cour du fisc royal de Kientzheim, à l'usage des personnes attachées au service de la cour. Ce sera le sanctuaire des saints Félix et Régule. Une pierre où la date est inscrite demeure dans la chapelle aujourd'hui rénovée. Il semble que cette chapelle ait été érigée sur l'emplacement d'un lieu de culte païen, un ancien autel païen (Opferstein) était encore visible dans la chapelle au siècle dernier.
785 : le terroir de Choneshaim est mentionné. Un homme riche du nom de Huch donne des terres en offrande, à l'abbaye de Fulda, en Westphalie.
Création de l'embranchement du Mühlbach, sur la Weiss, à proximité du lieu où est construit le prieuré du Weinbach.
795 : du temps de Charlemagne, on trouve mention de Kientzheim dans l'acte de donation en faveur du couvent de Fulda, en Westphalie.
IXe siècle:
Erchengar, comte du Nordgau, possède un grand domaine sur l'ensemble du territoire de la marche de Sigolsheim (52 manses)[une manse est estimée à 10 hectares]. Une partie lui avait été donnée par Lothaire Ier le . Il s'agissait de la « villa Kunigesheim », avec 40 manses. Étaient compris des maisons d'habitation et d'exploitation, des champs, vignes, forêts, prés, ruisseaux, moulins, chemins, des sujets hommes et femmes.
864 : mort d'Erchengar ; ses possessions vont à sa fille Richarde (« sainte Richarde »), mariée à l'empereur Charles III.
869 : 12 manses de terres royales sont données par Lothaire II, fils de Lothaire Ier, aux religieuses du couvent des saints Félix et Régule de Zurich (Berthe, fille de Louis le germanique, était abbesse du monastère de femmes, fondé en 853 par son père près du tombeau des saints martyrs). « Font partie de la paroisse Sainte-Régule de Consheim toutes les maisons avec leurs habitants des deux côtés de la rue principale, de la porte basse jusqu'à la place dite Bühlplatz ; de plus, l'ensemble des maisons de la rue du moulin du bas et de la rue des potiers depuis le Bühlplatz jusqu'au mur d'enceinte ». « Tous ceux qui ont leur domicile dans cette circonscription sont obligés de fréquenter les offices à l'église Sainte Régule, d'y recevoir le baptême, le sacrement du mariage et la sépulture ».
877 : deux chartes concernent une donation du roi Lothaire à Berthe, fille de Louis le Germanique et abbesse du couvent Saints-Félix-et-Régule de Zürich. Cette donation concerne 12 manses à « Chuningesheim », avec tout ce qui s'y rapportait.
Le , Berthe donne par testament aux sœurs de son couvent l'ensemble de ses possessions alsaciennes.
878 : après la mort de Berthe, le roi Charles le Gros assigne en douaire à sa femme Richarde le couvent de Zurich avec tous les enrichissements qui venaient de tiers. Dans une lettre du , Charles III précise que Berthe n'avait ses biens qu'à titre précaire, et il transmettait intégralement la possession du couvent à son épouse Richarde, stipulant qu'à la mort de celle-ci, les biens reviendraient à l'administration royale.
Le , toutefois, peut-être en raison d'une récrimination de Richarde, Charles III confirme à nouveau au couvent de Zurich la donation faite en 869 par le roi Lothaire II [Zurich, Urkb I, p. 56, N°135]. Les sœurs de Zurich avaient aussi la propriété de la vieille chapelle qui était près de la cour royale.
884 : l'empereur donne Étival à son épouse Richarde, et celle-ci dote le couvent d'Ebersmünster d'une cour située à Künigesheim, ainsi que 30 jougs de champs et de vignes, avec les dîmes afférentes. Elle incorpore son église de Sigolsheim à l'abbaye d'Étival.
Xe siècle:
Au début du Xe siècle, une cour abbatiale avait été établie à Kientzeim par le couvent d'Étival pour l'administration et la mise en valeur des terres. La maison servait aussi de pied-à-terre pour les moines qui étaient passés par le col du Bonhomme. C'est pourquoi on a choisi de la construire près de la route de la vallée. L'endroit où se trouvaient les bâtiments du prieuré d'Étival est désigné sous le nom de Winkel, probablement d'étymologie vini cella, cellier.
: l'empereur Otton Ier, séjournant à Zurich avec son épouse Adelhaïde, confirme aux dames du couvent Saints-Félix-et-Régule la donation des biens.
963 : une charte de l'empereur Otton Ier mentionne les possessions d'Étival.
976 : on retrouve l'orthographe Chunigesheim
XIe siècle:
1042 : l'orthographe Chunigesheim est retrouvée.
XIIe siècle:
1114 : une charte de Henri V mentionne les possessions d'Étival.
1140 : une lettre du pape Innocent III mentionne les possessions d'Étival.
1147 : le pape Eugène III envoie une lettre de confirmation à Étival. Elle mentionne que les 52 manses de Kientzheim sont tenus en fief par le comte Hugon de Dagsbourg (Hugues de Dabo).
1150 : un certain Eberholdus de Kientzheim fait don de ses vignes à l'abbaye d'Alspach [predium in Conesheim hubam unam et eo aplius in vines, K. Stenzel, Hirsau und Alspach, ein Beitrag zue Geschichte der Hirsauer Reform im Elsass, Zeitsch. f. Gesch. Des Oberrhrins, t. 39, 1926, pp. 55-62].
1178 : un document signé par l'empereur Frederic Ier mentionne que la cour abbatiale est sur le territoire de Kientzheim (in villa de Kunesheim). Ce document prend alors pour lui le couvent d'Étival dans son domaine d'avoué de l'abbaye d'Andlau [Stivagense monasterium ad advocatiam nostram Heleonis ecclesiae specialiter pertinens. Le second document indique quae ad advocatiam nostram de Andola pertinet, Schoepflin, Als. Dipl., I, n°s 324 et 685].
1178 : on trouve l'orthographe Chunigesheim
1180 : Frédéric Barberousse donne aux évêques de Bâle une partie des biens du couvent d'Étival. Ces derniers ont établi une « cour seigneuriale » pour l'administration des biens.
1181 : Kunesheim est mentionné dans une lettre du pape Lucien III.
1182 : les biens qui faisaient alors partie de la manse épiscopale de Bâle donnaient la dîme aux évêques de Bâle. Une partie de la dîme des anciens biens d'Étival est passée au couvent de Pairis, près d'Orbey.
XIIIe siècle:
1200 : suppression de la grande marche forestière.
On trouve mentionnés les nobles de «Könisheim, Koeneisheim ».
1214 : Rudoph der Riche von Cönsheim est mentionné comme chevalier au service des sires de Ribeaupierre.
1223 : les comtes de Ribeaupierre ont reçu des évêques de Bâle le droit de dîme de la vieille paroisse. Toutefois ces derniers devaient rémunérer le desservant du prieuré du Weinbach, et ils n'ont pas rempli leurs devoirs. Un tribunal institué par la cour de Rome impose à Anselme de Ribeaupierre de ne pas se soustraire à la livraison de 15 ohms de vin pour la rémunération du curé, et, même, de doubler ce versement.
1227 : le comté est entre les mains de Conrad de Horbourg. Ce dernier, marié à Heilwig de Ferrette, semble avoir habité Kientzheim.
1247 : lettre de protection du pape Innocent IV qui mentionne la possession de Conshen, le .
1250 : mention de l'église de Kientzheim. À proximité résidaient les clarisses de Kientzheim, des jeunes filles, souvent riches, ayant décidé de vivre en communauté. Le patron de l'église et la communauté locale tombent d'accord pour remplacer la chapelle primitive par un sanctuaire plus spacieux. Simultanément, séparation d'avec l'église-mère de Sigolsheim.
1281 : les sœurs du couvent Saints-Félix-et-Régule de Zurich, considérant que la gestion de leur propriété alsacienne était difficile, décident de céder à l'abbaye cistercienne de Lucelle sa cour à Küntzheim, avec tous les biens qui s'y rapportent, pour la somme de 290 marcs en argent. L'église qui se trouvait à côté de la cour faisait partie des biens.
