Luigi Luzzatti | |
Fonctions | |
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Président du Conseil des ministres d'Italie | |
– (1 an et 7 mois) |
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Monarque | Victor-Emmanuel III |
Prédécesseur | Sidney Sonnino |
Successeur | Giovanni Giolitti |
Ministre de l'Intérieur du royaume d'Italie | |
– (11 mois et 26 jours) |
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Monarque | Victor-Emmanuel III |
Premier ministre | Luigi Luzzatti |
Prédécesseur | Sidney Sonnino |
Successeur | Giovanni Giolitti |
Ministre du Trésor du royaume d'Italie | |
– (1 an, 3 mois et 9 jours) |
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Monarque | Umberto I |
Premier ministre | Antonio di Rudinì |
Prédécesseur | Bernardino Grimaldi |
Successeur | Bernardino Grimaldi |
– (1 an, 11 mois et 18 jours) |
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Monarque | Umberto I |
Premier ministre | Antonio di Rudinì |
Prédécesseur | Giuseppe Colombo |
Successeur | Pietro Vacchelli |
– (3 mois et 21 jours) |
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Monarque | Victor-Emmanuel III |
Premier ministre | Sidney Sonnino |
Prédécesseur | Paolo Carcano |
Successeur | Angelo Majorana Calatabiano |
– (2 mois et 7 jours) |
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Monarque | Victor-Emmanuel III |
Premier ministre | Francesco Saverio Nitti |
Prédécesseur | Carlo Schanzer |
Successeur | Carlo Schanzer |
Ministre des Finances du royaume d'Italie (ad interim) | |
– (1 an et 14 jours) |
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Monarque | Victor-Emmanuel III |
Premier ministre | Giovanni Giolitti |
Prédécesseur | Pietro Rosano |
Successeur | Angelo Majorana Calatabiano |
Ministre des Postes et Télégraphes du royaume d'Italie (ad interim) | |
– (3 mois et 6 jours) |
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Monarque | Umberto Ier |
Premier ministre | Antonio di Rudinì |
Prédécesseur | Emilio Sineo |
Successeur | Secondo Frola |
Ministre de l'Agriculture, de l'Industrie et du Commerce du royaume d'Italie | |
– (11 mois et 26 jours) |
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Monarque | Umberto Ier |
Premier ministre | Sidney Sonnino |
Prédécesseur | Francesco Cocco-Ortu |
Successeur | Giovanni Raineri |
Sénateur du royaume d'Italie | |
Législature | XXVIe |
Député du royaume d'Italie | |
Législature | XIe, XXIIe, XIIIe, XIVe, XVe, XVIe, XVIIe, XVIIIe, XIXe, XXe, XXIIe, XXIIIe, XXIVe, XXVe |
Biographie | |
Nom de naissance | Luigi Luzzatti |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Venise (Lombardie-Vénétie) |
Date de décès | (à 86 ans) |
Lieu de décès | Rome (Italie) |
Nationalité | Italienne |
Père | Marco Luzzatti |
Mère | Enrichetta Tedesco |
Conjoint | Amelia Levi |
Enfants | Ada, Aldo, Gino |
Profession | Professeur d'université |
Religion | Judaïsme |
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Présidents du Conseil italien | |
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Luigi Luzzatti (Venise, - Rome, ) est un juriste, économiste et homme politique italien, quatre fois ministre du trésor dans des cabinets Di Rudini, Giolitti et Sonnino, puis président du conseil des ministres du au . Il est le premier président du conseil juif italien.
Après des études de droit à l'université de Padoue, il doit quitter en 1863 cette ville alors sous domination autrichienne à cause de ses conférences d'économie politique qui ont attiré l'attention de la police autrichienne sur lui. Il obtient alors un poste de professeur à l'Institut Technique de Milan et la même année il s'affilie à la loge maçonnique milanaise "Cisalpina"[1]. En 1867, il est professeur de droit constitutionnel à Padoue, passé sous souveraineté italienne. Doué pour l'éloquence et doté d'une énergie remarquable, il popularise en Italie les idées de l'économiste Hermann Schulze-Delitzsch et contribue à la création d'une école de commerce à Venise et à l'essor à travers le pays des banques populaires fondées sur une responsabilité limitée.
