Bravo Tigre (d), Monsieur Edgar Degas (d), Louise Catherine Breslau et ses amis (d), Fluctuat nec mergitur (Madeleine Zillhardt, 1918) (d), La Marne (Madeleine Zillhardt) (d)
Sa vie et son parcours sont liés à une autre artiste, la peintre germano-suisse Louise Catherine Breslau (1856-1927), dont elle fut la compagne, la muse et l'inspiratrice. Elles vécurent ensemble plus de quarante ans, une vie tournée vers l'art.
En 1887, Louise Catherine Breslau exécute Contre-jour, l'une de ses œuvres maîtresses, représentant le couple qu'elle forme avec Madeleine Zillhardt dans leur intimité, tableau acheté par la Suisse en 1896.
Madeleine Zillhardt devient l'une des plus originales décoratrices de son temps notamment dan le domaine de la faïence et Louise Breslau connaît un immense succès en tant que peintre. Les deux femmes deviennent un couple incontournable du milieu artistique parisien et reçoivent leurs amis artistes : Henri Fantin-Latour, Auguste Rodin, Edgar Degas dont elle rédige une biographie[8]. Elles s'éloignent de ce dernier lorsqu'il affiche des positions anti-dreyfusardes[9].
Durant la Première Guerre mondiale, Madeleine Zillhardt s'illustre dans les arts décoratifs pour ses faïences patriotiques, dont Bravo Tigre ! en soutien à Clemenceau et surtout Fluctuat nec mergitur, Paris bombardé, Jurons de ne pas oublier qui dénonce les bombardements de civils durant la Grande Guerre[10]. Elle se remet également à la peinture avec Louise Breslau. Elles peignent les portraits des soldats, infirmières et médecins en route vers le front afin de les offrir à leur famille avant leur départ.
Préservation de l'œuvre de Louise Catherine Breslau
Madeleine Zillhardt permet ainsi à l'œuvre de sa compagne de ne pas être trop dispersée et de figurer, aujourd'hui, dans les collections nationales et internationales[15].
Elle garde durant cette période des liens avec leurs amis artistes, comme le sculpteur Antoine Bourdelle[16].
En 1928, Madeleine Zillhardt achète à Paris la péniche de béton Liège afin de la mettre à disposition de l'Armée du Salut. Avec le soutien de la mécène américaine Winnaretta Singer, princesse de Polignac et héritière de la compagnie Singer, la péniche est réhabilitée par Le Corbusier en 1929, avec l'architecte japonais Kunio Maekawa qui est alors son étudiant. Le navire prend le nom de Louise-Catherine en hommage à Breslau[22]. Selon la volonté de Madeleine Zillhardt, le bateau devient un refuge pour les sans-abri l'hiver et une colonie de vacances pour les enfants l'été, amarré à Paris sur les berges de la Seine, au pont des Arts puis au pont d'Austerlitz. La péniche Louise-Catherine est gérée par l'Armée du Salut jusqu'en 1995[23].
En 2006, le bâtiment est repris en main[24], par l'architecte Michel Cantal-Dupart[25], qui fonde l'Association Louise-Catherine, et la Fondation Le Corbusier[26], mais le bateau sombre accidentellement le [27] durant la crue de la Seine de l'hiver 2018.
↑(en) Delia Gaze, Maja Mihajlovic et Leanda Shrimpton, Dictionary of Women Artists: Introductory surveys ; Artists, A-I, Taylor & Francis, (ISBN978-1-884964-21-3, lire en ligne)