1282 : la famille de Habsbourg succède aux Ferrette pour le comté. Le roi Rodolphe de Habsbourg a fait valoir son autorité dans la vallée, ordonnant aux communautés des chevaliers et des villageois de Kaysersberg, Kientzheim et Sigolsheim d'aider les clarisses qui avaient quitté Kientzheim pour Alspach [C. L. Hugo, Sacrae antiquitatis Mons. Hist., St Dié, 1731, t. II, p. 304]. À partir de ce moment, Kientzheim figure dans le bailliage Hohenlandsberg.
Werner der Giere a signé un document concernant une donation pour le couvent de Pairis.
L'écuyer Ruethi Colman est envoyé à Kientzheim comme serviteur de l'évêque de Bâle.
Le , une jeune fille riche qui s'était jointe à la communauté des Clarisses fait don aux chevaliers de Saint Jean d'une vigne nommée Gravenacker.
1291 : transfert de l'église de Sainte-Régule à l'abbaye de Lucelle.
1295 : la cour dîmière des Ribeaupierre à Kientzheim (das trottehus ze Koenshen) est mentionnée en tant que fief, dans un document de l'évêque de Bâle [Als Dipl. II, N°989, Rap. Urkb., I, N°498]. L'église Sainte-Régule de Koensheim est incorporée à l'abbaye de Lucelle à perpétuité.
1298 : quantité de vignes du ban de Kientzheim (im Bann zue Künssheim), faisant partie du château, entre le Schlossberg et le Mittelspiegel, sont données aux Ribeaupierre pour services rendus, par le bailli impérial Thiébaut de Ferrette, au nom du roi Adolphe de Nassau. De la sorte, le couvent d'Étival ne conservait que la cour du Weinbach et les biens qui y étaient attachés. Lorsque les frères Anselme et Henri de Ribeaupierre, ainsi que Henri, fils d'Ulrich de Ribeaupierre, partagent les biens en trois parts, ils cèdent un tiers de la dîme des gens de Kientzheim à la seigneurie de Hohnack.
XIVe siècle:
1300 : le chevalier Conrad der Riche est tenancier (Huber) de la colonge de l'église Saint-Régule.
1302 : l'église de Kientzheim est encore une annexe de l'église-mère de Sigolsheim. En revanche, le desservant de l'église Sainte-Régule est donné comme recteur d'une église paroissiale.
1303 : dans le village, c'est le bailli de la maison d'Autriche qui exerçait la juridiction suprême.
1304 : on rencontre le nom de Weinbach dans un document. L’expression semble faire allusion au site, la proximité du ruisseau que des documents anciens nomment Vichen, ou Feche.
Constitution primitive de la commune, attestée par un parchemin orné d'enluminures. Elle commence par « Au nom de Dieu, Amen. Voici les droits qui appartiennent au village de Könsheim ». Le document mentionne que les droits communaux proviennent de l'évêque de Bâle, qui a construit un palais à Kientzheim. C'est un heimburger (maire) désigné par les habitants, qui exerçait la basse justice.
L'Obermühle, ou moulin du haut, est mentionné dans un document. Il y est question d'un moulin à blé que frère Nicolas, un chanoine d'Étival et ancien administrateur du Weinbach, avait acquis jadis pour la ferme du couvent.
1308 : dotation de l'hôpital « des pauvres », à l'entrée du village, à gauche du chemin menant à Ammerschwihr.
1312 : le chevalier André de Winecke lègue des biens aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem de Colmar.
1320 : la cour seigneuriale de l'évêque servait d'habitation à une série de nobles de Kientzheim. Elle était fortifiée, entourée de fossés, avec des tours d'angle. Elle est sans doute devenue propriété du chevalier Colmann.
À cette époque, les évêques de Bâle n'ont fait exploiter en régie directe que les biens des cantons Eschenloch et Vesselmatt [Le terrain Eschliloch, à la sortie de Kaysersberg, entre la Weiss et la colline, est mentionné pour la première fois en 1267 : il y passait autrefois un chemin public (via publica), c'était la route vers Kientzehim. Voir aussi A. D. H. R. H4, N°13 : in dem Eschenloch, iuxta amen Fenen, après 1313. Le lieu-dit est encore mentionné en 1608] : les vignes qui se trouvaient devant l'entrée de Kaysersberg rapportaient par an sept foudres de vin au chapitre de Bâle. La montagne et le ban avaient été donnés en métayage (moitié de la récolte) aux habitants pour une durée de neuf ans.
1326 : le chevalier Hetzel de Zessingen, avoué de Landsbourg et bailli du duc Albert d'Autriche dans la vallée de Könsheim rapporte que ses prédécesseurs et lui recevaient de l'abbaye de Pairis des dons en céréales, vin et deniers. Plus précisément, ces donations provenaient sans doute des gérants de la cour que l'abbaye de Pairis possédait tout près de la demeure des baillis autrichiens à Kientzheim. La maison des baillis, entourée de murs, avait été construite sur une section d'anciens bien communaux, actuel emplacement du château de Kientzheim.
1336 : première mention d'une paroisse de Kientzheim. L'église haute est dédiée à la Vierge Marie ; l'autre sanctuaire, où sont vénérés les saint martyrs Félix et Régule, depuis la possession par les moniales de Zurich, est l'église du bas.
1340 : le frère Petermann de Reichenstein, moine de l'abbaye de Pairis, fait don à son couvent d'une vigne dans le Spiegel.
1348 : des sires de Hattstatt possèdent encore des vignes.
1352 : une convention entre l'abbesse d'Alspach et les gardes forestiers autorisent ces derniers à entrer trois fois par semaine dans le couvent pour y recevoir le même repas que les artisans et domestiques du couvent.
1363 : les sires de Ribeaupierre reçoivent en gage les territoires de Hohenlandsberg des ducs d'Autriche, mais ils avaient déjà des propriétés à Kientzheim.
Après 1366 : on trouve les graphies Kunecei (dans un document du couvent d'Étival), Kuiensheim, Chiensen, Könszheim, Cönshen, Khiensheim. Dans la cour seigneuriale résidaient les ministériaux des évêques.
1369 : Léopoldd III autorise les frères Ulrich et Hugues de Ribeaupierre à percevoir dans la seigneurie la moitié de l'Umgeld, un impôt sur le vin.
1370 : Junker Claus Glutter est Schultheiss et bailli.
1374 : l'archiduc Léopold d'Autriche, à la demande des seigneurs engagistes Ulrich et Bruno de Ribeaupierre, élève le village de Kientzheim au rang de ville, et l'autorise à s'entourer de murailles. Il est également autorisé la tenue d'un marché hebdomadaire le mardi.
Le droit de pêche dans le Muellbach est transmis par la seigneurie aux membres du conseil de Kientzheim. Chaque année, ces derniers font alors vider le ruisseau de ses poissons et organisent un festin.
1375 : Ulrich de Ribeaupierre fait bâtir sur ses revenus la porte basse.
Nouvelle forme de justice introduite dans la ville, à l'instar d'autres villes. Le seigneur gardait la surveillance sur la totalité de la juridiction par son bailli.
1378 : la Herrenstubegesellschaft (société du poêle des messieurs) est fondée ; pour en faire partie, il fallait être soit prévôt, soit gentilhomme résident, soit bailli, soit représentant du clergé.
Le maître saunier veillait sur le grenier à sel municipal (Salzkasten, ou Salzbühne), et la distribution du sel fut confiée au valet de cette société. Aux marchés hebdomadaires ou annuels, il devait mettre le sel en vente sans percevoir de redevance personnelle.
Les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem disposaient, pour l'administration de leurs propriétés et l'encavement du vin dû par les censitaires (Gülten) d'une maison avec ses dépendances, dans la grand rue (Ordenshaus zue Künzen).
1380 : Un établissement des bains est mentionné dans un terrier de Bruno de Ribeaupierre.
1393 : Bruno de Ribeaupierre engage sa dîme en vin à Kientzheim à la veuve du Burggraf Dietmar de Ribeauvillé.
1399 : Jean de Lupfen, ayant épousé Herzelaude de Rappolstein, fille unique et héritière d'Ulrich de Ribeaupierre-Hohenack et de Marguerite de Lorraine, prend le titre de landgrave de Stühlingen, seigneur de Rappolstein et de Hohenack. Après une contestation par les Ribeaupierre, il obtient de l'archiduc Léopold que le gage de la seigneurie de Hohenlandsberg appartienne désormais au comte de Lupfen et à ses héritiers. Devenu seigneur de Hohenlandsberg, Jean de Lupfen choisit de résider à Kientzheim.
