Lev Mekhlis

Nikita Khrouchtchev et Lev Mekhlis durant la Seconde Guerre mondiale en Bessarabie.

Lev Zakharovitch Mekhlis (en russe : Лев Заха́рович Ме́хлис), né le à Odessa et mort le à Moscou, était un communiste russe, membre dirigeant de l'URSS sous Staline.

Durant son enfance, il étudie dans une école rabbinique russe.

De 1904 à 1911, il est clerc et précepteur. C'est à cette époque qu'il s'engage au Parti des travailleurs sionistes.

À partir de 1911, il sert dans l'armée russe, en tant que grenadier dans un régiment d'artillerie. Il est nommé au grade de bombardier en 1912.

Il adhère au Parti communiste en 1918 et exerce à partir de 1920 des activités politiques au sein de l'Armée rouge.

L'ascension (1921-1941)

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En 1921-1922, il dirige l'inspection administrative du Commissariat au peuple des travailleurs. C'est à ce moment qu'il rencontre Staline.

De 1922 à 1926, il est le secrétaire personnel du Secrétaire général du PCUS, Joseph Staline. Mekhlis aide ce dernier à éliminer politiquement Léon Trotski de la scène politique russe[1].

De 1926 à 1930, il enseigne à l'Académie du Parti communiste et à l'Institut des enseignants communistes.

En 1930, il est nommé chef du service de presse du Comité central, membre du comité de direction et rédacteur en chef de la Pravda.

En 1932-1934, il supervise avec d'autres responsables l'Holodomor ukrainienne[2].

Entre 1937 et 1940, il est adjoint du Commissaire du peuple à la défense et chef de la Direction politique de l'Armée rouge.

Il est nommé membre du Comité central du PCUS en 1939.

En 1940-1941, il est Commissaire du peuple au Contrôle de l'État (Goskontrol). Il est favorable au massacre de Katyń et plaide pour l'exécution de 25 000 officiers polonais[2].

En , alors que les Allemands envahissent l'URSS, il est nommé général.

Son rôle durant la Seconde Guerre mondiale

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En 1942, Staline, dont il est l'intime, l'envoie en qualité de représentant du Haut Quartier général de l'Armée rouge sur le Front de Crimée, où il entre en compétition avec le général chargé des opérations sur le terrain, le général Dmitri Kozlov, chef de la 51e Armée. Ces deux personnalités donnent des ordres contradictoires aux généraux et colonels placés sous leur autorité, ce qui désorganise l'action militaire.

Le général en chef chargé du front Nord-caucasien, Semion Boudienny, était aussi en conflit avec Mekhlis, et ne suivait que les ordres du Quartier général moscovite.

Lorsque des échecs eurent lieu sur le front, Mekhlis, le « politique », attribuait ces échecs aux militaires Boudionny ou Kozlov, qui contestaient l'action du commissaire politique.

Compte tenu de cette désorganisation, Staline envoie un télégramme brutal et comminatoire à Mekhlis, dans lequel il fustige l'incompétence, les incohérences et l'inactivité de son commissaire politique.

Après la défaite particulièrement cinglante, en , des armées soviétiques sur le front de Crimée (sur 250 000 hommes engagés, 162 000 ont été perdus en 12 jours de combats), il est limogé de ses fonctions de Commissaire adjoint à la défense et Chef de l'administration politique de l'armée.

Fin de carrière

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De 1946 à 1950, il est ministre du Contrôle politique de l'URSS.

Le , il est placé d'office à la retraite et remplacé par Vsevolod Merkoulov ; la raison officielle est : « problèmes de santé ».

Il meurt en , à l'âge de 64 ans, trois semaines avant Staline. Les historiens sont dans l'incapacité de dire si sa mort est d'origine naturelle ou s'il a été exécuté sur l'ordre de Staline, les deux hypothèses étant tout aussi plausibles.

La mort non naturelle est parfaitement possible, dans la mesure où, début 1953, Staline avait lancé une vaste campagne antisémite et souhaitait éliminer des sphères dirigeantes de l'URSS tous les juifs ou conjoints de juifs : l'assassinat de Mekhlis pouvait non seulement s'inscrire dans cette « purge » antisémite, mais aussi dans l'élimination d'un homme qui avait montré son incompétence notoire durant la Seconde Guerre mondiale.

Vie privée et personnalité

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Mekhlis était un bolchevique fanatique, et croyait au mythe de l’homo sovieticus. Il a d’ailleurs tenté de façonner son jeune fils en plaçant dans son berceau un portrait de Lénine, remarquant avec fierté que « le bébé regarde souvent le portrait »[3].

Hommages et distinctions

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Il a été décoré à quatre reprises de l'Ordre de Lénine.

Il est enterré dans la nécropole du mur du Kremlin.

Notes et références

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  1. On remarquera que Trotski et Mekhlis avaient deux points communs : leur judéité et leur prénom.
  2. a et b Voir ce site.
  3. Montefiore, la cour du tsar rouge, t. I, p. 124.

Compléments

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Article connexe

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Bibliographie

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  • Simon Sebag Montefiore (trad. de l'anglais par Florence La Bruyère et Antonina Roubichou-Stretz), Staline : La cour du tsar rouge, vol. I. 1929-1941, Paris, Perrin, , 723 p. (ISBN 978-2-262-03434-4). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Liens externes

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