Korczak (film)

Korczak
Description de cette image, également commentée ci-après
Monument à Janusz Korczak dans le parc du Palais de la Culture (côté rue Swiętokrzyska), à Varsovie
Titre original Korczak
Réalisation Andrzej Wajda
Scénario Agnieszka Holland
Acteurs principaux
Pays de production Drapeau de la Pologne Pologne
Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Genre Film dramatique
Film biographique
Durée 115 minutes
Sortie 1990

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Korczak est un film germano-britannico-polonais réalisé par Andrzej Wajda d'après un scénario d'Agnieszka Holland, et sorti en 1990.

C'est une évocation de la vie et de l'œuvre du docteur Janusz Korczak, médecin et pédagogue juif qui, refusant d'abandonner les deux cents enfants dont il avait la charge dans le ghetto de Varsovie, choisit d'être déporté puis gazé avec eux à Treblinka.

Tourné en noir et blanc, avec quelques inserts de bandes d'actualité, le film se concentre sur la période des trois dernières années de la vie du célèbre docteur, scientifique réputé dont les interventions radiophoniques régulières, les conférences en Europe et les livres de fiction font connaître les méthodes. Inspiré du journal qu'il a tenu jusqu'au dernier jour, l'essentiel du film se passe dans le ghetto de Varsovie, où Korczak est enfermé avec les enfants de l'orphelinat juif qu'il a fondé et s'efforce par tous les moyens de subvenir à leurs besoins : le film montre aussi la vie très difficile dans le ghetto[1].

Controverse française autour du film

[modifier | modifier le code]

Présenté hors compétition au Festival de Cannes en 1990, le film déclenche une polémique. Les critiques français y voient une récupération catholique[2]. La scène finale du film, onirique, dans laquelle on voit un wagon se détacher, les portes s’ouvrir, les enfants sauter au ralenti dans une campagne brumeuse et disparaître dans la joie, suscite la condamnations de Claude Lanzmann au point de conduire quelques intellectuels à qualifier Wajda d’antisémite : le réalisateur de Shoah voit dans cette scène un désir de consoler les spectateurs par un flou artistique qui est à ses yeux la récupération esthétique de la destruction des Juifs[3]. De même, le virulent article de Danièle Heymann publié dans Le Monde du 13-14 mai 1990 accuse le film de distordre la réalité.

Profondément choqués par ces critiques, Agnieszka Holland, scénariste du film, Marek Edelman, membre de l'Organisation juive de combat au ghetto de Varsovie, ou encore Alina Margolis, médecin qui y a été enfermée aussi, réagissent dans les pages du même journal[4].

La sortie du film, d'abord prévue en septembre 1990, est reculée au 2 janvier 91 à la suite du refus de la commission d'aide à la distribution de lui accorder un soutien financier, le CNC estimant que la puissance du groupe UGC et la renommée de Andrzej Wajda le rendent superflu. Le film sort finalement en France le mercredi 9 janvier 1991[5].

Fiche technique

[modifier | modifier le code]

Distribution

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. http://israel.blog.lemonde.fr/files/2006/12/enfants-korczak.jpg
  2. Sylvie Parizet, Lectures politiques des mythes littéraires au XXe siècle, Presses universitaires de Paris Nanterre,
  3. La Shoah à l’écran. Crimes contre l’humanité et représentation, Editions du Conseil de l’Europe, (ISBN 92-871-5492-9)
  4. « Le dossier " Korczak " », Le Monde,‎
  5. « " Korczak " et l'aide à la distribution Malgré la polémique déclenchée par UGC, le film de Wajda sortira le 9 janvier », Le Monde,‎

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]