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Lucien Georges Clergue |
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Université de Provence Aix-Marseille-I (doctorat) (jusqu'en ) |
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Yolande Clergue (d) |
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Foreign member of the Russian Academy of Arts (d) |
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Lucien Clergue, né le à Arles et mort le à Nîmes[1],[2], est un photographe français.
Il est le premier photographe à être élu membre de l'Académie des beaux-arts de l'Institut de France. Il en a été le président pour l'année 2013.
Dès l'âge de 7 ans, Lucien Clergue apprend à jouer du violon sous l'impulsion de sa mère, Jeanne Grangeon. Quelques années plus tard, son professeur n'est plus en mesure de l'aider à progresser. Issu d'une famille modeste, faute de moyens, Clergue ne pourra pas poursuivre ses études au conservatoire de Marseille, ni à celui de Nîmes.
En 1950, pour Noël, il reçoit un appareil photo jouet et apprend dès l'année suivante les rudiments de la photographie.
À partir de 1953, après la mort de sa mère (), il consacre tout son temps libre à la photographie, très influencé dans un premier temps par le surréalisme et par les portraits de Thérèse Le Prat.
Le , lors d'une corrida aux arènes de Nimes, Clergue force le destin en mettant ses photographies sous le nez de Pablo Picasso. Celui-ci est intéressé et à la question posée : « Est-ce que cela vous plaît », il répond : « Vous savez bien que cela me plaît. » Pendant deux ans, le jeune Clergue s'emploie à produire un travail pour le surprendre. C'est durant cette période qu'il crée la série intitulée La Grande Récréation représentant des saltimbanques dans les ruines d'Arles photographié sans soleil, à laquelle succèdent les Charognes.
Le , pour la première fois, Clergue se rend chez Picasso, à Cannes, pour récupérer les albums qu'il lui a envoyés. Il est reçu à bras ouverts, Pablo Picasso lui disant : « On me dit que le plus grand photographe, c'est Cartier-Bresson ; moi, je dis que c'est vous. » Leur amitié durera près de vingt ans, jusqu'à la mort de Picasso en 1973. Le livre Picasso mon ami retrace les moments importants de leur relation.
Grâce à Picasso, il rencontre le collectionneur et critique d'art Douglas Cooper et Jean Cocteau. Les deux hommes font découvrir les photographies de Clergue à des critiques d'art et à des conservateurs suisses et allemands qui sont les premiers à lui consacrer de véritables expositions.
En 1957, il publie Corps mémorable aux éditions Seghers, poèmes de Paul Éluard, couverture de Pablo Picasso, poème liminaire de Jean Cocteau[3]. L'ouvrage est réédité en 1960 sans le poème de Cocteau, puis en 1962. En 1963 paraît une version allemande dans laquelle la censure imposera de changer une des douze photos. En 1969 paraît une édition remaniée avec d'autres photos et une nouvelle maquette. En 1996, à l'occasion du centenaire du poète, une ultime édition est publiée, agrémentée de nouvelles photographies et d'une maquette réalisée par Massin. En 2003 cette dernière version est rééditée. Une exposition, organisée à la médiathèque Carré d'art de Nîmes fin 2006, célèbre les cinquante ans de l'ouvrage[4].
Dès 1968, Clergue fonde avec son ami Jean-Maurice Rouquette, conservateur des musées d'Arles, et l'écrivain Michel Tournier les premiers éléments des Rencontres internationales de la photographie qui deviendront les Rencontres de la photographie d'Arles où elles se tiennent chaque année au mois de juillet.
Il invite à Arles les photographes les plus célèbres des États-Unis (Ansel Adams, André Kertész, Robert Mapplethorpe…) et du Japon (Eikō Hosoe)… Ils donneront les premiers « ateliers de photo » à Arles, les fameux workshops. Clergue a sans cesse milité pour la reconnaissance de la photographie en tant que discipline artistique à part entière au même titre que la peinture, la gravure ou la sculpture. Il parviendra à ce qu'elle soit considérée ainsi par le ministère de la Culture avant de contribuer à la création de l'École nationale supérieure de la photographie à Arles en 1982[5].
Lucien Clergue est le premier autodidacte en France à être reçu docteur ès lettres avec option « photographie » à l’université de Provence Aix-Marseille I le [6],[7]. Sa thèse, publiée sous le titre Langage des sables, ne comporte aucun mot, seulement des images, c'est l'écriture avec la lumière[8]. Un commentaire de Roland Barthes, membre du jury de thèse, fait office d'antithèse faute d'avoir pu rédiger une véritable préface avant son décès.
Il a régulièrement été l'invité des plus grandes universités étrangères, telles que Harvard où est conservé un fonds exceptionnellement riche de son œuvre photographique et bibliophilique et a donné de nombreuses conférences à l’étranger.
Son travail a été exposé lors des Rencontres de 1971 à 1973, en 1975, 1979, de 1982 à 1986, en 1989, 1991, 1993, 1994, 2000, 2003 et 2007 et en 2014 pour ses 80 ans.
La ville d'Arles lui a consacré en 2007 une très importante rétrospective à travers 360 photographies datées de 1953 à 2007.
Ses œuvres figurent dans les collections de nombreux musées français et étrangers et chez des collectionneurs privés. Son épouse Yolande est morte en 2024.
Il est élu membre de l'Académie des beaux-arts de l'Institut de France, le , à la suite de la création d'une nouvelle section consacrée à la photographie (no VIII). Sa réception sous la coupole a lieu le . Premier titulaire du fauteuil no 1 de cette nouvelle section[9], il a retracé dans son discours l'histoire de la photographie.