XVe siècle:
Depuis 1400, les seigneurs du Hohenlandsberg étaient seigneurs de Kientzheim.
Création d'un hôpital des bourgeois (Richenspital).
1411 : les ennemis de Lupfen enlèvent les places fortes de Kientzheim et d'Ammerschwihr dont les ouvrages n’étaient pas à terme.
Catherine de Bourgogne, veuve de Léopold d'Autriche obtient de l'archiduc Frédéric qu'il prenne sous sa protection Schmasmann de Ribeaupierre ; en échange de missions auprès des cours de France et de Bourgogne, ce dernier reçoit la charge de Landvogt en Alsace, et aussi la rétrocession de toutes les seigneuries et de tous les châteaux que Jean de Lupfen détenait de l'héritage des Ribeaupierre.
1414 : Jean de Lupfen force la main des Ribeaupierre, qui doivent faire la paix.
1419 : la porte haute est citée dans une charte. Un grand sceau fixé sur des attaches, représente l'ours passant (à quatre pattes) et portant en légende « S (ignum) civitatis Consheim ».
Un homme pieux de Soulzeren a placé cinq quarts d'intérêt sur blé dans le moulin supérieur, redevenu propriété privée en faveur des chevaliers de Saint-Jean de Colmar.
1420 : le , l'empereur Sigismond accorde à Kientzheim une foire annuelle le jour de la Saint Matthieu (). Il confirme le marché de la semaine le mardi à Cunesheim.
1421 : un sceau plus petit représente l'ours debout, avec pour légende « Secretum o(pidi) Consheim » ou « Statt Secret insigel ».
1429 : à la suite de contestations à propos du marché hebdomadaire, l'empereur Sigismond interdit le marché de Kientzheim.
1434 : on mentionne un Hans de Rathsamhausen, ancien chantre et chanoine de Saint-Dié, comme sire de Kientzheim. Jean de Lupfen obtient que le marché soit rétabli.
1435 : Jean de Lupfen établit une série de règlements pour le traitement et le commerce du vin.
1436 : « Die abbtes hoff zu Winbach in Cönnsheim » (la cour de l'abbé se trouve à Cönnsheim sur le Winbach).
Un règlement de l'hôpital mentionne que le Spitalmeister devait administrer la maisons des bains. On se baignait les samedis et veilles de fête. Les valets dîmiers (Bannknechte) engagés lors des vendanges touchaient 6 Pfennigs pour Bad und Scherergeld. Le maître baigneur, installé dans la maison de l'étuve, faisait coiffeur et barbier, mais aussi infirmier public.
1437 : l'écuyer Claus von Orswilre lègue des biens aux Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
1440 : des documents mentionnent l'aubergiste Cunrat Slegel et son épouse Eylise ; leur auberge, Wurtshuus zum Slegel (auberge Au Fléau) se trouvait dans la rue principale, entre le boulanger Hans Schmidt et le forgeron Hans Österlin.
1442 : un document précise que l'hospice était sous le contrôle du conseil de Kientzheim. Il deviendra une hostellerie.
: Jean II de Lupfen convoque à Kientzheim les représentants des villes et de la noblesse pour conduire les combats contre les mercenaires de Louis, dauphin de France.
1445 : Schmasmann de Ribeaupierre ferme les portes de Kientzheim après avoir autorisé les habitants de Sigolsheim à se réfugier pendant plus de six mois dans la ville.
1455 : la commanderie de Saint-Jean renonce à son administration de Kientzheim, et donne sa maison en bail.
1450 : nécrologe, ou obituaire de l'église haute.
1453 : dans un règlement forestier, le comte de Lupfen fait écrire la phrase : « als die drye teile nachgeburen (voisins) ouch vnderein an der gesipt vnd gefründet (parents et amis) sind. »
La ville possède une école. Le Schulmeister venait de l'extérieur.
1466 : les statues de la Vierge et de Jean l'évangéliste ayant « « pleuré », elles sont rapportées à Kientzheim, date de la création d'un pèlerinage.
Jean II de Lupfen organise une réunion à cause de la mauvaise croissance du vin.
Les deux moulins, qui se trouvaient en dehors des murs, sont attaqués et dévastés en août par les mercenaires du Wildgrave Jean de Daun, dans le vain espoir de réduire les partisans du comte de Lupfen par la famine.
1467 : Ulrich de Ferrette obtient quelques vignes en fief de la maison d'Autriche (lieux-dits Wolf et Bussen). Ils passèrent ensuite à la famille de Reichenstein.
Le pape reconnaît le « miracle de Kientzheim ».
L'abbé Santenat agrandit le sanctuaire : la largeur de l'édifice est augmentée en direction du nord. Les murs sont surélevés, le faîte de la façade occidentale est couronné d'un campanile, et l'entrée est précédée d'un porche. Une petite cloche est installée.
1469 : les communes de Kientzheim, Kaysersberg et Sigolsheim s'accordent avec la seigneurie de Wurtemberg et la ville de Riquewihr pour faire surveiller les chasses par leurs gardes forestiers.
Jean de Lupfen ordonne de démonter le moulin à blé devant la Porte, avec tous les mécanismes et toutes les meules, et de le reconstruire derrière les murs protecteurs de Kientzheim.
1470 : inauguration de la chapelle des Saints-Félix-et-Régule. La chapelle intérieure est consacrée par Nicolas de Frise, évêque auxiliaire de Bâle.
1485 : la tour des Sorcières, délabrée, est démolie et reconstruite la même année [Bruckner, N°s 208, 183, 332].
1473 : l'empereur Frédéric entre à cheval par la porte basse, venu au pèlerinage de Kientzheim.
1486 : mort de Jean II de Lupfen. Ses biens vont alors à son frère Sigismond.
1489 : la demeure patricienne qu'on nomme aujourd'hui château de Reichenstein est vendue par le bailli Hans Probst et sa femme au comte Henri II de Wurtemberg.
Sigismond de Lupfen fait exécuter une nouvelle sortie du canal au nord du Weinbach, sur une prairie que l'abbé Pierre d'Étival avait achetée en 1348. À partir de ce moment, le canal du moulin ainsi allongé traversait la propriété du couvent, à qui le droit de pêche et d'irrigation des prés sur cette partie étaient garantis par contrats.
1494 : Sigismond meurt, et ses deux fils Sigismond II et Henri se partagent l'héritage. Sigismond II obtient le Hohenlandsberg.
1498 : les moines cisterciens de Pairis désignent par « dîme de Saint-Germain » ce qu'ils recevaient du vignoble entre Kaysersberg et Kientzheim.
XVIe siècle:
1500 : en butte à des difficultés financières, la commune donne la propriété de l'auberge de la Couronne en gage aux époux Mathias Kruss. Ceux-ci devaient prendre l’engagement d'y maintenir une auberge et un service de gourmet.
1513 : Wolf Sébastien de Reichenstein confie à son frère Wendeling un fief dans les vignes de Kientzheim. Il habite alors au château, près de la porte haute. Il avait acquis cette maison en fief héréditaire du comte de Wurtemberg.
1520 : Sigismond II ne passe pas beaucoup de temps à Kientzheim, et c'est Sébastien qui gère la seigneurie. Début d'une controverse avec Kaysersberg sur un droit de douane au Spiegelweg.
1524 : le , la bande de paysans de la Basse Alsace conduite par Wolf Wagner (« Hochersbberger ») entre à Kientzheim et fait ravitailler ses hommes (« Guerre des paysans »). Le vin servi venait de la cour de Lucelle. À cette époque disparaît la seconde partie du Livre des Miracles, commencée en 1505.
Le , les Kochersberger apprennent le massacre de 16 000 paysans aux portes de Saverne, et ils décident d'aller au secours des survivants, tandis que les paysans de Haute Alsace préfèrent poursuivre la conquête victorieuse. Après une tumultueuse rencontre, sur les prés entre Kientzheim et Ammerschwihr, ils décident d'attaquer Kaysersberg. La troupe, forte de 13 000 hommes, traverse Kientzheim, incendie le prieuré du Weinbach et les bâtiments d'Alspach.
1538 : un grand bâtiment est construit en face de l'hôpital. Ce bâtiment sera acquis par le chevalier Christophe von Eben et son épouse Barbara de Schwendi.
