Hongrie. 1948. Angi Vera est infirmière dans un hôpital de province. Lors d'une réunion, elle se distingue en dénonçant spontanément un certain nombre d'abus. Son intervention est remarquée par les responsables du Parti au pouvoir qui décident de la sélectionner pour une formation de cadre. Là, elle tombe amoureuse de son instructeur qui lui rend la pareille…
« Pál Gábor n'est pas l'homme d'un seul film, pourtant Angi Vera domine toute son œuvre. (...) Réalisé en 1978, montré au Festival de Cannes en 1979, couvert de récompenses (...), probablement le film hongrois de cette génération le plus vu dans le monde, Angi Vera est paradoxalement resté inconnu du public français », indique préalablement Jean-Pierre Jeancolas dans son ouvrage Cinéma hongrois 1963-1988 (Éditions du CNRS).
Pál Gábor nous dit : « Le destin de Angi Vera, sa trahison tragique commise contre elle-même, contre son amour, le choix de l'autre voie montrent que la société ne peut être manipulée que s'il y a des individus manipulables. Et Vera est de ceux-là. » (Propos recueillis pour la revue Positif, n°220/221, juillet-)
Jean-Pierre Jeancolas (op. cité) estime qu'« Angi Vera est une réussite rare, sans réserves, qui repose sur la convergence de quatre éléments : le scénario écrit par Gábor d'après la nouvelle d'Endre Vészi, sa mise en scène qui excelle à rendre l'enfermement des protagonistes, la photo de Lajos Koltai qui travaille dans les couleurs chaudes mais n'en rend pas moins une impression de glacé, enfin l'interprétation de Veronika Pap, qui a l'intensité de Falconetti dans la Jeanne d'Arc de Dreyer et qui, comme elle, semble avoir été l'actrice unique et irremplaçable d'un seul film. »
L'année indiquée est celle de la cérémonie. Les films sont ceux qui sont proposés à la nomination par la Hongrie ; tous ne figurent pas dans la liste finale des films nommés.