Luigi Luzzatti commence sa carrière politique en créant une société d'entr'aide pour les gondoliers vénitiens[2]. Il fonde la Banca Popolare di Milano qu'il préside de 1865 à 1870, avant d'en devenir le président honoraire. En 1869, il est nommé sous-secrétaire d'État auprès du ministre de l'agriculture et du commerce, Marco Minghetti. En cette capacité, il abolit le contrôle gouvernemental sur les compagnies commerciales et fait conduire une enquête gouvernementale sur la pratique industrielle. Bien que théoriquement partisan du libre-échange, il est à l'origine de la création du système protectionniste italien. En 1877, il participe aux négociations commerciales avec la France, en 1878, il crée le tarif des douanes italiennes et, dès lors, il prend un rôle clé dans toutes les négociations des traités commerciaux de l'Italie. Nommé ministre du Trésor dans le premier cabinet Di Rudini en 1891, il abolit imprudemment le système de compensation des billets de banque entre les instituts d'émission, une mesure qui entraine la duplication d'une partie du papier-monnaie et accélère la crise bancaire de 1893. De 1896 à 1898, il participe au second cabinet Di Rudini comme ministre du Trésor et par une législation appropriée, il sauve la banque Naples de la faillite.
Puis il négocie le traité commercial franco-italien de 1898 et comme député, journaliste et professeur, il prend une part active à la vie économique et politique. Il est de nouveau ministre du Trésor de à mars 1905 dans le second cabinet Giolitti et une troisième fois de février à mai 1906 dans le cabinet Sonnino. C'est au cours de ce mandat qu'il réussit à réduire le taux de la dette italienne de 5 % à 3,5 % puis 3 %, une opération qu'avaient vainement tentée ses prédécesseurs. En 1907, il devient président du Congrès Coopératif à Crémone. Il est à nouveau ministre de l'agriculture, de l'industrie et du commerce dans le second cabinet Sonnino.
En 1906, il est nommé président honoraire de la société "A. Pontremoli & Associati", une société de radiotélégraphie fondée par son neveu Aldo Pontremoli avec son cousin Mario Pontremoli[3].
Le 31 mars 1910, Luzzatti est nommé président du Conseil des ministres (équivalent à Premier ministre) par le roi Victor Emmanuel III sur recommandation du Premier ministre démissionnaire, Sidney Sonnino. Sous son gouvernement, la loi Daneo-Credaro est adoptée au début de l'année 1911. Elle rend obligatoire la fréquentation scolaire jusqu'à l'âge de 12 ans, tandis que l'enseignement primaire ne dépend plus des municipalités, mais de l'État, qui en assume la gestion. Ainsi, les écoles de nombreuses municipalités qui n'avaient pas les moyens d'entretenir les bâtiments scolaires ont été améliorées, ce qui a permis une plus grande alphabétisation des masses populaires, en particulier dans les zones rurales. Luzzatti souhaite que cette réforme soit suivie d'une réforme électorale, qui prévoit l'extension du suffrage à quatre millions et demi de nouveaux électeurs ; sa proposition est abandonnée en raison de l'opposition de l'extrême-gauche, qui réclame plutôt le suffrage universel. Son projet ayant échoué, Luzzatti démissionne le 29 mars 1911 et est remplacé par Giovanni Giolitti, qui redevient chef du gouvernement.
Après avoir été nommé sénateur en 1921, il meurt le 29 mars 1927 à Rome.
Il est l'auteur de Dio nella libertà (Dieu dans la liberté), dans lequel il plaide pour la séparation de l'Église et de l'État et la tolérance religieuse[4]. Il échangea à ce propos de la correspondance avec Benedetto Croce.