Le comte de Lupfen met pour la seule fois en action hors de la ville la société de tir (nommée aussi « société des arquebusiers »), pour l'occupation non violente du château de Schwartenbourg, dans la vallée de Munster.
1546 : Joachim, fils de Georges de Lupfen, hérite du fief.
1562 : à la mort de Joachim, les tuteurs du jeune Henri et Eitel Friedrich, successeur de Guillaume de Lupfen, vendent le gage de la seigneurie de Hohenlandsberg au capitaine de guerre Lazare de Schwendi. L'achat est agréé par l'empereur Ferdinand.
1563 : Lazare de Schwendi arrive à Kientzheim, Eitel-Frédéric et Henri de Lupfen lui ayant vendu la seigneurie.
Schwendi demande que l'ancien hospice, devenu hostellerie, redevienne un hôpital.
Premiers statuts de l’hôpital. Schwendi fait mettre à jour les anciens règlements (Banngerechtigkeiten), qui concernaient les droits de contrainte dans le vignoble. Les collectivités, soit la commune, les deux églises et l’hôpital, devaient établir de nouveaux registres et recultiver dans un délai de cinq ans les vignes et terres laissées en friche.
1564 : fief et souveraineté sont étendus sur tout le nom et toute la lignée des Schwendi. Le : la chancellerie impériale établit la lettre d'inféodation.
Lazare de Schwendi fait reconstruire la maison des baillis, laissant intacte la vieille cave, notamment sa voûte historique, portée par un pilier central, datant du XIVe.
Schwendi désirait que les tours et les murailles de la ville restent en bon état. Il ordonne de couvrir d'un mortier blanc la partie du mur d'enceinte qui s'étendait du château à l'église Sainte Régule.
Il achète le moulin inférieur et en fait le moulin seigneurial ; ses héritiers en toucheront le prix du bail jusqu'à la Révolution.
Le , Schwendi envoie le curé Bürlinn auprès des communautés religieuses de Colmar pour leur demander de renoncer au paiement des intérêts en Gülten (vin), qui donnaient lieu à des spéculations nuisant aux possesseurs de vigne (le vin était vendu trois fois son prix).
Lazare de Schwendi part à Vienne pour prendre la direction de l'armée impériale et aller combattre en Hongrie. Il passe l'hiver devant la forteresse de Tokay.
1565 : en février, les troupes de Schwendi prennent la place de Tokay et trouvent 10 000 ducats en or et 4000 tonneaux emplis du meilleur vin.
Il achète la maison des chevaliers de Saint-Jean de Colmar.
1570 : Lazare de Schwendi achète le bâtiment proche du château à la Commanderie de Saint-Jean et l'incorpore aux bâtiments d'exploitation.
Conformément à la volonté de Schwendi, la commune procède à la captation d'une source surgissant dans le vignoble au lieu-dit Dieboldsbrunnen.
1571 : délimitation du vignoble par de nouvelles pierres bornes.
1572 : nouveaux statuts pour l'hôpital. La ville doit recéder les anciennes propriétés de l'hôpital, qu'elle avait annexées. On procède à la fusion de l'hôpital des bourgeois et à celui des pauvres. Le seigneur dote l’hôpital des rentes provenant de la confrérie de la Reyt (une société religieuse de bienfaisance) de Kientzheim, ainsi que des revenus de la chapellenie Saint-Nicolas de Sigolsheim.
1573 : murailles, créneaux, portes et ponts-levis sont réparés. Les murs et les remparts, ainsi que la bande de terrain cultivable autour des fortifications appartenaient à la commune. La ville les cède à Schwendi pour 500 florins.
1574 : Lazare de Schwendi rachète l'auberge A la Couronne pour la somme de 200 florins. Puis il l'échange à la ville contre un bâtiment nommé « vieille maison baillière ».
1577 : la famille du bailli Frédéric de Kageneck acquiert la propriété de l'actuel Château des ifs et fait tailler un escalier en colimaçon qui porte la date de construction.
Schwendi échange à la commune la vieille maison bailliagière « alte Amthaus » et la cour attenante contre l'auberge A la Couronne (Wirtschaft zur Krone) qu'il possédait comme gage.
1583 : mort de Lazare de Schwendi, le . Son fils Jean Guillaume lui succède, mais il ne fera que des séjours brefs à Kientzheim ; son bailli Jean Frédéric de Kageneck a la main haute sur la seigneurie de Hohenlandsberg, la famille de ce fonctionnaire noble étant venue avec Schwendi, en même temps que le gentilhomme Christophe Frederic von Eben, mari de Barbara de Schwendi et parrain de Jean Frédéric de Kageneck.
1584 : tombe de Lazare de Schwendi dans l'église de Kientzheim ; instauration d'un Lazaritag (jusqu'en 1794).
Trois femmes de Kientzheim et trois femmes de Kaysersberg sont condamnées au bûcher pour « pacte et agissement avec le diable ».
1585 : Frédéric de Kageneck fait installer des boiseries dans la « salle des chasseurs » du Château des ifs.
1586 : l'école communale se trouvait à l'extrémité supérieure de la Juebelinsgasse.
1589 : à l'incitation de Kageneck, le conseil de Kientzheim publie sous le titre de Police chrétienne des ordonnances sévères sur l'éducation de la jeunesse et l'obligation d'assister au service religieux. Les maîtres artisans et les pères de famille avaient le devoir de donner partout le bon exemple et d'éviter, sous peine d'amende, toute frivolité, malice, bavardage, jurons, serments, blasphèmes. Les parents étaient exhortés d'interdire aux jeunes compagnons, aux valets, aux fils et filles, tout geste indécent, de folâtrer de courir dans les rues.
Fin du XVIe siècle : l'abbé Antoine Doridant d'Étival se plaint auprès de l'administration municipale que la tuilerie de Kientzheim, dans le proche voisinage du prieuré du Weinbach, soit devenue, faute de surveillance, un lieu de débauche et un repaire de voleurs.
XVIIe siècle:
1600 : les miliciens de la ville (Schützengesellschaft), organisés par Schwendi, sont au nombre de 750.
A la pose des bornes pour marquer les lisières de la forêt indivise, Kientzheim et Sigolsheim demandèrent qu'on fasse venir de jeunes garçons qui, avec le temps, s'en souviendront, et en sauront la raison.
1606 : le , naissance de Bernardin Buchinger, dans une maison de la rue des potiers. Le père était membre de la compagnie des arquebusiers, petit vigneron, plusieurs fois Stettmeister. Bernardin Buchin sera abbé de Lucelle, puis de Maulbronn. Auteur du Miraculbuch de Notre-Dame de Kientzheim, en 1661, il écrira aussi un livre de cuisine en 1671 (Kochbuch und Manier etlich hundert allerhand Speisen nach der Kunst zu richten).
1608 : le , Jean Guillaume de Schwendi adresse à l'archiduc Maximilien la demande de donner à sa fille unique Hélène Éléonore le fief de Hohenlandsberg, bien que celui-ci, selon la volonté de son père Lazare, ne devait revenir qu'à un héritier mâle. Il offrait à l'archiduc la cession d'une partie des biens allodiaux qu'il avait hérités à Kientzheim.
À la ville de Kientzheim, il demande de transmettre à sa fille le droit sur les remparts et les bandes de terrain en faisant partie, droit accordé à son père et à lui-même. En dédommagement, il propose de payer les intérêts de 4 florins sur une dette de la corporation des vignerons et de supprimer toutes les corvées aux remparts et aux fossés. Dans ses dernières volontés, le fils de Lazare exprime le désir d'être enterré près de son père, dans l'église supérieure de Kientzheim.
1609 : tombe du fils de Lazare de Schwendi érigée dans la paroisse haute.
1612 : on marie la fille Hélène Eléonore, âgée de moins de 14 ans, au comte Jacques Louis de Fürstenberg-Donaueschingen, bailli de Hagenau. Avec l'accord de la maison d'Autriche, le double fief de Hohenlandsberg et de l'avouerie impériale sont transmis à Furstenberg.
1614 : l'office du sacristain est séparé de celui du maître d'école.
Un orgue est installé sur le Lädner (jubé) de l'église supérieure.
1626 : apparition de la peste (jusqu'en 1632). Les portes sont fermées aux étrangers, et l'usage des bains municipaux leur est interdit.
