En 1994, la « légende »[1],[2] dit que Bernadette Chirac veut offrir, pour la visite de Lady Diana à Paris, un sac à main unique. La Première dame de France prend contact avec Dior pour trouver ce sac : la maison lui propose un modèle nommé alors officieusement Chouchou[3]. Celui-ci prendra officiellement le nom de Princesse[1] à court terme.
Ce sac, noir, est offert à Lady Diana lors de l'inauguration au Grand Palais de l'exposition Cézanne[4],[N 1]. Porté par Diana Spencer, il est souvent photographié[4],[7] lors d’événements publics[2] : elle le porte à Birmingham lors d'une visite officielle, de nouveau quelques semaines plus tard lors d'un séjour en Argentine[8], puis à de nombreuses reprises encore[9],[10].
Le sac devient rapidement « iconique[3],[4],[11] », « mythique[12] ». Il est alors commercialisé en plus grande série en changeant de nom pour Lady Dior[1],[3], avec l'autorisation de la princesse[13]. Il se vend deux cent mille exemplaires en deux ans[14], le chiffre d'affaires de la maroquinerie chez Dior est multiplié par dix[15].
En déclinaison, le sac donnera son patronyme à une montre en 1999, et inspirera un produit de maquillage aux Parfums Christian Dior[16].
Lady Dior est un sac à main reprenant les codes graphiques de Dior, il est le plus souvent décoré d'un motif cannage[N 2] inspiré des chaises Napoléon III où Christian Dior installait les invités de ses défilés haute couture[20] et du dossier du fauteuil médaillon néo-Louis XV[21], deux meubles présents dans l'hôtel particulier de Dior avenue Montaigne depuis 1947[3]. Ce sac, composé de cent quarante quatre[22] pièces au total[3], est rectangulaire, rigide, avec les quatre lettres D-I-O-R dorées ou argentées accrochées à l'anse ainsi que le logo de la Maison, et est disponible dans différentes matières et techniques (cuir, velours, microfibre, satin, jean, python, crocodile, tweed, jacquard…) et en plusieurs dimensions[1]. Face au succès des premières années, la marque finira par mettre en place vers 1997 un marquage sous la forme d'un numéro de série (inexistant sur les premiers modèles).
Dès les années 1990, une campagne d'affichage publicitaire de la marque à Paris met en scène Carla Bruni[13].
Choisie par John Galliano[23], Marion Cotillard devient en 2008[22] l'égérie publicitaire[24] du Lady Dior[1]. Outre de multiples parutions dans la presse de photos de Peter Lindbergh, Craig McDean, Tim Walker[25] ou Jean-Baptiste Mondino[26], Marion Cotillard tourne plusieurs courts-métrages[27] publicitaires destinés principalement à être diffusés sur le Web. Le premier est The Lady Noire Affair réalisé par Olivier Dahan[11], puis Lady Rouge par Jonas Åkerlund faisant suite à la série de photos d'Annie Leibovitz[28].
Vient après Lady Blue Shanghai, un film de seize minutes tourné par David Lynch[29]. Les deux opus suivants, Lady Grey London[30], avec Ian McKellen, et L.A.dy Dior sont réalisés par John Cameron Mitchell, au sujet duquel elle affirme : « J'ai en effet suggéré ce réalisateur à Dior. Ils ne le connaissaient pas, mais depuis, ils ne le lâchent plus[24] ! » Le PDG de Christian Dior Couture, Sidney Toledano, précise à propos de ces films que l'« objectif stratégique est de faire rêver en racontant de belles histoires[23] ». En 2012 et 2013[31], Marion Cotillard participe également à un web-documentaire en six[32] épisodes diffusés sur le site internet de l'entreprise.
Après six ans de préparation[33], Dior organise à partir de 2012 une exposition itinérante, intitulée Lady Dior As Seen By et passant par la Chine[34], le Japon[33], l'Italie[34],[35] le Brésil[36]. Celle-ci présente cent œuvres réalisées par 80 artistes, photographes comme Patrick Demarchelier, Bruce Weber, Ellen Von Unwerth[37], plasticiens, sculpteurs, designers et peintres[4], inspirées du sac Lady Dior.
↑Le cannage est un élément de décoration récurrent chez Dior ; on le retrouve sur le Lady Dior, mais également sur des bijoux ou sur la façade de l'immeuble Dior au Japon[17],[18],[19].
