Laminaria hyperborea

Laminaria hyperborea
Description de cette image, également commentée ci-après
La Laminaire nordique était récoltée par le passé lors des échouages massifs au printemps consécutifs aux tempêtes hivernales, ce qui leur vaut le nom breton de bijin ebrel (goémon d'avril) ou bijin pense (goémon-épave)[1].
Classification AlgaeBase
Empire Eukaryota
Règne Chromista
Sous-règne Harosa
Infra-règne Heterokonta
Embranchement Ochrophyta
Sous-embr. Phaeista
Infra-embr. Marista
Super-classe Fucistia
Classe Phaeophyceae
Ordre Laminariales
Famille Laminariaceae
Genre Laminaria

Espèce

Laminaria hyperborea
(Gunnerus) Foslie, 1884

Laminaria hyperborea, appelée aussi Laminaire nordique ou Laminaire rugueuse, est une espèce d'algues brunes de la famille des Laminariaceae.

Description morphologique

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Le stipe rugueux est propice à la fixation d'une algue rouge épiphyte.

Son aspect est très semblable à celui de Laminaria digitata : le thalle est aussi constituée d'un crampon ramifié, surmonté d'un stipe, puis d'une fronde qui d'abord entière, se divise ensuite en lanières. Mais la base de la fronde de la Laminaire nordique est plus large et le stipe cylindrique, qui est rigide, cassant et rugueux au lieu d'être lisse, peut être beaucoup plus long (jusqu'à 2 m). Le thalle de l'algue peut atteindre 3 m de longueur totale[2]. De plus, le crampon de la Laminaire nordique présente des ramifications qui s'implantent dans le sustrat en "échasses", ce qui est caractéristique de l'espèce[3].

Cette algue atteint souvent des durées de vie de plus de 10 ans, et peut atteindre 15 ans. L'âge peut être estimé par le décompte des anneaux de croissance visibles sur une section transversale de la base du stipe[4].

Cycle de vie

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Laminaria hyperborea telle que nous la voyons est en fait une de ses deux formes, qui sont deux générations du cycle de vie de l'algue  : la forme macroscopique ou sporophyte, asexué. La période de reproduction s'étale de novembre à avril. Des zones fertiles brunes apparaissent sur le thalle au niveau des lanières puis s'étendent jusqu'à la base de ce dernier. À maturité, ces zones fertiles produisent des spores[5].

Ces spores se développent alors en filaments microscopiques, qui constituent la deuxième forme de l'algue  : la forme microscopique ou gamétophyte, qui lui est sexué (mâle ou femelle). Les gamètes libérés réaliseront une fécondation avec un autre gamète de la même espèce, et de cette fécondation naitra un nouveau sporophyte[6].

Répartition et habitat

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Laminaria hyperborea vit au niveau de l’étage infralittoral, en milieu battu à moyennement battu. Elle se développe sur des fonds rocailleux à une profondeur un peu plus importante que Laminaria digitata (dans les eaux très claires, elle peut pousser à près de 40 m de profondeur)[6].

On trouve cette algue dans l'Atlantique Nord-Est (du Spitzberg au nord jusqu'au sud de la Bretagne au sud) et dans l'Atlantique Nord-Ouest[6].

Rôle écologique

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Cette algue sert de support à de nombreuses espèces marines, aussi bien animales que végétales. Le stipe rugueux permet l'accrochage de nombreuses espèces d'algues rouges épiphytes (Palmaria palmata, Rhodymenia pseudopalmata, Phyllophora crispa, Kallymenia reniformis, Callophyllis laciniata, Cryptopleura ramosa, Membranoptera alata, Phycodrys rubens) et d'invertébrés épibiontes (éponges encroûtantes comme Halichondria panicea) ou de bryozoaires (Bugula par exemple). Les échasses que forment les crampons sont souvent colonisées par des ascidies telles que Distomus variolosus)[6].

Systématique

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Étymologie

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Les termes Laminaria et "laminaire" viennent du latin Lamina, la lame, en référence aux lanières du thalle. Les termes hyperborea ("du nord") et "nordique" font référence à sa répartition septentrionale[6],[7].

Appellations vernaculaires

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La Laminaire nordique a pour autres noms vernaculaires français Laminaire rugueuse, mais aussi anguillier (comme Laminaria digitata), baudrée, goémon d’avril ou mantelet[6].

Noms scientifiques

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Cette espèce a reçu d'autres appellations scientifiques, considérées comme synonymes mais non valides[8],[6]:

  • Fucus hyperboreus Gunnerus
  • Hafgyria cloustoni (Edmonston) Areschoug
  • Laminaria cloustoni Edmonston
  • Laminaria flexicaulis Le Jolis

Liste des formes

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Selon Catalogue of Life (21 nov. 2012)[9] :

  • forme Laminaria hyperborea f. compressa

Selon World Register of Marine Species (21 nov. 2012)[10] :

  • forme Laminaria hyperborea f. cucullata P.Svensden & J.M.Kain, 1971

Notes et références

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  1. Pierre Arzel, Les goémoniers, Le Chasse-Marée, , p. 112.
  2. Lohmann M. (1995) Flore et faune du littoral p 28, Chantecler, (ISBN 2803427788)
  3. À ce sujet, voir la photo correspondante sur le site DORIS
  4. Jacqueline Cabioc'h, Jean-Yves Floc'h, Alain Le Toquin, Charles François Boudouresque, Alexandre Meinesz, Marc Verlaque, Guide des algues des mers d'Europe, Delachaux et Niestlé, , p. 108.
  5. Susan Loiseaux-de Goër, Marie-Claude Noailles, Algues de Roscoff, éditions de la Station Biologique de Roscoff, , p. 67.
  6. a b c d e f et g DORIS, « Laminaria hyperborea (Gunnerus) Foslie, 1884 », sur doris.ffessm.fr, FFESSM, (consulté le )
  7. Dubois J., Mitterand H. et Dauzat A. (2007) Dictionnaire étymologique, Larousse, (ISBN 978-2-03-583710-3)
  8. Catalogue of life, « Laminaria hyperborea (Gunnerus) Foslie », sur www.catalogueoflife.org, ITIS & Species 2000 (consulté le )
  9. Catalogue of Life Checklist, consulté le 21 nov. 2012
  10. World Register of Marine Species, consulté le 21 nov. 2012

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Articles connexes

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Liens externes

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