1628 : le , procession hebdomadaire instituée, en l'honneur de saint Sébastien, patron des pestiférés. Chaque mercredi, la procession allait de l'église du haut jusqu'à celle du bas. Chaque famille devait être représentée par un adulte.
1632 : ravages de l'épidémie de peste : « la plupart des bourgeois de Kientzheim sont morts ».
Bernardin Buchinger est ordonné prêtre par l'évêque de Bâle.
L'auberge A la clef, située place Lauben (et surnommée Laubenwirtschaft) est donnée en gage, puis devient propriété privée.
1632 : le , Kientzheim est pris et pillé.
Un document de 1663 révèle que la population de la ville avait été décimée par la famine et les épidémies, lors de la Guerre de Trente Ans. La ville, qui avait eu 900 à 1000 habitants, ne comptait plus que 61 bourgeois et une vingtaine de manants. Le vignoble est laissé à l'abandon.
1633 : Merian écrit, dans sa Topographia Alsatia, « Keinsheim/Kiensheim, que certains nomment Königsheim, une petite ville alsacienne ».
1634 : les troupes françaises prennent l'Alsace.
1635 : Hélène Eléonore étant veuve, elle est exposée aux molestations des soldats de passage ; des soldats lorrains se saisissent de sa personne et la dépouillent. La même année, elle décide de se remarier avec Philippe Nicolas de Layen, colonel de l'armée impériale.
1636 : les cavaliers français du cardinal de la Valette forcent Layen à s'enfuir avec sa famille à Villigen, en Forêt-Noire.
1638 : le duc Bernard de Weimar, passé au service de la France et devenu maître de l'Alsace, avait distribué les revenus des domaines habsbourgeois à ses officiers et à ses généraux. Le Reichsvogtei de Kaysersberg et la seigneurie de Hohenlandsberg échurent ainsi au colonel Philippe Eustache de Hattstein.
1639 : la France confirme la donation à Hattstein, malgré le mécontentement des troupes françaises cantonnées dans la vallée. Celles-ci manifestent leur opposition en arrachant les lettres de protection affichées sur la porte de Kientzheim
Le nouveau seigneur délègue Diébold Hirsinger, originaire de Kientzheim, comme administrateur de la Reichsvogtei. Il séjourne quelque temps au château de Kientzheim.
1643 : Wolf Sébastien de Ferrette et Jean Jacques Waldner de Freundstein, époux de Marie de Ferrette, exploitent une cour et des propriétés hérités d'une grand-tante maternelle, Barbara von Eben. Ils se font concéder, en même temps que Jean Guillaume de Kageneck, la jouissance des vignes communales, le long du mur d'enceinte.
1643 : à la mort de Hattstein, la seigneurie est administrée par sa veuve Juliane, né de Hornek. Elle accorde une importante réduction sur les impositions payables en vin, en raison de la pauvreté des habitants.
1644 : la gravure de Merian montre la cour seigneuriale de l'évêque à l'intérieur du village de Kientzheim. Il a été endommagé pendant la Guerre de Trente Ans. La ville possédait cinq tours fortes, dont quatre étaient couvertes d'une toiture. La tour qui existe toujours, sur le rempart nord, près du Schneckentor, est la plus vieille. Elle possède une frise d'arcades romaines sur laquelle figure un signe magique sculpté. La seconde tour conservée faisait face à Kaysersberg. Une autre tour était sise là où le Muhlbach pénètre dans la ville.
La cour est partiellement reconstruite [Rap. Urkb. IV, N°1390].
1646 : le , le tribunal d'Innsbruck met fin au procès d'héritage qui opposait les deux branches de la famille Schwendi, en dépossédant Hélène Eléonore de Schwendi et son mari Philippe Nicolas de Leyen de la seigneurie de Hohenlandsberg, et en attribuant celle-ci aux frères Maximilien et Alexandre de Schwendi, résidant dans le Wurtemberg. Ce jugement est sans effet dans la province d'Alsace, devenue française. Le baron Philippe Nicolas de Leyen, autorisé par le roi de France à rentrer en possession de son ancienne seigneurie, s'était installé avec sa famille quelques mois avant au château de Kientzheim.
Ses créanciers le conduisirent à demander à la ville le versement en deux mensualité de 100 thalers d'une somme de 1300 florins, mais les responsables répondirent qu'ils ne pouvaient pas payer cette somme. Ils sont mis en prison.
1648 : les terres et seigneuries d'Alsace passent à la couronne de France. Kientzheim est dévasté. Les déprédations commises par les hommes de guerre cantonnés avaient amené la destruction ou l'incendie des auberges et d'une partie des bâtiments communaux. La ville basse avait particulièrement souffert. Dans la rue des bains et la Niedermuhlgasse, la plupart des maisons étaient effondrées. De même dans la Niederkirchgasse, où l'auberge A la Couronne, la propriété du conseiller Lux Maurer et la cour de Lucelle étaient entièrement détruites. L'église Sainte-Régule et la chapelle intérieur de la Sainte-Croix étaient gravement endommagées. Un certain nombre de maisons écroulées, dont les propriétaires avaient péri, furent vendues par la suite à des Suisses ou à des immigrés par les héritiers par le magistrat de la ville.
1653 : rétablissement du concours de tir.
1656 : Maximilien de Schwendi obtient qu'on enlève à Leyen la jouissance de la possession alsacienne de Hohenlandsberg pour la lui remettre, conformément au testament de Lazare de Schwendi.
1657 : Maximilien de Schwendi arrive en son fief le .
1659 : François de Schwendi est reconnu comme seigneur par le gouvernement français. On prie le nouveau seigneur de rendre à la ville la traite des 1300 florins du baron de Leyen, déjà payés. Cette requête est acceptée, mais le seigneur se réserve le droit sur les vignes le long des fossés et près du château.
Restauration de l'orgue de l'église supérieure par le facteur d'orgues de Kaysersberg.
1660 : Oswald Scheffmacher, « homme de condition », devient bailli de la seigneurie de Hohenlandsberg. Il occupait l'ancienne maison de Barbara von Eben, dans le haut de la ville. Il a été durant toute sa vie un bienfaiteur des deux sanctuaires de Kientzheim, ainsi que du couvent des capucins du Weinbach.
L'abbé Bernardin Buchinger entame la reconstruction de l'église Sainte-Régule. Le sol est revêtu de dalles des tombes profanées, le porche est reconstruit. La chapelle intérieure est réparée. Trois peintres mettent 30 semaines pour renouveler la peinture du sanctuaire.
1667 : le seigneur dispense la population de la taille de mars, des deux tiers de la taille en vin, et ne demande pas de corvées. Il adresse toutefois un blâme aux conseillers de la ville, parce que le Lazaritag n'avait pas été fêté.
1669 : la ville demande aux familles une taxe d'école (Schulgeld) pour l'instruction des enfants.
1670 : le seigneur de Hohenlandsberg se marie dans sa résidence de Schwendi.
1674 : le , le roi de France invoque le prétexte que le gage centenaire de la famille Schwendi est écoulé, lui enlève la Reichsvogtei de Kaysersberg et concède celle-ci à Francois Demadry, intendant de Dunkerque.
1675 : la France confisque les biens du Hohenlandsberg.
Le château de Reichenstein passe à Jean de Boisgauthier, qui lui donne son aspect actuel. Jean de Boisgauthier achète également à la commune un grand jardin tout proche de la tour des bourgeois.
1678 : anciens registres paroissiaux.
Jean Fronhofer achète une maison en tant qu'étranger (Ausgessener) et il doit payer la taille. Puis il s'établit dans la ville comme bourgeois, et épouse Marie-Anne Gerber, fille du prévôt de l'époque. Il occupe les fonctions de Stettmeister.
1679 : après le traité de paix du , la France redonne les biens du Hohenlandsberg à la famille Schwendi.
1681 : François de Schwendi est définitivement dépossédé « parce que Lazare de Schwendi avait eu autrefois un attachement excessif au Saint Empire germanique, et que François de Schwendi lui-même se trouvait sous la domination d'un prince étranger ».
La seigneurie échoit au général français Joseph de Montclar, lieutenant des armées du roi, maître de camp général de la cavalerie légère, commandant en chef de la Haute et Basse Alsace, Sundgau et Brisgau, grand bailly de la préfecture royale de Haguenau et seigneur de la baronnie d'Hohenlandsberg, vient à Kientzheim pour recevoir l'hommage de ses sujets.