« L'épouse du président de la République française, Bernadette Chirac, souhaitait offrir à la princesse Diana un sac exceptionnel, différent de tout ce que l'on voyait alors. […] Lady Diana […] s'en empara avec la plus grande joie, pour ne plus le quitter. […] Lady Diana […] emporte partout son Lady Dior, le faisant, dès sa naissance, entrer dans le panthéon des classiques. »
↑ a et b(en) « Clutch a piece of history », Luxury & Fashion, sur thehindubusinessline.com, The Hindu Business Line, (consulté le )
« The story behind the Lady Dior bag is the closest we’ll get to a real life fairytale – after all, it involves a princess! Apparently, in 1995, France’s then First Lady Bernadette Chirac, gifted Lady Diana with the latest creation from the House of Dior. »
« Aux entrées payées par les visiteurs vient s'ajouter une autre source importante de financement: le mécénat. L'exposition Cézanne bénéficie du soutien du groupe LVMH. »
« Rude journée pour la princesse de Galles : après avoir pris le thé à l'Élysée avec Mme Jacques Chirac, elle inaugurait, en compagnie du couple présidentiel et de M. et Mme Bernard Arnault, l'exposition Cézanne réalisée au Grand-palais grâce au soutien de LVMH et de Christian Dior. »
« Un cadeau qui restera dans les mémoires de la mode : le premier Lady Dior, sac devenu iconique. »
↑(en) Yanita Kostova, Natalia Grgona, « Lady Dior, the legendary bag », Magazine, sur luxos.com, Luxos Italia (consulté le )
« During her visit […] in Birmingham, Princess Diana was photographed sporting the bag by the worldwide press […]. A few weeks later in Argentina, during an official visit, she once again was snapped holding her favourite bag. »
« Un sac pour Lady Di ! La Princesse Grace ne sera pas la seule à en avoir un à son nom. Gianni Versace y a pensé et vient d'en dédicacer un à la Princesse de Galles, qui s’appellera 'le Lady Di', en forme de boîte carrée un peu comme celui qu'elle porte partout en ce moment, cadeau de Mme Chirac. Un modèle matelassé de Dior, à deux anses et pampilles-initiales. »
↑[image] Photo 1 sur puretrend.com, Photo 2 sur puretrend.com, Photo 3 sur puretrend.com, Photo 4 sur purepeople.com, Photo 5 sur glamourparis.com
« Des sacs mythiques, comme le Kelly d’Hermès ou le Lady Di, devenu Lady Dior, qui tirent leur nom de leurs illustres propriétaires. »
↑ ab et cHélène Guillaume, « L'effet The Crown : Le Lady Dior de 1996 réédité », Le Figaro, supplément Le Figaro et vous, 19-20 novembre 2022, p. 31 (lire en ligne).
« Depuis le mois de novembre 1995, le chiffre de ventes de la maroquinerie de Christian Dior a été multiplié par dix, et cela uniquement à cause du modèle 'Lady Dior'. »
« Chez Christian Dior, le cannage traverse l'histoire de la maison : au 30, avenue Montaigne, les régiments de chaises dorées à cannage Napoléon III ont accueilli les élégantes dès le premier défilé. C'est ainsi que le motif fut introduit dans la maison. »
« Le motif 'cannage' de Dior, dont l'origine vient des chaises cannelées que Christian Dior lui-même utilisait les jours de défilé haute couture. Le sac cannage a déjà fait du chemin cet hiver et il fera des kilomètres ce printemps en cuir verni, en agneau ou en satin, dans des tons acidulés rosé, turquoise ou en beige et blanc, en micro- sac ou en vanity-case. Le modèle vedette s'appelle le 'Lady Dior'. »
« Pour porter la communication du sac Lady Dior, John [Galliano] a pensé à Marion Cotillard. […] Derrière l'objectif de notoriété et de vente […], Dior compte renforcer la relation directe avec ses clientes »
« L'aventure chez Dior, c'est aussi qu'ils ont fait mon éducation mode, ils m'ont éveillée à un monde que j'ignorais, à commencer par une vraie fascination pour Monsieur Christian Dior. »
« Après une première campagne réalisée par Peter Lindbergh […], Marion Cotillard réinterprète le rôle de Lady Dior pour une nouvelle publicité signée Annie Leibovitz. »
Catherine Örmen, Dior for ever, Paris, Larousse, coll. « Les documents de l'Histoire », , 128 p. (ISBN978-2-03-589360-4), « Le Lady Dior », p. 102 à 105.