Naissance | |
---|---|
Décès |
(à 82 ans) Paris 10e |
Sépulture | |
Nom de naissance |
Émilienne-Henriette Boyer |
Surnom |
« la Dame en bleu » |
Nationalité | |
Activité | |
Période d'activité |
- |
Enfant |
Label | |
---|---|
Genre artistique | |
Archives conservées par |
Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 1297-1299, 3 pièces, -)[1] |
Lucienne Boyer est une chanteuse française, née le à Paris 6e et morte le à Paris 10e[2]. Surnommée « la Dame en bleu » en raison de la robe qu'elle arbore lors de ses tours de chant, elle fut l’une des artistes françaises les plus en vogue de l’entre-deux-guerres. Parlez-moi d'amour (1930) est son plus célèbre succès.
Fille de Henri Jules Boyer (1876-1914), plombier, et de Eugénie Antoinette Elia Carpentier, demeurant 124 rue Lecourbe, Émilienne-Henriette Boyer naît le dans le 6e arrondissement de Paris 89 rue d'Assas (Hôpital Tarnier)[2]. Son père, mobilisé le 2 août 1914 en tant que soldat de 2e classe au 22e régiment d'infanterie territoriale est tué à l'ennemi le 11 octobre 1914 à Foncquevillers[3]. Après avoir contribué bien jeune à l'effort de guerre dans une usine d’armement, elle débute bientôt dans le métier de sa mère, Eugénie Antoinette Élia dite Eliane Carpentier (1881-1938) : modiste. Devenue mannequin, sa beauté lui fait rencontrer Amedeo Modigliani, Pablo Picasso et Foujita, dont elle devient le modèle[4].
Lucienne Boyer se fait engager comme dactylo au théâtre de l'Athénée. Elle y fait ses premiers pas sur scène puis à partir de 1916-1917 ses débuts dans la chanson, toujours au théâtre de l'Athénée, mais aussi au théâtre Michel, au Concordia et à l'Eldorado, Chez Fisher, puis au Concert Mayol.
Le producteur américain Lee Schubert la découvre à cette occasion et l’engage pour un contrat à Broadway qui dure neuf mois en compagnie de Germaine Lix et de l'excentrique môme Moineau. Sa carrière aux États-Unis et en Amérique du Sud à Buenos Aires (1927) est désormais aussi brillante qu'en France. Elle chante notamment à nouveau en 1934 à New York au « Rainbow Room » et au « Little Theater » de la 44e rue.
De retour à Paris, en 1928, elle ouvre le cabaret « Les Borgias » et enregistre ses premiers disques dont Tu me demandes si je t'aime. Elle pose nue pour la première fois à l'été 1929. C'est en 1930 qu’elle crée Parlez-moi d'amour, écrite par Jean Lenoir en 1923. Le premier Grand Prix du disque de l'académie Charles-Cros vient couronner ce succès la même année.
Elle enchaîne alors plusieurs succès comme Si petite, ou encore Un amour comme le nôtre. Elle enregistre quelques titres avec le duo Pills et Tabet et épouse en 1939 Jacques Pills[2],[5] en secondes noces. De cette union naît en 1941 une fille, Jacqueline.
Dès le début de l'Occupation, Lucienne Boyer rouvre son cabaret « Chez elle »[6] (rebaptisé Le Doge en 1943), rue Volney dans le 2e arrondissement. Elle participe également à des émissions sur Radio-Paris dont Cette heure est à vous d'André Claveau, aux côtés d'autres vedettes de la chanson telles que Maurice Chevalier, Fernandel ou Rina Ketty[7].
Lucienne Boyer enregistre et créé en 1942 Que reste-t-il de nos amours ?[8], chanson écrite et composée par Charles Trenet la même année. Ce dernier dira de cette chanson : « créée par Lucienne Boyer, [cette chanson] n’avait pas très bien marché, et que ce sont les Américains qui en ont fait un succès[9] » sous le titre I Wish You Love, adaptée par Albert Askew Beach. Elle se produit dans différents music-halls dont l'Étoile, Bobino et l'Européen. En 1945, elle reprend et enregistre Mon cœur est un violon, adaptation d'un poème de Jean Richepin mis en musique par la petite-fille de ce dernier, Miarka Laparcerie[10], et qui devient un standard mondial.
À la Libération, elle continue à se produire avec succès, notamment à la Cigale, avant d'embarquer pour une tournée en Amérique du Sud et aux États-Unis avec son mari et sa fille en 1946[11] conclue par un long séjour à New York, où elle retrouve entre autres Maurice Chevalier et Édith Piaf. Aux États-Unis, elle crée Ah ! Le petit vin blanc mais interprète aussi des chansons de Jean Tranchant comme Les prénoms effacés, et d'autres qu'elle n'enregistrera jamais telles Les jardins nous attendent et Comme une chanson[12].
De retour à Paris en 1948, elle reprend ses tours de chant dans différents cabarets. Elle divorce de Jacques Pills en 1950. En 1954, Lucienne Boyer enregistre 2 disques 78 tours en Allemagne de l’Est[13]. En 1970, elle apparaît dans le film Le Clair de Terre de Guy Gilles où elle interprète deux chansons. Un dernier 45 tours enregistré en 1971 et comprenant deux chansons écrites par Pascal Sevran, L'amour se porte bien et Si quelqu'un vient vous dire[14], vient clore sa carrière discographique. Lucienne Boyer apparaît une dernière fois sur la scène de l'Olympia en 1976 aux côtés de sa fille.
Le , Parlez-moi d'amour à la télévision elle interprète en compagnie de Claude François dans l'émission La Bande à Cloclo sa célèbre chanson. Au début des années 1980, elle fait encore des spectacles comme par le passé, toujours dans sa robe bleue, par exemple pour l'Association « La roue tourne » comme au palais d'Hiver de Lyon avec Marcel Zanini dans le même programme.
Après avoir été fiancée à l'auteur-compositeur Jean Delettre (1902-1980)[4], elle épouse en premières noces à New York le , Joseph Roger Durrière (1897-1973) dont elle divorce le . En secondes noces, le , elle épouse le chanteur Jacques Pills (de son vrai nom René Ducos) à la mairie du 8e arrondissement de Paris[15]. De leur union naît en une fille, Jacqueline, qui devenue chanteuse, remporte le Concours Eurovision de la chanson 1960, avec le titre Tom Pillibi.
Le couple divorce le . Jacques Pills se remarie avec Édith Piaf en 1952, dont il divorce cinq ans plus tard.
Elle n'a pas de lien de parenté avec le réalisateur Jean Boyer.
La « Dame en bleu » meurt à l'âge de 82 ans le , dans le 10e arrondissement de Paris[16]. Elle repose dans la même tombe que sa mère Éliane (1881-1938)[réf. nécessaire] au cimetière parisien de Bagneux (Hauts-de-Seine), près de Paris.