Joseph de Montclar fait aménager un jardin potager (Herrengarten) contenant des légumes, des fleurs, des arbres fruitiers, des bosquets. Il agrandit le parc du château et le transforme en jardin français. Au centre, il fait construire une pièce d'eau. Les pierres qui entraient dans cette construction proviennent des murs du château de Kaysersberg.
1684 : Jean Fronhofer succède à son beau-père Gerber comme prévôt.
1690 : mort du baron de Joseph de Montclar, le . Son héritier est le marquis Jacinthe de Rébé, époux de sa fille Marie-Thérèse de Pons de Guimera, général de brigade du roi.
Le , le château de Kientzheim et les biens attachés sont attribués à Ignace Guillaume Casimir de Leyen, fils de Nicolas Philippe et d'Hélène Eléonore. Le jugement est officialisé le .
1693 : à la mort du marquis de Rébé, une partie des revenus du fief est donnée à ferme par sa veuve. Puis leur fille unique, Marie-Joséphine de Rébé, apporte la seigneurie de Hohenlandsberg en dot à son époux le marquis Léonor du Bourg, fils de Léonor du Maine du Bourg, maréchal de France et gouverneur d'Alsace.
1699 : la commune permet au charpentier kientzheimois Hans Probst d'installer dans le Mühlbach une roue pour la marche d'un moulin à huile. Puis on y branche un moulin à plâtre pour réduire le gypse en poudre.
Un riche bourgeois de Brisach, Caspar Funckhart, achète une grande superficie de vignes et de terres, ainsi que des immeubles et des demeures dans la ville, tels le moulin-moyen, une maison d'habitation sur le Bichelplatz, le petit château (Schlösslin) et trois maisons bourgeoises.
XVIIIe siècle:
1700 : Valentin Neef, procureur général du roi en 1711, fixe sa demeure à Kientzheim.
1708 : le grand-père de Jean Jacques Scheppelin annonce au marquis du Bourg qu'il désire se démettre de sa fonction de bailli, en faveur de son petit-fils.
1712 : à la mort de du Bourg, le , Louis XIV rachète la propriété de la seigneurie, ainsi que 100 hectares de forêt, et il fait don de l'ancien domaine de Lazare de Schwendi à la ville de Colmar.
1717 : la flèche de la tour de l'église supérieure est touchée par la foudre. L'incendie du poutrage est maîtrisé, mais le chœur est endommagé.
1722 : agrandissement de l'église Notre-Dame. Elle inclut les tombes des Schwendi.
1725 : début de la réalisation des grandes toiles latérales de l'église haute. Deux tableaux sont exécutés par François Hillenweg.
1727 : l'autel de Saint-Nicolas, du côté de l’épître de l'église haute, est un don du Stettmeister Philippe Nicolas Mädiger et de son épouse Marguerite Stephan
1728 : le chirurgien juré de la ville, Joseph Ignace Dietrich et son épouse Marie-Thèrèse Fronhofer offrent l'autel Saint-Sébastien à l'église paroissiale.
1728 : dans l'église supérieure, l'autel de Saint-Sébastien, du côté de l'évangile, est érigé par Joseph Ignace Dietrich et Martie Thérèse Fronhofer.
1729 : la ville ne compte plus que 11 familles.
1730 : le Château des ifs appartient au procureur Valentin Neef, puis à son fils Ignace Neef.
Une maison bourgeoise typique dans la grand rue (Maison Paul Kuehn) est construite par Joseph Ignace Dietrich et son épouse. Dans cette maison qui abrita ensuite l'auberge Aux trois rois, magnifique poêle en faïence datant de la construction de l'immeuble.
1746 : grave chute de grêlons, de la grosseur d'un œuf. Le , les vignes avaient le même aspect qu'à Noël, dépouillées de leurs feuilles.
1754 : Jean Baptiste François Ignace Neef devient procureur du roi. Il cumule a la même époque les fonctions de bailli de la seigneurie de Hohenlandsberg.
1756 : l'intendant de la province ordonne la démolition des bâtiments de la tuilerie, afin de rendre possible la rectification de la route vers Kaysersberg.
Le , la commune de Kientzheim se déclare prête à renoncer à sa propre tuilerie et de reporter les 160 stères de bois perçus annuellement par le tuilier sur la tuilerie de Kaysersberg. En échange cette dernière s'engage à payer pendant un certain temps, à Kientzheim, un dédommagement annuel de 100 livres.
1757 : lors du concours de tir (Schutzenfest, Gesellenschiesen), dont le nombre atteint 10 à 12 par saison, et s'accompagne de fêtes populaire, les huit premiers prix consistent en assiettes d'étain, d'un poids compris entre ¾ à 4 livres.
1766 : la ville compte 175 familles. Les chefs de familles de 156 ménages sont employés dans l'agriculture et la viticulture, le restant est en service chez les propriétaires aisés comme journaliers.
1770 : les édiles locaux décident de replacer l'ancien édifice de l'hôtel de ville par une nouvelle construction. Il fallait 2000 pièces cubes de pierre de taille, extraite du Vorhof d'Ammerschwihr. La construction dure 4 ans.
1774 : Jacques Rohmer prend le moulin de Lucelle, ou moulin supérieur, en bail.
1779 : le bâtiment d'angle entre la Strassgasse et la Badgasse est complètement reconstruit. C'est l'auberge A l'ours.
1789 : la ville compte 949 habitants.
1790 : le , élection d'un nouveau conseil municipal. Trois hommes, émissaires du directoire du département (Charles Stadtler, Michel Isselé et Antoiine Spressler) s'opposèrent pendant 10 ans à leurs concitoyens ; ils étaient réputés malhonnêtes.
1791 : le moulin supérieur est vendu à Jean Rohmer.
Le gouvernement décrète la constitution d'une garde nationale sédentaire volontaire ; on forme une section, après que la ville a été cantonnée.
La société de tir est dissoute, les armes confisquées et les biens vendus comme biens nationaux.
1792 : vente des biens nationaux, mobiliers et immobiliers. Les enchères se déroulent à Colmar. Le baron François Antoine de Landenberg achète la chapelle de Notre-Dame de Kientzheim afin de la rendre ensuite au culte.
Le premier bien vendu est le prieuré du Weinbach, à Jean Étienne Albert.
1793 : après avoir été juge au tribunal de Colmar, Jean Daniel de Boisgauthier est révoqué, mis aux arrêts. Il est libéré le , et s'installe à Kientzheim avec sa famille.
1794 : Jean Étienne Albert revend la propriété à son gendre François Joseph Boecklin de Boeckkinsau pour 50 000 livres.
Un comité de surveillance est créé ; il est mal vu de la population.
1796 : la ville compte 973 habitants.
XIXe siècle:
1800 : Georges Joseph de Golbéry acquiert le Château des ifs et fait sculpter sur la façade principale les armes de sa famille.
Le tribunal de Cassation rend jugement le , sur le partage en trois de la forêt indivise. Kientzheim reçoit 465 hectares.
1808 : Catherine Larcher, épouse de Jean-Daniel de Boisgauthier, paye le terrain destiné à l'emplacement du cimetière.
1809 : le préfet du Haut-Rhin rétablit la société de tir dans ses droits, et la ville reconstruit la maison de tir.
1810 : la maison qui avait abrité l'auberge A la Couronne prend feu. Elle n'est pas reconstruite.
1816 : la table de l'autel de l'église supérieur, abritée par un baldaquin dont la couronne était ornée des blasons des familles Redwitz et Leyen, avait été réduite en morceaux pendant la révolution, afin de faire place au trône de la Déesse Raison. La tourmente passée, on se contente d'une simple table d'autel en bois qui, en 1816, est remplacée par un autel en stuc.
1817 : Catherine Larcher restitue de ses propres deniers les fonds du prêt que quelques hommes avaient fait, durant la Révolution, pour le rachat de la chapelle.
1820 : lors de la construction du nouveau presbytère, la ville fait entrer un bout du mur de l'enceinte dans la maçonnerie.
1828 : malgré la protestation de l'administration municipale, J. Schneider, propriétaire du « moulin moyen, installé près de la place de la Sinne, crée un moulin à blé.
1870 : une auberge s'installe Wirtschaft zu den heiligen drei Königen.
1834 : installation des réverbères.
1842 : restauration des deux autels vermoulus par le sculpteur Théodore Klem.
