La Bande à Baader

La Bande à Baader

Titre original Der Baader Meinhof Komplex
Réalisation Uli Edel
Pays de production Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Drapeau de la France France
Drapeau de la Tchéquie Tchéquie
Genre Thriller
Historique
Durée 150 minutes
Sortie 2008

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

La Bande à Baader (Der Baader Meinhof Komplex) est un film franco-tchéco-allemand réalisé par Uli Edel, sorti le .

Le film est basé sur le livre de Stefan Aust et raconte les premières années de l'organisation révolutionnaire d'extrême gauche ouest-allemande Fraction armée rouge (RAF), qui a été le groupe terroriste le plus actif et le plus important de l'après-guerre en Allemagne de l'Ouest. Le livre et le film se concentrent sur la RAF à partir de ses débuts en 1967, jusqu'à l'« automne allemand » de 1977.

Le titre Der Baader Meinhof Komplex fait référence à l'illusion de fréquence, autrement dit le phenomène Baader-Meinhof, dont la détection est liée à la mention du groupe terroriste dans les médias .

L'action du film débute avec le voyage à Berlin-Ouest du shah d'Iran Mohammad Reza Pahlavi en juin 1967. Pendant que la journaliste du périodique d'extrême gauche Konkret, Ulrike Meinhof publie une lettre ouverte ironique à l'épouse du Shah, la visite officielle est marquée par de violents incidents entre les manifestants d'extrême gauche d'une part, et des résidents iraniens pro-Pahlavi[1], puis les forces de police, d'autre part. Au cours des affrontements, un étudiant, Benno Ohnesorg, est tué. Moins d'une année plus tard, on assiste à la tentative d'assassinat en pleine rue sur la personne de Rudi Dutschke, un chef de l'extrême gauche étudiante. Le soir-même, une manifestation contre le groupe de presse Axel-Springer, tenu par les journaux de gauche comme responsable de la montée de la tension, tourne à l'émeute.

La Fraction armée rouge, un groupe clandestin fondé par Andreas Baader et Gudrun Ensslin, qui appartient à la tendance la plus radicale de l'extrême gauche allemande, se lance alors dans d'autres formes d'action : la guérilla urbaine. Ils posent des bombes incendiaires dans deux centres commerciaux de Francfort pour protester contre la guerre du Viêt Nam. Les auteurs sont arrêtés le lendemain. Ulrike Meinhof, au nom de Konkret demande à rencontrer les détenus pour écrire un article. Elle fait ainsi connaissance avec Gudrun Ensslin, Thorwald Proll et Andreas Baader.

Les accusés sont condamnés à trois ans de prison, mais, à la suite de leur appel, ils sont remis en liberté provisoire en . Mais en leur appel est rejeté. Andreas Baader et Gudrun Ensslin passent alors dans la clandestinité. Leur avocat, Horst Mahler, vient les trouver et les persuade de revenir en Allemagne. Ils rentrent alors clandestinement à Berlin, où ils sont hébergés par Meinhof. Un soir, Baader est arrêté lors d'un banal contrôle routier. Le groupe décide alors d'organiser son évasion. L'opération réussit, mais, après quelques hésitations, Ulrike passe aussi dans la clandestinité, laissant derrière elle son mari et ses deux filles.

En été 1970, le groupe se retrouve en Jordanie, dans un camp d'entraînement du Fatah palestinien. La cohabitation entre les nationalistes arabes et les Allemands ne se passe pas sans accroc, sans compter que le mari de Meinhof est venu se joindre au groupe, sans que ses motivations soient très claires. Le groupe retourne en Allemagne, après avoir obtenu une promesse de soutien, en armes et en fonds, de la part des Palestiniens. Baader et ses camarades se rappellent à l'Allemagne de manière fracassante : en dix minutes, le groupe attaque trois banques simultanément, mettant la main sur plus de 200 000 marks. Mais au cours des semaines suivantes, plusieurs militants, dont Horst Mahler et Astrid Proll, sont arrêtés, et, au cours d'une opération policière, une activiste du groupe, Petra Schelm, est tuée au cours d'un affrontement avec la police[2].

La RAF se lance dans une escalade de la violence. Elle commet nombre d'attentats à la bombe et à l'arme de guerre, contre des magistrats, des bases militaires américaines, des rédactions de journaux, des postes de police.

En été 1972, une opération policière d'envergure nationale est lancée, mobilisant des moyens énormes. Elle aboutit à l'arrestation de quasiment tous les dirigeants de l'organisation, dont Baader, Ensslin, Meinhof et Holger Meins. Ils sont aussitôt incarcérés dans la prison de haute sécurité de, Stuttgart-Stammheim, où ils sont placés en cellules d'isolement.

Lors d'une grève de la faim, Holger Meins perd la vie. La RAF assassine alors le président de la Cour suprême, Günter von Drenkmann. Une autre action est organisée à Stockholm, où un groupe prend en otage le personnel de l'ambassade allemande. La prise d'otages se termine de manière dramatique. Pendant ce temps, le procès des membres de la RAF emprisonnés continue. Mais Meinhof se brouille avec les autres prisonniers et finit par se suicider en . À l'extérieur, Brigitte Mohnhaupt prend la tête de la RAF, et lance une nouvelle vague d'attentats. Le procureur général Siegfried Buback est assassiné à Karlsruhe, en même temps que son chauffeur et son garde du corps. De leur côté, des militants palestiniens du FPLP détournent un avion de la Lufthansa pour revendiquer la libération de leurs anciens amis. Mais cette manœuvre tourne à l'échec. Andreas Baader, Gudrun Ensslin, Irmgard Möller et Jan-Carl Raspe prennent alors la décision de se suicider. Refusant d'admettre le fait que leurs camarades se soient eux-mêmes donné la mort, les membres de la RAF à l'extérieur exécutent dans une forêt le président de la chambre patronale Hanns Martin Schleyer, qu'ils détiennent depuis 43 jours.

Fiche technique

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Distribution

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Distinctions

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Notes et références

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  1. Dans le film, les partisans du Shah sont montrés en train de brandir des pancartes aux noms des étudiants iraniens et de l'amitié irano-allemande.
  2. Jean-François Revel, « 3 - Légaliser le crime politique ? Les amis de Klaus Croissant et de la bande à Baader », dans Le Terrorisme contre la démocratie, Hachette Education, coll. « Pluriel », , 21–26 p. (ISBN 978-2-01-013144-8, lire en ligne)

Articles connexes

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Liens externes

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