Le nom de la localité de Mézidon est attesté sous les formes [Stigandus de] Mesodon vers 1040[3],[4] ; Mansione Odonis en 1063 ; [Stigandus de] Mansu Odonis en 1066 ; Mesedon vers 1170 (Wace) ; Maisidon-en-Auge en 1398[3].
Il s'agit d'une formation toponymique médiévale fondée sur l'appellatif roman mes / meis « maison »[3] et « habitation rurale, ferme »[5] (du latinmansus, participe passé de maneō, « demeurer »[6], même radical que maison).
Le second élément -idon représente l'altération de l'anthroponyme médiéval Odon[5],[3], cas régime d’Eudes, d'origine germanique : Odo. Il s'agit ici de la référence à un personnage bien précis Odon Stigand, fondateur en 1060 du prieuré de Sainte-Barbe-en-Auge[3].
Le nom de l'ancienne commune de Canon, absorbée en 1972[7],[3], est attesté sous les formes [Nigellus] Cananeus en 1102[3] ; [apud] Canon fin XIIe siècle[3] ; Chanon en 1155[4] ; Kanon en 1198[4] ; Canum en 1225 (charte de l’abbaye d’Ardenne, n° 14). Il pourrait être issu de l'anthroponyme latin Canus ou germanique Cano[4]. Cependant les formes terminées par -m permettent de suggérer une formation gauloise en -magos « champ, marché » et Canon (avec maintien du Ca- étymologique, la commune étant située au nord de la ligne Joret) semble apparenté à Chanon (Sarthe, Chanon 873) et Chenon (Charente, de Cenomo 1280)[3].
Le français breuil, toponyme de l'ancienne commune absorbée en 1848[3], est dérivé du gaulois brogilos[8], et désigne un « bois entouré de haies ».
La commune est issue de la fusion, au fil du temps, de plusieurs communes. Le Breuil (265 habitants au recensement de 1846) est absorbé par Mézidon en 1848[9]. Dans le cadre du plan Raymond Marcellin visant à réduire le nombre de communes, Canon (1 039 habitants au recensement de 1968[10]) est rattachée à Mézidon (3 388 habitants au même recensement[7]) le ; la commune prend alors son nom actuel[11].
Canon, commune gérée par des prêtres, est l'un des points d'appui utilisés par Odon Stigand pour construire une forteresse stratégique au bord de la Dives, à la demande en 1050 de Guillaume, duc de Normandie. Odon met en place autour de cette forteresse une baronnie, et il devient le premier baron de Mézodon. Vers 1050, de retour d'une croisade, il fonde Mézidon. Très marqué par la mystique chrétienne, il construit le prieuré Sainte-Barbe à la suite de la guérison miraculeuse de l'un de ses fils. Celui-ci, deuxième baron de Mézidon après la mort en 1066 de son père, continue à donner un fort caractère religieux à la contrée. Collégiales, prieurés, églises se développent, et toute la Normandie accourt dans cette région de miracles. Canon est surtout connu pour son château et son église. Édifié au XVIIe siècle, le premier château a été détruit puis reconstruit au XVIIIe siècle par Jean-Baptiste-Jacques Élie de Beaumont et présente un mélange de styles, classique et anglais.
La commune de Mézidon a reçu la croix de guerre 1939-1945 par décret du [12] pour faits de résistance. Elle a été rajoutée sur les armoiries de la commune.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans.
Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[21],[Note 3].
En 2020, la commune comptait 4 800 habitants, en évolution de −3,36 % par rapport à 2015 (Calvados : +1,58 %, France hors Mayotte : +2,49 %).
Château de Canon (XVIIIe siècle), acquis en 1768 par Jean-Baptiste-Jacques Élie de Beaumont qui le transforma en le surélevant et le coiffant d'un toit à l'italienne : balustrade ornée de pots à feu, cheminées, avant-corps, aile nord des communs ; parcs avec nombreuses fabriques dont un pavillon chinois, le temple de la Pleureuse, pigeonnier, « chartreuses » ou jardins fruitiers clos communiquant par des baies en plein cintre. Le château est classé au titre des Monuments historiques[24] et une dizaine d'œuvre sont classées à titre d'objets[25].
Église Notre-Dame de Mézidon (XIXe siècle) : retable style néo-antique, console XVIIIe, statue de sainte Barbe du XVe.
Église Saint-Médard de Canon en partie XIIe et XIIIe siècles : retable du XVIIIe siècle, Christ du XVIIe siècle, dalle funéraire de Pierre Lemonier, « premier bon vieillard couronné » (1777), souvenir curieux des couronnements de la « vertu » pratiquée par les châtelains de Canon au XVIIIe siècle, fonts baptismaux (XVIIIe siècle).
Georg K. Glaser (1910-1995), militant antinazi allemand et auteur de Secret et violence. Chronique des années rouge et brun (1920-1945), séjourna quelque temps à Canon dans les années 1938-39, où il travailla aux ateliers du chemin de fer comme traceur. Dans son ouvrage, George K. Glaser évoque d'ailleurs ses semaines passées à Canon, qui lui firent oublier la précarité de son quotidien d'éternel exilé[30].
Jacques L'Hermitte (1659-1725), ingénieur, officier d’état-major et cartographe, ingénieur et major de la garnison de Plaisance de 1695 à 1714, sous-lieutenant de roi et ingénieur à l’île Royale (île du Cap-Breton), en 1714 et 1715, et lieutenant de roi à Trois-Rivières de 1715 à 1725. Né à Breuil.
Jacques Louis abbé de Viquesney né le à Mézidon. Devient directeur de la bibliothèque et du cabinet des médailles du prince Charles Alexandre de Lorraine en 1762. À sa retraite il revient à Mézidon où il meurt le (10 brumaire an 5)[31].
↑Exclu du Parti socialiste lors des élections municipales de 1983 pour avoir constitué une liste socialiste dissidente face à la liste officielle du maire sortant Henry Delisle, il est réintégré au PS en novembre 1988.
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑Francoise Tdl, « L'ancien député et maire de Mézidon, Henry Delisle, est décédé : Figure politique du parti socialiste des années 80, Henry Delisle est décédé, le lundi 18 avril, à la veille de ses 84 ans. Il avait été maire de Mézidon de 1971 à 1983 », Le Pays d'Auge, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Mézidon-Canon. Roger Bonnaud était l’ancien maire de 1989 à 1995 : Maire de la commune pendant six ans et ancien joueur de basket, Roger Bonnaud est décédé à 87 ans. », Ouest-France, (lire en ligne).