Il quitte ensuite Fribourg pour s'installer à Genève, où il travaille comme journaliste au Genevois et à la Tribune de Genève. Durant ces années-là, il devient le mentor en journalisme de l'écrivain Jacques Aeschlimann[4]. Puis il travaille à Berne de 1935 à 1946 où il est chroniqueur parlementaire. Après la Seconde Guerre mondiale, il part vivre à Paris, de 1946 à 1956, où il assure la correspondance du quotidien. Il y présida l'association de la presse étrangère.
Il est auteur d'une vingtaine de volumes écrits dans la langue la plus châtiée, montrant une connaissance égale des dévots et des mécréants. Il y évoque fréquemment Fribourg et ses habitants. Libertin mystique, humaniste et hédoniste, il fut sensible au faste des cérémonies catholiques. Il a marqué son époque par son indépendance d'esprit et sa personnalité contrastée. C'était un polémiste redoutable, un esprit vif et cultivé.
↑« En Léon Savary, [Jacques Aeschlimann] eut un professeur très compétent. Des nuits entières, autour d'une table de bistrot, cachés derrière un verre d'absinthe, ils se plongeaient passionnément dans les Pères de l’Église, dans les textes des plus grands polémistes romains de l'antiquité. Puis ils parlaient, s'opposaient, disséquaient les mots et les idées, en les dissimulant sous l'âcre fumée de distingués brissagos. » Extrait de la Feuille d'avis de Lausanne, 18 janvier 1966, p. 82.