L'histoire se déroule dans l'Angleterre de la fin du XIXe siècle. Miss Giddens, une gouvernante, se voit chargée par un riche célibataire de l'éducation de son neveu Miles et sa nièce Flora, jeunes orphelins qui vivent seuls dans un manoir avec leur nourrice Miss Grose. Miss Giddens perçoit d'étranges comportements de la part de ses protégés. Elle apprend que la précédente préceptrice, Miss Jessel, a eu une relation avec le valet Quint, et que tous deux sont morts dans d'étranges circonstances. Peu après, elle voit apparaître leurs fantômes dans le manoir et le jardin, avant de finir par croire que ces esprits tentent de posséder les deux enfants.
Le genre du film bascule du fantastique au film psychologique. Le caractère atmosphérique est en grande partie dû à la photographie noir et blanc de Freddie Francis qui employa une focale à diaphragme fermée pour augmenter la profondeur de champ dans plusieurs scènes. Le film et le mystère se développent par ailleurs dans une mise en scène très fluide et un soin évident apporté au cadrage et à la composition des images.
Le film marqua les débuts de l'actrice Pamela Franklin, qui allait faire carrière surtout à la télévision.
Le cinéaste hispano-chilien Alejandro Amenábar a été fortement influencé par ce film pour la réalisation de Les Autres, sorti en 2001.
La chanteuse britannique Kate Bush a écrit une chanson, The Infant Kiss, qu'elle déclara directement inspirée du film. Cette chanson est disponible sur son troisième album studio, Never For Ever[2].
La chanson O Willow Waly entendue dans le film a été reprise par The Newton Brothers en 2020 pour la série The Hauting of Bly Manor, elle-même nouvelle adaptation libre du roman court Le Tour d'écrou d'Henry James[3].
Marie-Pierre Frappier, « Les Innocents de Jack Clayton : invisible et secret au cœur de l'image », Labyrinthe, Hermann, no 2 « le fantastique », , p. 76-96.
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Jean Regazzi, L'Enfance de la peur (Dans le hors-champ de Bob Clark, Jack Clayton et Richard Loncraine), Paris, L'Harmattan, coll. Esthétiques, 2013, "Double film", p. 20-60.
(en) John C. Tibbetts, « The old dark house : the architecture of ambiguity in The Turn of the Screw and The Innocents », dans Steve Chibnall et Julian Petley (dir.), British Horror Cinema, Londres / New York, Routledge, coll. « British Popular Cinema », , 245 p. (ISBN978-0-41-523003-2), p. 99-116.
(en) Dennis Tredy, « Shadows of Shadows - Techniques of Ambiguity in Three Film Adaptations of The Turn of the Screw : J. Clayton's The Innocents (1961), D. Curtis's The Turn of the Screw (1974), and A. Aloy's Presence of Mind (1999) », E-rea, no 2.3, (lire en ligne).
zone 2 : Les Innocents, Opening, [2006], EAN 3-530941-025567. — L'édition contient en suppléments : Les Coulisses d'un film de genre (24 min), De la cave au grenier (7 min), L'innocence d'Henry James (7 min 30 s)