Paul veut aller voir son idole Dargelos, le coq du collège, pour lui montrer de quoi il est capable. Mais, lorsqu'il arrive devant lui, l'acolyte de celui-ci lui jette une boule de neige au visage — puis Dargelos lui jette en pleine poitrine une pierre enveloppée de neige. Paul s'évanouit, le censeur et le concierge arrivent et interrogent Dargelos sur ce qui s'est passé. Paul, qui a repris conscience, disculpe Dargelos, bien que Gérard, l'ami de Paul, le dénonce. Le censeur laisse partir Dargelos. De retour chez lui, Paul est condamné à garder la chambre : il ne la quittera plus. Enfant délaissé par une mère mélancolique, il est livré à lui-même, gouverné par sa fantaisie et celle de sa sœur Élisabeth ; tous deux vont transformer leur chambre en une scène permanente et y jouer indéfiniment la comédie de l'enfance. Comédie à peine troublée par la mort de la mère, qui les laisse libres de leur destin, libres d'explorer sans entraves leur univers imaginaire, libres de nier le monde réel, le monde des adultes, de la raison, qui semble ne jamais devoir les rattraper.
Dargelos : cancre collectionnant les poisons puis les armes, ce Gavroche rock-and-roll avant l'heure a fasciné des générations d'adolescents. Il s'agit d'une évocation du premier amour déçu de l'auteur, raconté par celui-ci dans son opuscule autobiographique Le Livre blanc (1930)[2].
Paul : victime de Dargelos, il reste affaibli et doit garder la chambre indéfiniment.
Élisabeth : sœur de Paul, qui s'occupe de lui et de sa mère, jusqu'à ce que celle-ci meure.
Gérard : ami et camarade de classe de Paul, il est amoureux d'Élisabeth, qui le repousse.
Agathe : orpheline dès son plus jeune âge, elle rencontre Élisabeth lorsque cette dernière devient mannequin. Elle est amoureuse de Paul.
Le mode de vie de Paul et Élisabeth a été inspiré par celui de Jeanne et Jean Bourgoint, amis de Cocteau de 1925 à 1929[3].
Émission de radio Le Secret des « Enfants terribles » de Jean Cocteau (30 min environ), magazine artistique Secret professionnel de Charles Dantzig diffusé sur France Culture le samedi à 19 heures, écoute en ligne