1846 : le , le corps des sapeurs-pompiers est créé.
1847 : la ville organise des ateliers de charité pour les chômeurs. Le rempart est abaissé, les matériaux récupérés servant au nivellement du nouveau cimetière.
Construction d'un grand orgue, par Valentin Rinkenbach, d'Ammerschwihr, en remplacement de l'orgue "Cräner-Birgäntzlé".
1854 : le canal du moulin est élargi à 2,5 mètres, sur une longueur de 658 mètres, du Weinbach jusqu'au rempart.
1861 : suppression par la préfecture de la coutume de fermer les portes à la tombée de la nuit.
1862 : pavage des rues ; il se terminera en 1865.
1864 : la vieille chapelle miraculeuse est détruite, et une ouverture en forme d'ogive est pratiquée au milieu de l'ancienne sacristie gothique, transformée ainsi en chapelle. Le sanctuaire comprend donc deux chœurs : celui des saints Félix et Régule, et celui des Miracles.
1866 : la commune fait niveler l'ancien cimetière, près de l'église paroissiale. Quelques monuments funéraires qui se trouvaient là sont transportés dans le nouveau champ de repos, hors des murs.
1875 : sous le mandat du maire Georges de Golbéry, la porte haute est démolie.
1887 : partage des terres de pâturage indivises avec Sigolsheim.
1890 : début de la crise du phylloxéra.
1896 : pour l'église supérieure, un nouveau retable d'autel en bois sculpté s'accordant avec le style du baldaquin, est réalisé par le sculpteur colmarien Théophile Klem.
XXe siècle:
La vieille cour seigneuriale, que la population a nommé Schlösslin, est détruite par un incendie causé par la foudre [Clauss, p. 651].
1920 : pneumatisation de l'orgue de l'église supérieure.
1925 : les vignes hybrides plantés pour résister au phylloxéra sont condamnées par l’Association des viticulteurs d'Alsace.
1939 : l'archiviste départemental classe les documents relatifs à la ville, dans un local, au rez-de-chaussée de la mairie.
1940 : le , les Allemands occupent Kientzheim.
1944 : à la fin de l'année, le maire allemand de Kientzheim avait ordonné l'évacuation de la mairie et le transfert des archives dans l'immeuble Turckheim, à l'ouest de la ville.
Le , des obus de mortier tombent sur la ville. C'est le début d'un intense bombardement par l’artillerie américaine, jusqu'au , provoquant ravages et incendies. Le premier des immeubles détruit est le château de Reichenstein.
Dans la nuit du , une grêle d'obus incendiaires s'abat sur le château. La charpente prend feu, tandis que les soldats allemands se réfugient vers le bas de la ville.
Le , le bâtiment est en ruine. L'hôpital et d'autres immeubles flambent alors aussi.
Pendant 6 semaines, la localité restera exposée au feu des obus allemands.
1945 : , libération de Colmar, fin des bombardements. Toutes les toitures des maisons sont soufflées. Le char Renard qui est à l'entrée de la ville s'arrête à Kientzheim.
1966 : le , le char Renard de la porte haute devient le Mémorial de la 5e Division blindée.
La chapelle Saint-Félix-et-Régule est reconstruite sur le lieu de l'ancienne chapelle.
1972 : acquisition du Château de Schwendi par la Confrérie Saint-Étienne.
1977 : inauguration officielle du « Château de Kientzheim, siège de la Confrérie Saint-Étienne »
1980 : installation du Musée du vignoble et des vins d'Alsace, dans les dépendances rénovées du château.
1981 : une statue en pierre de Lazare de Schwendi, baron de Hohenlandsberg, est offerte à la ville de Kientzheim par le Cercle catholique Saint-Sébastien.
Kientzheim est aujourd'hui un village typiquement viticole : 220 hectares de vignobles, dont les deux tiers en coteaux d'excellente exposition en ont assuré la renommée. Avec ses 610 hectares de forêt, Kientzheim était aussi une commune aux forts revenus. La chute des cours du bois ont rendu l'exploitation forestière nettement moins rentable, même si le loyer de la chasse permet d'équilibrer le budget. Quelques vignerons-récoltants ont acquis une notoriété internationale grâce à leur forte politique de qualité et/ou d'exportation.
L'architecture du village est remarquable préservée, et notamment Kientzheim conserve son aspect traditionnel, notamment en raison de l'enceinte de rempart très bien conservée, mais aussi par de nombreuses maisons très typiques.
Les armes de Kientzheim se blasonnent ainsi : « Parti d'argent et d'azur à l'ours de sable lampassé de gueules posé sur le tout. »
Les armes de la ville remontent au XVe siècle. On pense qu'elles font allusion à la fois à la force et la noblesse de l'animal et au fait qu'il hantait les forêts alentour. Il avait été remplacé dans le blasé par un chien barbet par l'Armorial général de Louis XIV et ne fut réhabilité qu'en 1979.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans.
Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[3]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[4],[Note 1].
En 2013, la commune comptait 738 habitants, en évolution de −5,02 % par rapport à 2008 (Haut-Rhin : +1,54 %, France hors Mayotte : +2,49 %).
Elle date de 1722, mais le clocher-chœur est du XVe siècle. Elle abrite les tombes des sires de Schwendi (1584, 1609), un ossuaire gothique, à côté du clocher, et des autels baroques[7].
Une peinture murale du Dit des trois morts et des trois vifs : trois jeunes gentilshommes sont interpellés dans un cimetière par trois morts, qui leur rappellent la brièveté de la vie et l'importance du salut de leur âme.
Le grand tableau d'autel et l'ensemble de huit tableaux évoquant la vie du Christ, de la Vierge et des saints sont des œuvres du peintre François Hillenweck (ou Hillenweg).
L'église Notre-Dame était autrefois considérée comme un sanctuaire à répit, où l'on pouvait emmener les enfants mort-nés, afin qu'ils ressuscitent brièvement le temps de recevoir le baptême[8].
L'orgue : chef-d'œuvre du facteur Valentin Rinkenbach
Dans l'église se trouve un orgue initialement créé par Valentin Rinkenbach, facteur d'orgue alsacien célèbre, dont les ateliers se trouvaient à Ammerschwihr[9].
« De tous les instruments construits par Valentin Rinkenbach, entre son retour définitif à Ammerschwihr vers 1826 et son décès en 1862, celui qu’il posa en 1847 à Kientzheim est assurément son chef-d’œuvre » (extrait d'un rapport d'expertise) En effet, alors que la plupart de ses ouvrages ne comportaient qu’un seul clavier, il posa à Kientzheim un orgue à trois claviers, ce qu’il ne fit que deux fois dans d’autres églises, dès 1821 à Olten en Suisse et en 1862 à Heimersdorf dans le Haut-Rhin, où l’orgue fut achevé par ses deux fils.
Durant la décennie des années 1840, le facteur d’orgues Valentin Rinkenbach était alors au sommet de son art et son orgue de Kientzheim était comme une vitrine de son savoir-faire, à l’instar de ce qu’était l’orgue de Pfaffenheim pour les frères Callinet.
Après le décès de Lazare de Schwendi, à Kirchhofen, son corps fut rapatrié à sa demande testamentaire à Kientzheim, sa résidence préférée, et il fut enterré dans l'église Notre Dame des Douleurs, où figure sa pierre tombale. Cette pierre tombale en grès rose, classée à l'inventaire des monuments historiques, montre le guerrier et administrateur dans son armure[10].
La pierre voisine montre son fils.
Église Notre-Dame-des-Douleurs.
Son cadran solaire.
Son monument aux morts.
Vue intérieure de la nef vers la tribune d'orgue.
Chœur et maître-autel.
Dalles funéraires de Lazare de Schwendi (1583) et de Guillaume de Schwendi (1609).
Elle était au cœur de la paroisse du bas du village. Elle doit son nom à deux saints, Félix et Régula, qui étaient à l'origine d'un pèlerinage renommé jusqu'au milieu du XXe siècle, des statues de l'église de Sigolsheim ayant pleuré quand le village avait été attaqué.
La chapelle a été reconstruite en 1966 sur le lieu d'une église plus grande qui fut endommagée lors de la Seconde Guerre mondiale[11],[12].
Elle contient une exposition d'ex-voto datant des XVIIIe et XIXe siècles.
Le château de la confrérie de Saint-Étienne[13] est à l'abri de l'enceinte médiévale, avec chemin de ronde et échauguette. Il est agrémenté de massifs fleuris. La cour d'honneur donne accès au Musée du Vignoble, et à la Chancellerie de la Confrérie.
Il est entouré d'un parc de un hectare, du côté de la façade du XVIIe siècle, et traversé par un ruisseau.
Le perron monumental permet d'accéder directement au Grand Caveau et à la Salle Dreyer.
La salle capitulaire est dans le style Renaissance. Ornée des portraits des anciens Grands Maîtres, elle peut accueillir 50 convives. Au premier étage, la salle Dreyer est la salle d'honneur. Elle jouxte le salon des Conseillers. Au deuxième étage, la salle Schwendi est une salle de réception qui offre une vue sur les toits du village de Kientzheim et sur le vignoble.
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Le musée du vignoble et des vins d'Alsace a été créée par l'Association des Amis du Musée du Vignoble et des vins, fondée le . La Confrérie Saint-Etienne mit des locaux à disposition, pour des travaux qui commencèrent en 1978.
Le musée comporte un rez-de-chaussée consacré aux grands objets (pressoirs anciens, alambic, voiture de vendanges...). Le premier étage est consacré au travail du vigneron et aux métiers annexes : tonnellerie, verrerie. Le second étage est consacré aux aspects techniques de la viticulture[14].
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Les comtes de Lupfen érigèrent des remparts en 1430[15].
Les remparts de la ville sont bien conservés, et sans cesse rénovés. Ils incluent deux tours, dites des bourgeois et des voleurs (ou fripons)[16],[17].
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Cette porte fortifiée du XVe siècle a, dans sa partie supérieure, une figurine de pierre qui représente un masque grimaçant, avec une langue métallique. Elle était jadis nommée « porte basse ».
On a prétendu que le Lalli était destiné aux ennemis de la ville, mais les Kientzheimois disent qu'il ne fait la grimace qu'à ceux qui le regardent.
Château de Lupfen-Schwendi (XVe siècle-XVIe siècle).
Château de Lupfen-Schwendi, armoiries des Castex, propriétaires (fin XIXe siècle).
Enceinte fortifiée (XIVe siècle-XVIe siècle), Porte-Basse ou Lalli.
Sculpture grimaçante.
Enceinte fortifiée (XIVe siècle-XVIe siècle), Tour des Fripons.
Une demeure de nobles se serait élevée dès le XIIIe siècle à l'emplacement de l'actuel château des Ifs. En 1577, fut construit un châtelet, dont subsiste la tourelle d'escalier. Entourée d'un mur d'enceinte, la propriété comporte un passage d'entrée, deux dépendances et un jardin que l'on voit du Canal de dérivation de la Weiss, à proximité de l'ancien lavoir.
La conception de l'hôtel de ville est due à l'architecte du conseil souverain, Jean-Baptiste Alexandre Chassain[18]. Le bâtiment fut construit à l'aide de pierres venues de Kaysersberg.
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Érigée en 1984 sur la place Lieutenant-Dutilh, face à la mairie. Bâtie en grès rose des Vosges, elle symbolise la vigne, les vendanges et les vins d'Alsace.
Lazare de Schwendi : (1522- 1583) diplomate allemand ayant possédé et vécu dans le village [23].
Bernadin Buchinger : né en 1606[24]-1673, abbé de l'abbaye de Lucelle, membre du conseil souverain d'Alsace, auteur de De Ecclesias S. Regulxe Kiensheim, Bruntruti, 1662
Maréchal Ferdinand Foch : une de ses quatre enfants, Marie Foch (1885-1972), épousa Paul Bécourt, né à Kientzheim en 1881 et mort pour la France le à Joppécourt. Leur fils Jean Bécourt-Foch (1911-1944), compagnon de la Libération, mort pour la France à Oran. Paul Bécourt était un descendant d'Auguste Chevroton, notaire de Kientzheim, qui construisit la maison qui se trouve aujourd'hui au 11 rue du Maréchal Foch. La rue du Maréchal Foch a été ainsi nommée après la visite du Maréchal aux Chevroton.
Kientzheim a abrité le Lycée Seijo de 1986 à 2005[25]. Le Centre européen d’études japonaises (CEEJA, アルザス・欧州日本学研究所 Aruzasu Ōshū Nihongaku Kenkyūsho) occupe l'ancien lycée[26].
Kientzheim se situe dans une zone particulièrement touristique de l'Alsace, sur l'itinéraire de la route des vins d'Alsace. Les villes aux alentours de Kaysersberg, de Riquewihr et de Colmar accueillent de nombreux touristes, aussi bien en été qu'à la période de Noël (période des marchés de Noël), ce qui permet à Kientzheim de profiter des retombées du passage touristique dans cette zone.
La découverte des différents vins d'Alsace, la visite des maisons à colombages, des différents châteaux (privés) que compte Kientzheim, des remparts et du vignoble font partie des activités touristiques offertes par la ville. Kientzheim abrite le musée du vignoble et des vins d'Alsace et la Confrérie Saint-Étienne, confrérie bachique créée au XVIe siècle, dont le siège est dans le château de Schwendi (fin XVIe siècle) et qui réunit des passionnés de vins.
Une sauce a été introduite par Hervé This en 2005 sous le nom de sauce kientzheim[27]. Il s'agit d'une émulsion de beurre noisette dans un mélange de jaune d'œuf et de jus de citron, le beurre noisette étant émulsionné à une température inférieure à la température de coagulation des protéines du jaune d'œuf (61 °C).
Eugène Papirer, Kientzheim en Haute-Alsace. La ville de Lazare de Schwendi, Colmar, Editions d'Alsace, 534 p.
collectif, Bennwihr, Kientzheim et Sigolsheim à l'époque contemporaine, Strasbourg, Coprur,
Christian Heck, « La chapelle Saint-Félix et Sainte-Régule et l'église paroissiale de Kientzheim », dans Congrès archéologique de France. 136e session, 1978, Haute-Alsace, Paris, Société française d'archéologie, (lire en ligne), p. 117-135
Annette Saemann, Mini-guides des châteaux d’Alsace, Strasbourg, Centre d’étude des châteaux forts, 16 p.
Châteaux, manoirs et remparts de Kientzeim (2009)
Charles-Laurent Salch, Imagiers des châteaux et remparts d’Alsace, vol. 1, Strasbourg, Châteaux forts d'Europe-Castrum Europe, , 160 p. (ISSN1253-6008)
N°53/54/55 2010. TOME 1 : A - F Lithographie de Rudolf Éberlé, p. 125 ; Dessin A. Ramé, 1855, dans Arcisse de Caumont, p. 87 ; Dessin de Bodo Ebhardt, 1917, p. 128 ; Photo parue dans Elsassland, 1920, p. 134 ; La chapelle castrale, photo parue dans Elsassland, 1920, p.133
Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France, Strasbourg, Editions Publitotal, 4e trimestre 1979, 1287 p. (ISBN978-2-86535-070-4 et 2-86535-070-3)
Kientzeim, pp. 635-636
Dominique Toursel-Harster, Jean-Pierre Beck, Guy Bronner, Dictionnaire des monuments historiques d’Alsace, Strasbourg, La Nuée Bleue, , 663 p. (ISBN2-7165-0250-1)
Kientzeim, pp. 198-199
Charles-Laurent Salch, Nouveau Dictionnaire des châteaux forts d’Alsace, Ittlenheim, éditions alsatia. Conception et réalisation Lettrimage, , 384 p. (ISBN2-7032-0193-1)
Le patrimoine architectural et mobilier de la commune sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la région Alsace
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑Kidiboo Carol, « Mortalité de la mère et de l'enfant », La naissance en Alsace : coutumes et croyances catholiques et protestantes, 4 août 2005, consulté le 10 octobre 2014.
↑"Du lycée Seijo au Centre d’études japonaises." (Archive) L'Alsace. 19 mars 2013. Consulté le 2 janvier 2014. "L’ancien lycée Seijo, à Kientzheim, a accueilli des élèves japonais entre les années 1980 et 2006. On y trouve aujourd’hui le Centre européen d’études japonaises."
↑H. This, Cours de gastronomie moléculaire N°1 : Science, technologie, technique (culinaires) : Quelles relations ?, Editions Quae/Belin, 2011